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J-1 Compte-rendu et commentaires de la réunion du 6 mars

vendredi 7 mars 2008, par AM

"Un bon Cap pour Groix"

Gilles Le Ménach ouvre la séance en affirmant la détermination de l’équipe. Il précise que le programme a été élaboré en commun par les co-listiers au cours de leurs réunions de travail. "In fine, nous ne pensons pas qu’il soit utile de débattre eu égard au nombre de visites dans les villages. Je ne peux m’empêcher de penser que certains candidats opposés se laissent aller ces derniers temps à des critiques envers Dominique Yvon. L’intéressé ne manquera pas de s’en expliquer. Des anciens adjoints sont présents dans la salle et pourront témoigner de son intégrité dans la gestion de la commune".

Les candidats se présentent successivement. Ceux qui s’étaient déjà présentés dans les réunions de villages reprennent leurs discours précédents. Ceux qui ne l’avaient pas fait lisent très laborieusement un texte qui paraît bien étranger à leur expression habituelle.

Des textes lus à toute vitesse ne sont pas faciles à reprendre mot à mot (d’autant plus que j’ai abandonné la pratique de la sténo depuis bien longtemps et que mon magnétophone a refusé d’enregistrer)

Gaële Dubois-Mathieu explique son absence en début de campagne et redit son intérêt de longue date pour Groix. Elle fait part de son engagement militant (défenseure prud’hommale des salariés pendant 10 ans) et réaffirme son souhait d’oeuvrer pour la culture, notamment en accompagnant la modernisation de l’Ecomusée. Aucune attaque de quelque sorte que ce soit dans sa présentation. Ce fut rare .....

André Stéphant résume ce qui a été d’après lui l’action de la dernière municipalité en reprenant la phrase de Coluche : "dites-nous de quoi vous avez besoin, on vous apprendra comment vous en passer". Il dit avoir rencontré des connaissances au Conseil Général qui s’inquiètent du retour de D. Yvon "il va pas revenir nous casser les pieds avec ses subventions".

Jacques Bihan - "J’appelle les Groisillons d’adoption à nous rejoindre. Ne bradons pas notre île"

Marthe Even appelle Groisillons ceux qui habitent et travaillent sur l’ile. ((Les autres ? à la côte ?))

Michel Tonnerre, (au ton hargneux) "je suis outré par la tournure prise pour les jeunes. Les "tickets sports" ont été annulés d’un jour à l’autre sans qu’on nous explique pourquoi. Quand je dis sur le continent que je suis de Groix, on me répond : ah oui, c’est là-bas où tous les jeunes se droguent et boivent toute la journée...

Florence Le Pen redit son souhait d’aider les jeunes à réaliser leurs rêves. Elle manifeste sa surprise de voir un terrain de foot quasiment neuf et dans un tel état

Régis Stéphant pointe la présence dans la salle de collègues des services techniques

Patricia Le Dref a accepté de se présenter par amour pour Groix et pour agir pour les habitants, tous et toutes sans différence.

Thierry Bihan parle de son amour de Groix à laquelle il est viscéralement attaché. "Groix perd de son âme et de ses racines. Il y a une osmose à créer par palier sans rejet de qui que ce soit. L’enjeu est de redonner confiance, rendre à chacun sa place au sein de la communauté insulaire groisillonne." Il dit vouloir s’opposer à l’extraction de sable au large de Groix. : "Nous sommes responsables de demain. Il faut penser Groix pour Groix avec les Groisillons"

Yvonne Le Héno : "j’ai des convictions. Groix n’est pas un décor pour romantiques attardés ni une proie idéale pour des promoteurs. La réalité est en contradiction avec les discours". Elle affirme que le PLU est illégal puisque les PV de certaines réunions n’ont pas été faits, que la distinction attribuée par d’obscurs géographes n’est qu’une opération publicitaire et qu’une bonne douzaine de recours sont au Tribunal Administratif. Elle poursuit :"Justice et équité ont été largement bafouées. La norme a été :"faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais". Pensez-vous que des estivants viendront admirer du béton ? " Elle parle de la construction de 130 logements à Saint Albin avec des immeubles. "Nous en détenons les plans. L’aspect carnassier de l’opération ne vous aura pas échappé" Elle stigmatise la soit-disant construction de 500 maisons depuis 7 ans.
_ Elle continue "Il n’y a pas de concertation mais beaucoup de mensonges. Groix a-t-elle vocation à devenir le terrain d’expérimentation de Cap L’Orient ?Nous refusons de devenir le far-west de Lorient et sa banlieue docile. La ZPPAUP a pour but de fossiliser l’île entière"
_ Puis elle cite Ernest Renan et là, pour moi, bien que pas surprise vu le personnage, c’est trop, les bras m’en tombent.

Tristan Defoy - je reprends mon stylo, espérant une éclaircie... Hélas
"je trouve que les gens de Groix ont été plus que négligés : le Pass-Ilien, le P.L.U. sont contre les gens de Groix. J’ai assisté à une réunion de Régénermel où j’ai vu un défilé de co-listiers proférer des insultes à l’encontre de D. Yvon. Le maire prêche la discorde sur internet tout en essayant de nous mettre ça sur le dos.
_ Certains d’entre vous ont certainement quelque chose à reprocher à D. Yvon mais il a maintes fois prouvé ce qu’il peut faire pour Groix"

Véronique Lanco a chargé une co-listière de lire son texte :"Bernardin de Saint Pierre a écrit "Pour aimer sa patrie, il faut l’avoir quittée". Nous sommes plusieurs co-listiers à vivre sur le continent. D’aucuns ont osé me reprocher de défendre l’identité groisillonne ...."

Dominique Yvon prend la parole : "notre identité nous échappe" ce qui ouvre le couplet sur la carte insulaire suivi de l’irrégularité d’après lui de classement de terrains au P.L.U, des radiations des listes électorales alors qu’elles contiennent encore des personnes n’ayant aucun droit d’y figurer. Là il parle d’une co-listière de la liste opposée qui ne paierait pas les impôts requis depuis les cinq ans réglementaires (ton de sous-entendu que j’interprète "judiciaire")
D’après lui, l’obsession du maire actuel est de faire disparaître la spécificité groisillonne, l’influence des Groisillons et l’identité insulaire.
Le candidat reprend son programme où je remarque que l’animateur-éducateur est devenu éducateur de prévention spécialisé en milieu rural.

Traits communs dans aussi quasiment tous les discours : l’affirmation que la campagne des adversaires a été le cadre de critiques de personnes ; l’assurance hautement affirmée que tous les habitants de Groix sont des Groisillons ...

Et là, on est partagé entre le rire et la nausée.

J’ai assisté à plusieurs réunions de la liste du maire sortant et je me suis fait transmettre les compte-rendus de celles où j’étais absente. J’ai entendu une fois un candidat dire qu’il serait gêné d’avoir un maire qui a été condamné. Ceci n’est pas une insulte mais l’expression de son sentiment personnel face à une réalité, (cette condamnation étant par ailleurs à mes yeux , parfaitement ridicule).
L’occasion est trop belle de construire une pseudo-défense qui n’est en fait qu’une attaque déguisée. Mais on pouvait s’y attendre, dans le cas contraire, cela nous aurait presque manqué, on n’aurait pas reconnu le Dominique habituel.
De même, les chevaux de bataille s’appuyant sur des demi-vérités, exemple : LES éditos du maire diabolisant les jeunes. Toute personne sensée n’a lu dans un seul article que la comparaison du comportement des jeunes Groisillons et celui des jeunes du continent, phénomène de société hélas beaucoup plus grave qu’ici dans certains coins.
Mais le couvercle posé précédemment empêchait que les problèmes gênants soient évoqués. J’ai le souvenir de gendarmes m’expliquant il y a près de 10 ans qu’ils s’étaient fait remonter les bretelles par le maire de l’époque pour avoir signalé à des parents que leur enfant de 14 ans , trouvé ivre sur la voie publique à 17 heures, était en danger.
Michel Tonnerre osant dire qu’il ne sait pas pourquoi l’ancienne formule des tickets sports a été annulée ! Il n’avait qu’à assister à la réunion du Conseil municipal où cela a été longuement expliqué (ou en lire le compte-rendu, ou poser la question !!!!)
Il est également bizarre que soit annoncée la mise en vente de la maison des Frères. Apparemment, les gestionnaires de l’association propriétaire n’en ont pas été informés. Annonce maintenue secrète pour en faire cadeau au défenseur de l’école privée au bon moment ?
Annoncer que les dernières constructions ne sont que des résidences de vacances est en contradiction avec le dernier recensement. Mais ce n’est pas grave ! Les électeurs de Monsieur Yvon prennent tout pour argent comptant et ne vont pas s’embarrasser à lire les résultats de ce recensement pas plus qu’ils ne s’embarrassent à lire le compte-rendu de la Cour des Comptes.
Vouloir modifier le P.L.U. ??? pour qui, dans quelle proportion, compte-tenu des impératifs légaux ? mystère !!
Etablir une nouvelle ZPPAUP pour ne pas revenir au XIXe siècle ? Mais qui donc m’a imposé en 1999 par exemple la construction d’une maison modèle XVIII è siècle ?
Faire semblant de vouloir acheter les ingrédients des cantines sur place... à prix égal !! Quelle est la ménagère groisillonne qui ne connaît pas la différence de prix entre les grandes surfaces du continent et l’île ? Alors avec les centrales d’achat .... c’est du simple au double ! Poudre aus yeux !
Garder les landiers pour les chasseurs ? Ils étaient où les landiers dans l’enfance de la majorité des candidats ? Et ils étaient où les chasseurs ? Si les électeurs de Mr Yvon fréquentaient plus souvent leur Ecomusée, ils y verraient des photos datant des années 30/40, jusqu’au remembrement, où toute l’île jusqu’à la côte était valorisée en cultures et pâturages par les Groisillonnes. Pas de landiers, pas de gibier, pas de chasseurs ! La belle époque !

Le plus grave me semble être l’antithèse entre le discours surfant sur "Tous les habitants de l’île sont des Groisillons, sans distinction" que nous avons entendu dans tous les discours (comme un pensum bien répété) et les échappées qui ne sortent même pas de l’inconscient du style "influence des Groisillons, identité insulaire, spécificité groisillonne".
Cela me rappelle une anecdote qui, je l’espère, fera rire tous mes arrière-cousins exilés ou "réintégrés" : Une descendante de Tonnerre (comme le sont les descendants des plus anciens habitants répertoriés de l’île) passe la soirée en famille. La conversation arrive après le pousse-café sur l’évolution de la population. Quelqu’un emploie le terme de "Groisillons d’adoption" et une voix de stentor s’élève :
"Groisillons d’adoption ? Mais on n’a jamais demandé à les adopter GES GENS LA"
Peut-être faudrait-il les ADOPTER PAR PALIERS selon l’expression du nouvel écologiste ? (des quotas sarkozystes en somme ?)
Tout est dit.
Mes cousins et mes amis Groisillons, ouvrez les yeux et les oreilles. Dans le monde entier, les discours d’exclusion de son proche voisin mènent à la haine. On ne construit rien sur ce sentiment. Tous ceux qui, comme moi, ont choisi de s’installer définitivement ici ne vous ont rien volé. Ils achètent ce qui leur est proposé. Ils ne vous prennent pas votre travail. Ils prennent celui qui est disponible, ou se contentent de faire marcher le commerce local. Ils sont souvent plus respectueux de votre environnement.
Ceux qui surfent sur un discours pseudo-identitaire qui est , je le répète, le fondement du nationalisme, sans savoir théoriser ce qu’il est légitime d’appeler identité,
ne font qu’exacerber à outrance le sentiment légitime d’amour de votre inestimable lieu de vie en vous dressant contre ceux qui partagent ce sentiment et ne sont en rien un danger pour vous.
Il arrivera sans doute un jour où le combat pour survivre sera tellement destructeur que vous, ou vos enfants, regretterez ce temps où personne ne mettait en cause votre légitimité à vivre sur la terre de vos ancêtres.
Profitons des années que l’on pourrait vivre dans la sérénité pour bien peser ce que nous voulons laisser à nos enfants : un lieu apaisé, où des raisons ont poussé certains à partir, quelquefois contre leur souhait, mais qui a perduré grâce à ceux qui ont souhaité y venir où y revenir s’installer.
Que les discours électoraux insupportables de démagogie fassent place à une véritable volonté de VIVRE ENSEMBLE.
Ceci dit, ma porte est toujours ouverte, il y a toujours du café frais dans la grecque et un cubi de gwin ruz à disposition. La conversation est open.

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