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Les élus Verts Lorientais et Kergroise

vendredi 28 juillet 2006, par Admin

Les élus Verts interviennent en conseil municipal sur l’enquête publique pour l’amélioration de l’accueil du Port de commerce

Les Verts précisent leur position sur les enjeux de l’agrandissement du quai

Chers collègues

Le bordereau qui nous est soumis amène de notre part plusieurs remarques.

La Chambre de Commerce et d’Industrie du Morbihan a déjà réalisé des travaux sur le port, notamment pour la mise en conformité et la sécurité des installations. Un nouveau silo à plat de 40 000 tonnes pour lequel les élus Verts de Lorient s’étaient opposés va être réalisé portant la capacité de stockage à 200 000 tonnes.
L’état général des quais est bon, contrairement à ceux du port de pêche. Les rejets polluants des eaux pluviales et usées seraient en conformité avec la directive MARPOL d’après l’État. Un plan de sécurité a été approuvé, que se soit l’accès aux installations pour les professionnels que celui lié aux risques des dépôts pétroliers et de l’appontement pour lesquels le Plan Portuaire de Sécurité du port faisant suite à l’étude de dangers est en cours de finalisation.

Le port emploie 350 emplois directs et 927 emplois indirects. Les travaux programmés sont estimés à un coût de 21 390 000 ?TTC, s’étalant de 2007 à 2010

Nous pensons que le port a encore un avenir et des atouts bien que le transport par camion ait supplanté hélas, le maritime et le rail. Le transport maritime permettrait pourtant de réduire les « coûts
environnementaux » liés aux échanges sur des longues distances. L’abandon par les industriels du transport ferroviaire est une erreur pour l’activité du port. Nous entrons dans une aire de sobriété énergétique et nous devrons réorganiser sous peu notre politique de transport.

La volonté de la CCIM est de faire venir à Lorient les grands bateaux vraquiers à pleine charge appelés communément Panamax. Actuellement les navires chargés en vrac agroalimentaire vident une partie de leur cargaison à Montoir-de-Bretagne ou ailleurs, et viennent vider à mi-charge. Les activités du port sont peu diversifiées et très concentrées. L’allongement permettra aussi d’installer un 4ème poste d’accueil sur les quais. Il est important d’assurer la sécurité à quai et aux moments des manouvres de remorquages. Le nombre de remorqueurs doit être suffisant pour des bateaux plus lourdement chargés qu’aujourd’hui et il est nécessaire qu’une zone de « repli » soit prévue en cas d’incident.

La baisse des importations « aliments du bétail » est évidente et les chiffres le prouvent, résultant de la remise en cause du modèle d’ agriculture intensive bretonne. La CCIM n’est pas de cet avis, estimant que la filière a de grosse capacité de réaction, tablant sur une stabilité des importations et la réduction des coûts d’approvisionnement par l’ augmentation de la taille des navires. La région, bientôt en charge du port
d’intérêt national par la loi du 13 août 2004 mène une réflexion sur la traçabilité des produits, notamment sans OGM. 

Nous déplorons que la Chambre de commerce ne soit pas en adéquation avec la volonté régionale. Nous
pensons que des efforts pour la diversification des activités compatibles avec l’environnement urbain du port sont impératifs. La remise en fonctionnement du terminal ferroviaire l’est aussi. Il est plus urgent de
préparer les infrastructures aux enjeux de demain.

Les approches socio-économiques paraissent imprécises voire aberrantes. Les produits pétroliers sont prévus en hausse avec optimisation des capacités de stockage et une augmentation de la taille des navires à quai. La Chambre de commerce reste toutefois dans une logique d’un pétrole abondant et bon marché, logique dépassée aujourd’hui. Un nouveau trafic se fait jour pour à peu près 100 à 200 000 tonnes, concernant la société CEMEROC qui dans des bâtiments en construction près des quais importera du ciment et l’ensachera sur le site. Les retombées négatives ne sont pas exclues, même si ce projet n’est
pas le même que celui de l’entreprise CIMARMOR.

Et le projet CIMARMOR devient une raison non négligeable mise en avant par la CCIM et l’Etat pour asseoir la finalité économique du projet, là encore en incohérence avec la décision de monsieur le maire de ne pas délivrer le permis de construire. Les 250 à 500 000 tonnes de clinker sont en balance avec le manque de trafic sur le vrac agroalimentaire dans les années à venir. Le dossier met en avant l’hypothèse « clinker » d’une manière plus forte, ce qui n’était pas le cas auparavant.

Les Verts ne s’opposent pas aux travaux d’agrandissement des quais du port de commerce mais réaffirment qu’ils sont opposés à l’éventualité de l’ installation d’une usine traitant le clinker.

Le dragage du chenal de la rade et de la passe ouest suppose un projet d’ immersion en mer dit clapage des sédiments en dehors de toute autre proposition pour un traitement à terre.

L’immersion des sables issus du dragage de la passe Ouest pour lesquels chacun semble s’accorder sur leur innocuité, est prévue sur plusieurs sites, le Grazu, et les plages de la Nourriguel (Larmor-Plage) et de Goërem (Gâvres) pour le rechargement. La mise en vente n’est pas exclue. Cette proposition pour des plages qui souffrent d’érosion accentuée se conçoit avec les 850 000 tonnes dans le cadre d’un programme. Toutefois ces choix différents pour les sables ne sont pas vraiment compatibles entre eux, puisque les tonnages espérés devraient être juste suffisants.

Le dragage et le « clapage » des sédiments fins hors les sables, pose un problème identique à nos préoccupations de l’enquête DCN en début 2005. Les « sédiments sablo vaseux » intérieurs de la rade à immerger sur le site à l’ est de l’île de Groix représentent 250 000 tonnes pour 2007, 175 000 pour
2009 et pour 2010. L’Etat par la voix du sous-préfet s’en tient à la législation qui permet l’immersion des « sédiments » si les taux de micropolluants ne dépassent pas un certain seuil. La détérioration des fonds
marins est pourtant présente même si les pouvoirs publics minorent les effets sur les écosystèmes marins et la dispersion des contaminants dans le milieu. Les associations se sont à raison émues des atteintes à l’
environnement maritime. IFREMER confirme que les boues rencontrées dans la rade sont en très grande partie liées aux courants maritimes qui à chaque marée ramènent ces sédiments présents entre Groix et le continent. On peut s ’interroger sur la pertinence de l’opération. C’est pourquoi les Verts s’ opposent à l’immersion des sédiments. Quel que soit le coût final, le stockage à terre et le traitement de ces sédiments est la solution la plus pertinente et l’état doit mettre en ouvre cette solution le plus rapidement possible. Les Verts seront attentifs au choix définitif préconisé par Mme la Préfète et réagiront si une solution dégradant le milieu marin est retenue.

http://paysdelorient.lesvertsbretagne.org/article.php3?id_article=102

Commentaires

  • Quel peut être l’impact d’une telle prise de position des Verts sur une décision de la CCI ?
    Il est écrit dans le rapport présenté avant l’enquête publique
    Évolution générale et caractéristiques des trafics
    Le trafic a atteint 3,5 Mt en 1991 avant d’enregistrer une baisse importante liée au recul des importations (pour) l’alimentation des animaux. Son trafic a atteint un point bas en 1996 Mt avant de croître légèrement de nouveau grâce aux augmentations des importations de produits pétroliers et de sables marins.

    La CCi elle-même sait que l’élevage intensif est appelé à disparaître en Bretagne. Bien évidemment, elle sait aussi que les stocks mondiaux de pétrole s’épuisent (ou bien croit-elle que le peu qui reste transitera par Lorient ???)
    Ses adhérents en lien avec le bâtiment savent évidemment que de plus en plus de personnes se tourneront vers des matériaux moins dispendieux écologiquement.
    Et tout en sachant tout cela, elle exige l’agrandissement de Kergroise !!
    Quelles sombres magouilles financières et politiques cela cache-t-il ?
    AM

    • Peut-être pour faire une plus value financière (avec l’argent des autres) lors de la reprise des concessions par le conseil régional ??

      Sachant que la ccim n’est pas particulièrement à gauche !

      d..

    • """sauf si des raisons d’ordre économique"""

      c’est pas beau ça ??

      sûr que des raisons économiques en pays de Lorient y en aura
      toujours pour continuer à benner la merde au large de Groix....

      et on fait confiance aux ""acteurs économiques"" pour trouver
      encore longtemps des raisons "économiques"
      et aux politiques pour leur faire les yeux doux !!

      http://www.actu-environnement.com/ae/news/1846.php4

      Pour lutter contre la pollution des eaux, l’Union Européenne a mis en place
      un cadre réglementaire à travers la directive européenne 2000/60 , dite
      directive-cadre sur l’eau (DCE). Pierre angulaire de la politique de l’Union
      en matière de protection de l’eau, la DCE engage les Etats membres dans un
      objectif de reconquête de la qualité de l’eau et des milieux aquatiques. Son
      ambition : les milieux aquatiques doivent être en bon état d’ici à 2015,
      sauf si des raisons d’ordre technique ou économique justifient que cet
      objectif ne peut-être atteint.

      AM