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Erika : une cargaison secrète ?

jeudi 30 novembre 2006, par Admin

Samedi, vous pourrez voir une enquête complète sur l’Erika signée Antaine Placier et Willy Colin, dans les clés de l’info sur France 3 Ouest à 11h05. Retrouvez aussi cette enquête en ligne sur le site de France 3 Ouest dès samedi après-midi

Au moment du naufrage du cargo maltais en 1999 l’Erika contenait-il seulement du fioul numéro 2 comme le prétendait à ce moment Total ? Un document tenu secret prouverait qu’il y avait non pas un mais deux produits dans les cuves du navire.

Que contenaient les cuves de l’Erika ? Voici une question qui a fait polémique dès que les premières boulettes d’hydrocarbures sont arrivées sur les plages de l’Ouest. Sous la pression des associations, soucieuses de la santé des bénévoles occupés à nettoyer les plages, la préfecture avait demandé à Total, responsable du chargement, une fiche technique sur le fioul. Celle-ci parlait d’un produit à caractère tocxique hautement cancérogène, obligeant tout le monde a porter des protections lors des opérations de nettoyage. Un rapport resté confidentiel du Bureau Enquête et accident (ministère des transports) et contesté par Total démontrerait pourtant que le bateau ne transportait pas un mais deux produits différents.

Autre doute, au moment des faits, un laboratoire varois indépendant avait à la demande de l’association des bénévoles de l’Erika analysé les boulettes de fioul. Sa conclusion était alors qu’une partie du contenu des cuves de l’Erika était en fait un déchet issu de l’industrie pétrolière encore plus nocif que le produit annoncé. L’expertise des tribunaux demandée ensuite par Total n’avait pas validé cette conclusion.L’affaire en était restée là, l’association des Bénévoles de l’Erika n’ayant pas réuni les moyens financiers pour une contre expertise.

L’enquête menée par les journalistes de France 3 Antoine Placier et Willy Colin diffusée samedi prochain montre pourtant "des failles" ou "des zones d’ombre" dans les opérations de remplissage du tanker maltais à la raffinerie des Flandres de Dunkerque. Tout d’abord le navire était affrété pour un maximum recommandé par son gestionnaire nautique de 30 700 tonnes mais il serait parti avec davantage de produit dans ses cuves. Un ordre mystérieux serait passé directement auprès de la raffinerie par un intermédiaire basé à Londres pour remplir le navire avec un nouveau mélange. Quel produit aurait été rajouté à la cargaison ? les journalistes de France 3 ont suivi une piste. Dans les mois qui ont précédé le naufrage de l’Erika, la raffinerie des Flandres a procédé à un arrêt technique de deux fois deux mois...arrêt qui aurait généré des déchets dangereux.

Ces déchets doivent normalement être traités dans des entreprises spécialisées mais leur élimination coûte très cher (plusieurs centaines d’euros par tonne). De même ces déchets industriels spéciaux (D.I.S) ne peuvent selon le traité de Bâle être convoyés d’un pays à l’autre de l’union européenne en dehors de certaines conditions très strictes. La tentation aurait pu être grande pour la raffinerie de mélanger ces déchets toxiques au fioul numéro 2. Selon les experts les caractéritiques chimiques et l’aspect des différents produits est très proche et l’opération techniquement faisable.

Les clés de l’info, la grande enquête sur l’Erika est donc à voir samedi à 11h05 sur France 3 alors que le procès du groupe Total et de quatorze prévenus mis en examen dans le naufrage du pétrolier Erika va bientôt commencer. Le procès se déroulera à partir du 12 février 2007 devant la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris mais il n’abordera pas le problème du contenu du tanker maltais. Publié le 30/11 à 15:19 ouest.france3.fr/info

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