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lettre municipale n°15 - Novembre - Décembre

mercredi 22 décembre 2004, par Admin

ENVIRONNEMENT

POURQUOI NOUS N’ACCEPTONS PAS LE CLAPAGE AU LARGE DE PEN MEN DES BOUES DU PORT DCN DE LORIENT

Groix est depuis longtemps entrée dans une logique de préservation de la mer et des ressources naturelles : le collectage et le tri des déchets, l’assainissement collectif et les stations d’épuration, avec un projet en
cours d’extension de la station du Gripp pour absorber les surcharges estivales.

Cap l’Orient apporte une aide précieuse pour la déchetterie et le transport des déchets, limitant ainsi les impacts sur l’environnement.

Nous demandons à chaque citoyen un effort quotidien pour ne pas jeter de produits dangereux et recycler ce qui peut l’être. Une Charte du Développement durable a été co-signée par les élus des 19 communes.

Pourquoi la DCN aurait-elle l’autorisation de déverser en mer 25 000 m3 de boues contaminées par les pires toxiques que l’industrie humaine ait jamais produit ?

Sur la concentration des toxiques retrouvés dans ces sédiments :
Beaucoup de prélèvements révèlent des concentrations au niveau N2 (N1 = immersion autorisée, N2 = impact environnemental attendu, N3 = interdiction absolue d’immersion) un prélèvement de TBT atteint même le niveau N3.

Sur la nature de ces toxiques :
Les métaux lourds : Zinc, Plomb, Chrome, Arsenic... sont tous au niveau N2.
Ils sont accumulés puis concentrés dans les organismes vivants (bioaccumulation), donc même de faibles concentrations finissent par détériorer l’environnement, et le sommet de la chaîne alimentaire est l’homme. Chacun se souvient des conséquences dramatiques des pollutions -
massives il est vrai - de Minamata.

Le TBT (tétrabutyltin) organo-étain principe actif des antifouling est d’une grande toxicité sur l’immunité et la reproduction. Ses effets à long terme sont inquiétants, on sait qu’il est tératogène (malformations) et pénètre
rapidement à travers la peau.

Les PCB (polychlorobiphényls), sujets à la bioaccumulation persistent dans l’environnement à cause de leur lente biodégradabilité et dégagent des dioxines, ils sont soupçonnés d’avoir un rôle dans la diminution de la
fertilité, constatée un peu partout dans le monde et dans plusieurs espèces dont l’homme. Ils sont solubles dans les graisses (lipophiles) et peuvent, de ce fait, s’accumuler dans de la chaîne alimentaire et ainsi, être retrouvés chez l’animal et l’homme.

Vous comprendrez aisément pourquoi les élus de Groix votent contre l’autorisation d’immersion de ces boues. Ils demandent à Madame la Préfète du Morbihan de refuser cette pollution en s’appuyant sur la législation sur l’eau.
L’imprécision des connaissances des effets de seuil au-delà desquels la toxicité apparaîtrait, la notion de persistance dans l’environnement et de bioaccumulation sont des éléments suffisants pour prendre les plus
grandes précautions.

On nous dit que le coût d’un stockage à terre (entraînant 1167 rotations de camions de 38 tonnes) serait de 5 à 7 fois plus élevé qu’une immersion, et bien plus lente à réaliser.

Ne faut-il pas raisonner autrement en se demandant quel sera le coût écologique et humain pour les générations futures, si elles sont encore là pour le payer ?

Eric Régénermel

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