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Communication de l’ A. P. P. O. R. T.

samedi 9 février 2008, par Admin

Je suis Olivier Frézel, le Président de l’ APPORT (Association Pour la
Protection et l’Occupation Raisonnée des Terrains) de la Pointe des Chats.

Il s’agit de l’association qui a joyeusement manifestée les 7,8 et 9
août dernier dans le bourg pour demander à pouvoir expérimenter un type de camping "durable" sur nos terrains situés en amont de la Pointe des Chats lorsque l’on vient de Kerhoet. (En fait les seuls à être
"sauvages" mais accessibles et variés car protégés de l’invasion des
épineux par notre activité coupable qui dure depuis des décennies, dans
le respect du site...).

Une longue histoire d’amour ... à poursuivre !

Cette expérimentation permettrait d’essayer de construire une réponse
collective et acceptable par tous au regard de la question que pose le
camping familial de loisir sur parcelles privées en bord de côte.
Actuellement c’est la politique du tout ou rien qui n’est ni logique, ni
compréhensible quand on se donne la peine d’étudier la question de
près ! Le résultat visible c’est soit du camping commercial dont la
présence sur le plan écologique est pour le moins à interroger, même si
cette forme d’accueil est par ailleurs utile économiquement et permet à
de nombreuses personnes de profiter de la mer, soit des terrains
abandonnés qui deviennent des friches nuisibles à la balade toute
l’année (car embroussaillés), à la biodiversité et à la variété des
paysages et favorable aux incendies ...

Notre demande s’inscrit dans une démarche qui se veut pédagogique et
citoyenne, c’est en cela que nous ne demandons pas "un passe-droit en
douce" mais une expérimentation suivie et évaluée permettant de stopper ce qui est néfaste, améliorer ce qui peut l’être et valoriser les bonnes pratiques.

Ce "chantier" pourrait être exemplaire pour Groix, promouvant un type de tourisme qui ne pèse pas en terme de bilan écologique (y compris au
regard de problèmes cruciaux l’été à Groix comme la consommation d’eau
ou l’envahissement automobile), tout en étant un apport économique
certain (pas d’importation du continent : acheter et consommer local
doit être un principe de base, c’est la notion du "donnant/donnant).
Pour la commune il n’y a rien à perdre, le seul risque est pris par nous
au cas où notre pratique serait évaluée comme néfaste.

2006 "Port Tudy" à la Pointe !

Comme cette question nous semble très politique au sens étymologique et noble du terme, nous souhaitons qu’elle soit débattue dans le cadre de cette campagne. En effet l’équipe municipale a un rôle déterminant pour permettre cette expérimentation : sans elle aucun projet de ce type ; avec elle cela est possible car le contexte actuel de la
décentralisation et de l’expérimentation de la GIZC (Gestion Intégrée de
la Zone Côtière) menée par Cap Lorient et la Région Bretagne le permet.
Au pire il serait possible de demander (via un député) le droit officiel
des collectivités locales à expérimenter, inscrit dans la loi organique
du 1er août 2003.

Pour permettre aux candidats de débattre et répondre à cette proposition nous enverrons dès demain, samedi 9/02, un dossier complet à chaque tête de liste (et à l’adresse du Bateau Ivre pour la liste "démocratie directe").

Pour l’APPORT,
Olivier Frézel

Et merci pour votre site qui est un vrai lien entre la vie insulaire et
les citoyens concernés et intéressés par ce qui se passe sur « Le
Caillou » !

Bien amicalement,
Olivier Frézel

Commentaires

  • Bravo, c’est comme cela qu’il faut faire, et même si ça en irrite quelques un(e)s, c’est la bonne méthode !!!!

    Nous avons avec quelques amis chasseurs,( sur le devenir de la chasse à Groix) adopté cette façon de faire et les retours ne se sont pas fait attendre, la lettre que nous adressons "aux candidats" et à leurs colistier(e)s est considérée par certains comme "interressante", pour d’autres elle est considérée comme "des menaces"......

    Quoi qu’il en soit elle fait réagir, et c’est bien le but recherché !!

    Il semblerait que même dans les rangs des chasseurs, la lettre agacerait certains,(dont je n’ai pas les noms) peut être ont ils quelques intérêts secrets à ne pas voir des élus chahutés ???

    Je me rendrai demain à la réunion, " d’avenir et tradition", en tenue mais sans fusil je vous rassure, je ne sais pas pourquoi mais ce tradition me sonne bien à l’oreille..............

    A bientôt, olive

  • Bonjour tout le monde,
    Même si je ne suis pas directement concerné par ce problème très local (puis que là, il ne s’agit que de Pointe des Chats), j’avoue mon agacement.
    Mon agacement à ce que certains ne puissent pas disposer de leur droit de propriété.
    (je pourrais vous donner un autre exemple qui n’a rien à voir avec Groix)
    Je pense que vous n’êtes pas sans savoir que le droit de la propriété est un droit fondamental et que ce n’est qu’en utilisant artifices et astuces plus ou moins locales.

    J’ai tout de même tres envie d’en rappeller ici quelques principes fondamentaux :

    Les attributs et les caractères du droit de propriété :

    Le droit de propriété comporte trois attributs :

    1/ l’usus qui est le droit d’utilisation du bien ;
    2/ le fructus qui est le droit de percevoir les fruits et les produits ; un fruit est un revenu qui se renouvelle (une récolte, un loyer…), un produit est un revenu qui amoindrit la valeur du bien (une carrière, une mine) ;
    3/ l’abusus qui est le droit de disposer de sa propriété comme on l’entend : donation, vente, destruction…

    Les caractères

    La doctrine reconnaît trois caractères fondamentaux au droit de propriété :

    1/ le caractère exclusif : en principe une chose appartient à un seul propriétaire ;
    2/ le caractère absolu : le propriétaire peut faire ce qu’il veut de la chose ;
    3/ le caractère perpétuel : le droit subsiste autant que la chose.

    J’avoue un certain agacement et une certaine impuissance lorsque je repense à un intervention qui avait été faite également ici à propos d’un propriétaire qui avait eu la surprise de trouver quelqu’un en plein activité sur "ses terres"...
    A vrai dire, je ne sais pas ce qu’il en est actuellement de "mes terres".. Sont-elles toujours plus ou moins cultivées sans mon accord ? Ce n’est pas, aujourd’hui, ma préoccupation première et vu la distance, je verrai cela de plus près à la première occasion. Mais bon, je me suis déja exprimé sur le sujet.
    Le seul point commun entre nous étant l’impossibilité de disposer de notre "propriété" à notre guise. J’ai bien ma petite idée sur le pourquoi du comment, mais, encore un fois, j’aviserai une fois sur place.
    Cordialement,
    Yvon FOLTIER

    • Bonjour Monsieur Foltier,

      ne connaissant pas votre situation, je me garderai bien de donner un avis sur le fond, sauf qu’à priori vous êtes effectivement en droit d’user de votre propriété !

      En ce qui concerne les terrains de l’APPORT la difficulté est que nous sommes confrontés à une loi de la République, la loi "Littoral", qui, globalement est bonne et vise, avec les principes de la période où elle a été votée, à protéger le littoral. En l’occurrence le principe de l’époque était le tout ou rien, la sanctuarisation ou le droit de faire n’importe quoi (ou presque...).

      Aujourd’hui l’approche de protection de la nature est plus affinée et s’inspire des principes du développement durable. C’est à ce titre que nous pensons que notre mode d’utilisation de nos terrains est, non seulement pas "nuisible", mais, au contraire, positif (au sens du développement durable, donc en prenant les aspects environnementaux, économiques et sociaux). Le but de demander à expérimenter est justement pour évaluer tout cela et corriger ce qui n’est pas bon et valoriser ce qui l’est. Il s’agirait d’un progrès et non d’une régression.

      Si l’intérêt public commande qu’un droit soit amoindri, c’est acceptable, c’est même la seule solution pour que la puissance publique puisse réaliser des choses pour le bien commun. C’est, entre autre, la raison des enquêtes d’utilité publique.

      Dans notre cas nous avions rencontré Mme Michelle Tanguy, commissaire enquêteur dans le cade du PLU et elle a précisé :
      " je constate que le camping sur terrain privé, tel que pratiqué (...) génère peu d’impact sur l’environnement (...) l’entretien de ces espaces assure le maintien d’une biodiversité et empêche une colonisation systématique du milieu par les fourrés de pruneliers ... et par la suite une banalisation du paysage (...)si la proposition de l’association APPORT semble intéressante, je ne sais pas si elle est applicable à la loi littoral. Même si elle fait l’objet d’une fin de non recevoir, elle mérite à mon sens d’être exposée à Mme le Préfet du Morbihan". Vu sa fonction elle ne pouvait pas être plus encourageante ! Et en ce qui concerne l’expérimentation elle est dans l’esprit de la GIZC et peut se mettre en place si les acteurs locaux l’accepte car transparente. Si nécessaire elle peut être autorisée par voie parlementaire.

      Bien cordialement,

      Olivier Frézel

    • Si l’intérêt public commande qu’un droit soit amoindri, c’est acceptable,
      c’est même la seule solution pour que la puissance publique puisse
      réaliser des choses pour le bien commun.


      ce raisonnement n’a pas encore atteint certains cerveaux
      PB Nantes

    • Re bonjour tout le monde,
      En effet, notre situation est bien différente.
      Il semble que notre seul point commun est d’avoir nos terrains respectifs depuis bien longtemps.
      En ce qui me concerne, le mien a été acquit par mes parents en mars 1965.
      Pour ceux que ça intéresse (ou amuse), les vendeurs étaient très, très nombreux.
      En voici quelques noms (peut-être que certains d’entre vous y retrouveront "de la famille") :
      Marie Philomène GUILLAUME, Florence Rosalie GUILLAUME, Magdeleine Anne GUILLAUME, Victor GUILLAUME, Joseph Marie GUILLAUME, Marie Thérèse Edith GUILLAUME, Annick Marie Josèphe GUILLAUME, Anne Marie LE PORT, Joseph Marie BARON, Magdeleine Marie BARON, ET Marie Céline LE DREF. Ca en faisait des "vendeurs" non ??
      Bref, là n’est pas la question, ceci était seulement anecdoticque (j’avais un peu de temps aujourd’hui car j’ai une crève terrible.... ).
      Comme certains le savent déjà, mon terrain (1,5 ha) est situé à gauche de la route qui sort de Créhal en allant vers le Trou de l’enfer.
      Le "point commun" (si on peut dire, car les raisons sont bien différentes tout de même) étant l’interdiction qui m’est faite d’y mettre ne serait-ce qu’une tente. Plus exactement qui a été faite à mon et sa compagne lorsqu’il a voulu y camper quelques jours il y a quelques années. Interdiction motivée par le classement par le conservatoire du littoral...
      par contre, cela ne gêne personne qu’un agriculteur y cultive du blé sans blail et donc sans mon autorisation. Je note toutefois, que, cette année, je n’ai pas eu de nouvelles de sa part et comme je ne suis pas allé à Groix (...) cette année, je ne sais même pas si cela continue. Je n’y suis pas opposé sur le fond, mais tout de même, je pense que la moindre des choses serait d’avoir mon accord.
      Tout cela pour dire que même si notre situation est certes bien différente, je ne suis pas du tout insensible à la votre. Même si le camping (que j’ai pratiqué à Groix lorsque j’avais 15/16 ans mais du coté de Clavezic) n’est pas ma tasse de thé...
      Quoi qu’il en soit, je ne donnerai jamais suite aux propositions réitérées (et minables par aileeurs) du conservatoire du littoral. Je m’apprête donc à transmettre ce terrain à mon fils qui aime Groix comme moi.
      Voilà... Et pour ma part, je n’ai toujours pas abandonné le projet de me poser définitivement un jour prochain par chez vous...
      Voilà...
      Yvon FOLTIER
      Voilà donc.

    • """Interdiction motivée par le classement par le conservatoire du littoral.."""
      erreur, cher Yvon, le Conservatoire du Littoral n’ arien à voir là-dedans
      relis les classiques :-))
      AM

  • Bien reçu votre dossier. Il est très interessant et montre bien l’absurdité de certaines loi.

    Nous proposons que le camping soit toléré sur les terrains privés tant que l’environnement est respecté.

    Nous proposons que le camping sauvage soit aussi toléré, et proposerons certaines "zones" ouvertes à cette pratique, pour qu’un accès facile permette l’évacuation des déchets.

    Il est important d’agir de la sorte, pour permettre aux revenus les plus modestes, qui n’ont pas les moyens d’aller au camping, de séjourner sur l’île.
    (C’est le cas de beaucoup de nos amis du continent, qui sont jeunes et n’ont pas de revenu).

    Liste pour une démocratie directe à Groix, "Les Elus, c’est Vous !"

  • Bonjour,
    Lors d’un conseil municipal vous nous aviez communiqué votre consommation d’eau par personne et par jour(pour la vaisselle,la douche...).C’était extrêmement raisonnable effectivement.
    Pour ce qui est du problème des"WC"et de leur gestion,comment aviez vous réussi à le régler ?Du fait du nombre de familles présentes,ça ne devait pas être simple !
    E. Mahé

    • Bonjour,

      E. Mahé nous fait observer que notre consommation d’eau est "extrêmement raisonnable", et pose naturellement la question du : comment on fait ?

      Cette question est tout à fait pertinente et est bien un élément à prendre en compte lorsque l’on aspire à pratiquer un camping "durable", respectueux de l’environnement.

      Tout d’abord il convient de noter que nos terrains ne disposent pas d’adduction d’eau, aussi tout litre consommé est "importé" sur le terrain via des jerrycans, ce qui a le double avantage de sensibiliser très concrètement les utilisateurs et de connaître le niveau de consommation !

      En ce qui me concerne je m’approvisionne à la fontaine de Locmaria pour les usages courants, au robinet du port pour l’eau de cuisine (cuisson, café, etc) et en eau en bouteille pour la boisson.

      La consommation est faible car ce qui consomme le plus dans un mode de vie habituel c’est tout ce qui est sanitaire :
      - Pour le lavage corporel l’utilisation de douches solaires est très économe puisque leur débit est faible. Bien sûr, au début cela nécessite un peu de pédagogie avec les enfants, mais cela fait partie de l’éducation générale, et les vacances avec ce mode de vie très concret leur permet de vérifier qu’un lavage bien fait ne nécessite pas forcément beaucoup d’eau.
      - Pour les WC le principe que nous utilisons est celui des "toilettes sèches". Il n’y a donc pas d’écoulement d’eau et les "matières" se transforment naturellement sur place en terreau.

      Dans notre démarche d’élaboration d’un "projet de Charte pour une gestion intégrée des terrains" que nous occupons, nous avons bien évidemment étudié cette question.

      Pour cela nous avons sollicité l’avis d’un expert, Monsieur J.Luc Potelon, ingénieur du génie sanitaire et professeur à l’Ecole Nationale de la Santé Publique. Dans un courrier daté du 13 octobre 2004 celui-ci précise "dans le cas des parcelles situées à la Pointe des Chats, le sol ne révèle pas de nappe phréatique. Par ailleurs l’épaisseur et les caractéristiques de la couche superficielle des terrains observées par les propriétaires (50 cm à 1 mètre de terre arable) sont telles qu’elles permettent une infiltration des fécès sans risque pour la santé et l’environnement. Afin d’assurer une évacuation optimale des fécès, il est souhaitable que les autres eaux domestiques (eau de vaisselle, ...) ne soient pas mélangées aux fécès". (Bien sûr nous respectons ces préceptes.)

      Ce document a été adressé, notamment, à Monsieur le Maire de Groix le 06 janvier 2007 dans le cadre du dossier que nous avons élaboré afin de demander la possibilité d’expérimenter nos pratiques dans le cadre de la GIZC (Gestion Intégrée de la Zone Côtière) de Cap Lorient. Ce dossier a été transmis dans son intégralité aux quatre listes se présentant à vos suffrages dans le cadre des municipales.

      Bien évidemment ce qui est vrai ici peut être différent ailleurs, c’est bien pour cela que la démarche d’expérimentation nous semble importante car elle permet d’adapter les pratiques à la réalité locale.

      Pour être totalement complet je peux vous préciser qu’à l’été 2006 j’ai été vigilant pour bien repérer les quantités d’eau que nous transportions et cela m’a donné une moyenne de 50 litres d’eau par jour (l’équivalent de 7 à 8 chasses d’eau !) et par personnes (nous étions 7, ce qui fait 7 litres par personnes et par jour), sans compter l’eau "de table". Quand on connaît le problème de l’eau en été à Groix, je pense que ce type de "villégiature" a quelque chose de positif ! Mais nous comprenons bien que ce type de vacances ne convienne pas à tout le monde ... nous sommes pour la biodiversité, y compris touristique !

      En vous demandant de bien vouloir excuser la longueur du propos et l’aspect "technique" un peu nécessaire sur ce genre de question !

      Bien cordialement,

      Olivier Frézel