Accueil > Éditos > TV Breizh , chronique d’une mort annoncée ?

TV Breizh , chronique d’une mort annoncée ?

mardi 21 juin 2005, par AM

Selon des sources lorientaises, TV Breizh s’apprête à réduire une fois de plus ses programmes bretons : particulièrement cette fois-ci serait visé le journal d’information de 18h40 dirigé par Lionel Buannic ... Il semblerait que l’équipe de journalistes soit réduite à sa plus simple expression et que le journal soit désormais un journal d’images sans plateau.

Cette nouvelle étape sur la voie de la normalisation de TV Breizh est tout compte fait assez logique.

Lancée avec une dimension bretonne et celtique très marquée, TV Breizh a du faire face à 2 obstacles majeurs : le coût financier de la programmation initiée par Rozenn Milin qui pariait sur une diffusion hertzienne à moyen terme et qui ne vint jamais ;
l’hostilité déclarée de tous les milieux bien pensants du paysage audiovisuel français, de Télérama au CSA , pour qui TV Breizh n’était que l’expression d’un communautarisme breton ....

La conjonction de l’impasse financière et du véritable blocage du CSA face à tous les projets de TV Breizh aboutissent à ce que nous connaissons de cette chaine aujourd’hui , une chaine généraliste de seconde catégorie , qui se défait les jours passants de toute originalité bretonne .

A posteriori, l’on peut penser que la capitalisation de l’entreprise était insuffisante dès le départ et que la directrice de l’antenne , Rozenn Milin, a péché par enthousiasme et par manque de prudence . Il n’en reste pas moins que par 3 fois, le CSA a cassé la dynamique de TV Breizh et ceci dans le plus grand silence du monde politique breton , si ce n’est le Parti Breton .

L’on peut aussi se demander les raisons de ce silence assourdissant des élus bretons face à ces blocages du CSA, élus qui se pressaient les premières années aux réceptions organisées par TV Breizh pour son lancement et ses anniversaires ......

Les adversaires du début, jacobins de tout poil, ont finalement eu raison de cette initiative privée à vocation publique ; c’est une sorte de défaite pour l’identité bretonne . Il est extrèmement regrettable qu’il y ait eu aussi peu de soutiens et de réactions.

De cette aventure, reste un point positif : la création à Lorient d’une entreprise audiovisuelle qui emploie près de 70 personnes et participe à la diffusion ,outre TV Breizh version 2005, de chaînes thématiques telles que Pink Tv , Histoire, Ushuaïa, etc...

Mais la déception est à la hauteur des ambitions déclarées lors du lancement et des attentes dans le monde culturel breton.

Lorient/An Oriant : ABP le 21/06/05

(Désolée, même en furetant, je n’ai pas trouvé de signature à cet article. L’attrait pour l’anonymat ne serait donc pas seulement groisillon ? Cela me gêne d’autant plus que j’aurais aimé demander à l’auteur de nous communiquer l’article de Télérama où il a lu "que TV Breizh n’était que l’expression d’un communautarisme breton" .... Ma mémoire doit commencer à sérieusement flancher ca je n’ai aucun souvenir de cet article)

Commentaires

  • Bonjour,

    Merci d’avoir bien voulu reprendre notre dépêche ; en fait, lorsque nos propres dépêches sont uniquement signées ABP , ce sont des textes "maison" comme le fait d’ailleurs l’AFP ( si je puis comparer notre modeste association à cette institution) ; dans ce cas précis, il s’agit d’un papier d’Erwan Le Goff de Lorient , qui est membre d’ABP .

    Pour ce qui concerne la dénonciation du "communautarisme" , il s’agit, me semble-t-il, de la campagne de presse très négative dans les mois qui ont précédé et suivi le lancement de TV Breizh ; je n’ai plus la date du Télérama en question mais c’était un méli-mélo de ragots sur l’identité bretonne . C’est de haute lutte que Tv Breizh avait réussi à obtenir la présence de ses programmes dans les colonnes de Télérama ; par ailleurs , on peut aussi reprendre les propos du PDG de M6 qui s’était opposé à ce que TV Breizh soit sur TPS en l’accusant d’être une "chaîne ethnique", etc. etc. Sans parler du CSA ....

    Cordialement,

    P. Argouarc’h
    président d’ABP