Lettre municipale N°16 (suite) - Page 6

L’AVENIR DE LA PÊCHE ARTISANALE DANS LES ILES

L’Association des Iles du Ponant (AIP anciennement l’APPIP) avec les maires des îles concernées mène une réflexion sur l’avenir de la pêche artisanale
dans les îles. Partant du constat inquiétant de la disparition d’une activité qui fut jadis la force des îles, et dans le contexte de disparition des aides publiques à la construction de nouveaux bateaux, les élus veulent défendre la cause de leurs pêcheurs des îles à Paris et à Bruxelles.

C’est ainsi qu’à la demande du maire Eric REGENERMEL, une rencontre entre les pêcheurs de Groix et les responsables des plus hautes instances européennes, Nationales et Régionales de la pêche s’est déroulée en mairie de Groix le 29 janvier dernier.

La réunion s’est déroulée en présence des élus de Groix dont André Tonnerre et Joël Yvon.

A Groix comme ailleurs, l’avenir des bateaux de pêche dépendra de plusieurs facteurs :
- la capacité des pêcheurs à démontrer qu’ils pratiquent une pêche durable, respectueuse de la ressource
- les équipements mis à leur disposition sur le port (glacière, grue, vivier, et bientôt une chambre froide)
- surtout la maîtrise de la distribution à travers une coopérative et un label de qualité.

"Nos huit bateaux et nos neuf marins représentent un enjeu stratégique, vital pour l’île" a dit le maire. "Comment leur permettre de durer ? A ce jour, comme dans l’agriculture, nous constatons que les plus faibles, qui
font souvent du beau produit, sont sous-représentés, mal défendus et pénalisés". Les marins ont exprimé leur impuissance devant les gros bateaux qui épuisent les ressources en pêchant les jeunes poissons ou le poisson qui se reproduit.

Janick MORICEAU, vice-présidente du conseil régional s’est montrée rassurante : "Dans les îles, la pêche doit être prioritaire parce que c’est effectivement vital. A la région, nous y tenons ! Pour 2006, une refonte
globale de la réglementation est prévue ; l’Europe propose ses mesures, l’état français prépare son plan stratégique. A la Région, nous préparons également le nôtre !".

Selon Jean-Claude CUEFF, responsable de la DG pêche à Bruxelles "les plans de gestion peuvent s’adapter à la situation des îles. Ils peuvent s’accompagner d’aides pour la conservation par le froid ou la vente sur
place... mais nous souhaitons que les propositions viennent du secteur. A vous de vous organiser et d’agir."

Pierre-Georges DACHICOURT, président du Comité national des pêches à Paris et ex-pêcheur de Boulogne prône le regroupement comme solution pour garantir l’avenir de la pêche : "Si vous jouez individuel, vous disparaîtrez les uns après les autres... Dans mon port, nous serions tous morts si nous n’avions pas bâti notre coopérative".

Une nouvelle réunion s’est tenue le mardi suivant au cours de laquelle les artisans pêcheurs de l’île ont décidé massivement de suivre la voie de la coopérative avec l’aide active de la municipalité.

Avec l’agriculture, la pêche et la mytiliculture sont les dernières activités économiques autonomes de Groix, leur disparition sonnerait l’heure de la totale dépendance au tourisme et à terme, la disparition de la
population permanente.

Les nouvelles générations d’îliens ne consomment plus comme les plus anciennes : le poisson frais est remplacé par des produits surgelés dans les cuisines modernes. Manger du poisson frais de nos pêcheurs locaux est
pourtant un gage de qualité donc de santé, et de solidarité vis-à-vis des derniers héritiers de la pêche groisillonne.

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