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Lettre municipale n°6 - juin-juillet 2003

mardi 29 juillet 2003, par Admin

Informer, partager, rassembler.
Editorial d’Eric Régénermel

Informer, partager, rassembler.
Editorial d’Eric Régénermel

Notre île n’est plus, depuis longtemps, intégralement occupée par une population industrieuse développée autour de la pêche.

Mois que la plupart des îles, mais plus que certaines comme Yeu ou Batz, elle est devenue dépendante du tourisme et vit au rythme de la saisonnalité.

Nous avons passé la barre des 50% de résidents secondaires. L’activité économique fluctue au rythme de leur présence.
C’est à ces îliens de coeur que je dédie cet éditorial.

Choisir d’avoir une résidence secondaire à Groix n’est pas un petit engagement : le prix et les contraintes du transport maritime, le surcroît inévitable du bâti, la pression foncière...il faut beaucoup aimer l’île pour surmonter tous ces obstacles, et y investir dans une maison.

Il faut ensuite intégrer, le temps d’un week-end ou de quelques semaines le mode de vie insulaire, se faire des amis Groisillons, les retrouver chaque fois avec le même plaisir. Rêver un jour de s’installer définitivement, pour sa retraite, ou pourquoi pas travailler à Groix ? Beaucoup de résidents secondaires ont des attaches sur l’île. Souvent même ils ont pu garder la maison familiale. Dans tous les cas de figure, c’est une histoire d’amour, toujours passionnelle.
Quel impact ces "intermittents" de l’insularité ont-ils sur la vie de Groix ?
Ils sont un lien avec le continent, certains passent autant de temps sur l’île que les marins de jadis partis au commerce ou à la grande pêche.
Ceux-là font souvent partie de la vie locale, et s’y impliquent dans la mesure de leurs moyens.
Ils sont une bouffée d’oxygène, dont les îliens aimeraient qu’elle persiste plus en hiver, et s’étale mieux en été.
Leur pouvoir d’achat est globalement bien supérieur à celui des Groisillons, il alimente l’économie locale, mais participe aussi à l’explosion du prix du bâti, et donc aux problèmes croissants de logement des îliens.

Personne ne peut vivre même deux mois par an dans un endroit, surtout une île, sans s’intéresser aux problèmes de ses habitants. les prix du bâti et du foncier qui causent la crise du logement, la difficulté d’écouler les produits de la pêche ou de l’agriculture locale, les problèmes d’emploi, l’urbanisme, la préservation de l’environnement, tous ces enjeux ont un lien avec l’orientation touristique de l’île, et avec une population désormais majoritairement saisonnière.
Les résidents secondaires ont un rôle positif à jouer par leur volonté de conserver Groix dans l’état qui les a séduit.

Les recettes sont simples : préférer les commerçants et les entreprises locaux, prendre le temps d’écouter et d’apporter humblement sa vision des choses, laisser sa voiture au parking et préférer le vélo ou le taxi en été, respecter les espaces naturels, entretenir ses terrains et choyer l’aspect de sa maison.
Ne pas oublier enfin que, si venir en vacances à Groix peut être compliqué, y vivre à l’année est un défi permanent qui mérite le respect.

La vie n’est pas plus chère à Groix grâce aux efforts des commerçants. Ramener du continent des produits disponibles sur l’île est le plus souvent une aberration, et peut être interprété comme un signe d’indifférence à la fragilité de l’économie insulaire.

Il faut reconnaître que jusqu’ici ceux qui ont acquis ou bâti une maison de vacances à Groix font majoritairement preuve d’une volonté d’intégration et leur joie de franchir les Courreaux fait plaisir à voir.

L’attitude de pur consommateur, voire de spéculateur reste rare. Il faut aussi souligner que les Groisillons savent accueillir et faire partager l’amour de leur île.

Je souhaite, au nom du Conseil Municipal de Groix, un été riche d’échanges à tous ces vacanciers comme à ceux qui les accueillent.