Accueil > Contributions > Valoriser la vase des ports
Valoriser la vase des ports
vendredi 26 janvier 2007, par
La communauté de commune de Marseille veut valoriser la vase de ses ports
Le pilote varois est un des premiers projets industriels expérimentés en France pour valoriser les sédiments sains ou pollués qui parasitent nombreux ports de plaisance, de commerce ou canaux à grand gabarit français. Ce pilote est d’abord une extrapolation des traitements déjà réalisés dans plusieurs centres de regroupement de sédiments en Flandre où la valorisation est une politique régionale depuis plusieurs années.
Une autre initiative intéressante a été le type de traitement entrepris pour les sédiments extraits de la Rance et qui ont été mis en égouttage naturel sur une faible épaisseur de dépôt. Ce qui permet un ressuyage rapide pour une réutilisation à court terme des surfaces agricoles occupées. Ce principe n’a pas été retenu dans le cas du plus récent traitement des dragages du port de Vannes qui eux sont stockés confinés en couches épaisses longues à stabiliser.
Sur le reste de la Bretagne, on entend plusieurs projet de dragage concernant les ports mais aussi le lac au Duc près de Ploërmel. Bien souvent les collectivités locales sont dépassées par le coût des opérations de traitement ou de valorisation quand le clapage en mer est impossible en raison de l’éloignement comme pour les ports d’Auray et Morlaix ou quand l’immersion est interdite par la présence de métaux lourds ou hydrocarbures et où la stabilisation physico-chimique est nécessaire comme à Lorient ou à Brest.
Le cabotage des sédiments vers des aires de traitement pluri-collectivités serait intéressant à étudier pour "mutualiser" le coût de traitement à terre des dragages en projet dans plusieurs entrées maritimes bretonnes où l’histoire à vu l’implantation de ports de commerce locaux aujourd’hui envahis par la plaisance et par le ravinage de chaque bassin versant. L’existence de tels centres et leur disponibilité permettraient aussi de gérer le dragage de chaque zone en plusieurs tranches à condition d’adapter les barges de cabotage aux contraintes d’accessibilité et de manœuvre. Ce genre d’étude, si elle était réalisée, devrait tenir compte des périodes de navigation rendue difficile par l’état de la mer, des coefficients de marée mais aussi de la traçabilité des sédiments et de l’organisation des transports vers les lieux de valorisation.
Ce genre d’aire de traitement existe en Flandre ou les sédiments sont amenés par voie d’eau pour être stocké en faible épaisseur (90 cm) pour une période de 160 jours avant d’être pelletables et évacués légalement (valorisation agronomique ou paysagère) pour libérer les alvéoles de traitement à d’autres arrivages. Ca ne sent pas, il n’y a pas de moustique, cela crée des emplois CDI locaux et les coûts partagés deviennent acceptables pour une bande côtière départementale. Il faut seulement réserver une zone littorale de déchargement et de traitement (alvéoles, bureaux, pesage, évacuation par camions). C’est ce genre de scénario que cherche à valider le Conseil Général du Var à l’occasion du pilote réalisé à la Seyne-sur-mer en vu de créer un futur centre de réception, de traitement et d’évacuation valorisation des sédiments marins présents dans leurs ports. La différence des sédiments varois étant principalement liée à la part plus importante de fines dans ceux rencontrés dans les ports bretons.
A discuter tranquillement.
RO-EX Pollution-Intervention