Accueil > Politique > Municipales & cantonales 2008 > DAZILBAO, une idée d’amélioration du processus démocratique sur l’île de Groix.

DAZILBAO, une idée d’amélioration du processus démocratique sur l’île de Groix.

mardi 29 janvier 2008, par Admin

De Alexandre de Roquefeuil

Les efforts et tentatives en ce sens peuvent ils être qualifiés de satisfaisants au terme du mandat de l’actuelle municipalité ? Avec la mise en place de commissions extra municipales auparavant inexistantes, il faut sans aucun doute parler d’amélioration, et regretter dans le même temps que cet élan ait été si bref. Ces commissions, ainsi que la création avortée d’un conseil municipal des enfants, avaient pour but louable de faire remonter les préoccupations majeures de la population vers les élus. On y voyait un excellent moyen d’adapter la politique locale aux besoins des groisillons, ou encore un point de rencontre
idéal pour fournir autant d’explications que nécessaires en cas de contestations ou d’incompréhensions.

Le déclin rapide d’une partie des commissions extra municipales laisse imaginer plusieurs suppositions.

Ces SUPPOSITIONS peuvent se justifier, par exemple, comme suit :

1) La municipalité a peut être des priorités autres que l’amélioration de la démocratie locale. J’ai entendu des élus se dire en droit de considérer qu’ils sont là pour administrer, et pas pour justifier chaque jour leur qualité d’élus.

2) Pour réaliser ses ambitions, la municipalité se rendant compte de la capacité "négativiste" offerte aux commissions de critiquer ses orientations, ne s’est pas donné les moyens de les développer et pérenniser.

3) La participation du public à ces commissions n’a pas semblé être suffisante pour que leurs conclusions puissent apporter un plus à l’ensemble de la communauté, par défaut de représentativité.

4) Pour expliquer en partie ce manque de participation, on peut imaginer que l’expression publique se considère bridée au sein des commissions ; Menacée par le "risque" de récupération de bonne idées que d’aucuns souhaiteraient réserver à leur parti, leur clan, ou encore bridée à cause de la timidité de personnes impressionnées par l’aspect institutionnel de ces commissions.

5) Une autre explication tient dans la rigidité du système de commissions, dont la tenue à heures et dates fixées ne peuvent convenir à tous ceux qui souhaiteraient y participer.

6) Une troisième explication tient dans l’inutilité des conclusions ou analyses des commissions, ressenties comme telles par des participants déçus que leurs idées ne soient pas retenues.

7) Il est aussi possible que les problématiques abordées, ou la façon de les aborder, ne correspondaient pas aux attentes de la population. Il eût fallu diversifier les thèmes de réflexion et multiplier à l’infini les commissions pour que chacun en trouve une à sa mesure pour faire d’elles de véritables organes d’expression publique.

8) On a pu considérer qu’il manquait à ces commissions un quelconque pouvoir, un droit de vote au sein du conseil municipal par exemple.

Sans remettre en cause la bonne foi sur laquelle ont été fondées ces commissions, force est d’en constater les difficultés de mise en œuvre et les défaillances. Inhérentes au système de démocratie représentative, elles sont aussi l’un des moteurs de sa vitalité, par l’acceptation et l’écoute de la diversité des opinions par le pouvoir en place.

Une municipalité sincèrement préoccupée de démocratie aurait fait plus que ce que nous connaissons à ce jour, mais peut être la notre ne pouvait elle pas, faute de temps et de compétences disponibles, faire mieux.

Sans en aucune façon lui jeter la pierre, je veux faire un parallèle entre ce constat et celui que je crois voir en nombre d’entre nous. Débordés par nos activités, par la surinformation qui dissout nos préoccupations locales dans les nouvelles du monde entier, nous manquons de temps, nous nous trompons de repères. Il devient alors naturel, parce que plus aisé, de se laisser porter dans un système bien rodé qui fait de nous des gestionnaires de notre vie plus que des acteurs. Il est alors trop tard, chaque fois qu’un sujet nous percute et remet en question l’apparente tranquillité environnante, il est alors trop tard pour refuser ce que nos délégués (nos élus) ont décidé. Comment le leur reprocher, si nous n’intervenons pas en permanence dans leur processus de décision. C’est bien parce que nous leur confions le pouvoir qu’ils en usent, et il est bien aisé, encore une fois, de dire qu’ils en abusent en leur reprochant la gestion de ce dont on s’est totalement désintéressé.

Le fait est, les citoyens avides de participation sont minoritaires dans notre société focalisée sur la consommation. Est ce une raison pour nos élus de ne pas les écouter ? D’autre part, de quel droit ce citoyen minoritaire peut il exiger des aménagements spéciaux, que sont les commissions extra municipales, dont l’efficacité reste discutable ?

Ces citoyens minoritaires sont confrontés à un problème de non-représentativité et de moyens pour l’inverser. Ils sont d’origines politiques variées, voire radicalement opposées. Ils sont à l’occasion capables d’occulter leurs convictions pour servir la cause commune. Ils sont aussi d’autres fois résolument opposés aux choix du conseil municipal, et mal pourvus en moyens d’expression.

Ils sont en premier lieu et surtout éparpillés, manquant de moyen de se regrouper autour d’un sujet de préoccupation. Si cela est faux pour les sujets les plus brûlants, qui trouvent grâce au système associatif une écoute proportionnelle à leur importance, c’est vrai pour des sujets moins vitaux. J’ai la certitude de n’être pas seul à réfléchir à de nombreux aspects de la vie insulaire, et le sentiment que nous devrions pouvoir, sur chaque sujet, réunir les personnes concernées pour faire
évoluer notre réflexion, jusqu’à savoir si elle présente un réel intérêt communautaire ou pas.

Pour réunir ces personnes, j’aimerais que la municipalité mette à disposition de la population des panneaux destinés à cet effet, ou autorise leur installation et en fasse la publicité.

L’affichage serait proposé à des annonces formulant un sujet d’étude ou de réflexion, à des opinions à l’égard de situations ou de choix de politique municipale. A charge pour les auteurs de mobiliser une partie significative, en nombre ou en qualité, de la population concernée par le sujet abordé. On peut aussi imaginer que les annonces s’adressent à des "catégories" d’insulaires ; les chasseurs, les paysans, les pêcheurs, et appellent dans ce cas une évolution interne à ces catégories.
Seraient exclues les annonces commerciales, insultantes, et d’ordre dépassant les intérêts de la commune. D’une manière générale, un règlement s’établirait au fur et à mesure de la participation à ce mode d’expression, les suggestions par affichage étant adoptées, modifiées ou encore rejetées par les "afficheurs" qui se sentiraient concernés.

Un des intérêts de ce mode de communication est de favoriser l’émergence de pistes de réflexion dépassant le cadre institutionnel en le détachant des échéances électorales. Il me semble toutefois judicieux de donner à la population un tel moyen d’expression à la veille de ces échéances.
Quand à son nom, Dazîlbao, à chacun d’y voir selon sa culture, s’il est ou pas de bon goût.

Alexandre de Roquefeuil

illus :
http://vocedirutali.blogspot.com

Portfolio

Commentaires

  • Ces commissions et autres conseils de jeunes n’ont-ils pas été (non) créés que par souci de faire croire à un nouvel élan démocratique ? Il me parait en effet assez étonnant que ce système simple n’est pas fonctionné.
    J’ai souvenir que lors d’une cession d’une commission extra (bof) municipale concernant l’ouverture des chemins de remembrement, plusieurs membres de l’association le Caillou ont proposé une carte avec les chemins interessant à réouvrir, et ce, à la demande des élus. Les propositions déplurent et l’on appris ce jour là des deux élus présents (et non les moindres, le 1er et un adjoint) "qu’en tant qu’élu, ils n’avaient pas de conseils à recevoir. Ils décidaients seuls". Ceci explique sans doute cela quant à la non existance des commssions.
    Sinon, sur l’idée de créer des groupes de travail indépendant, effectivement cela me semble nécessaire.
    Et pour terminer, il y a bien longtemps que groix n’a pas vu 4 groupes se présenter aux éléctions, de plus en plus de personnes souhaitent s’impliquer à travers des groupes de discussion/propositions...il semblerait que tout n’aille pas pour le mieux et que les beaux discours ne suffisent plus...
    Y aurait-il quelque chose de pourri au royaume du 4x4... heu non, du Danemark.

    Phydeaux

    • Défini comme limite

      A l’intention de tous

      A ma convenance et en toute gite

      Si je penche, je gite sur groix

      Je penche et j’y pense de surcroit

      Mais j’y pense, groix serait ma limite

      Je m’en épanche.. et j’y croit

      Si ma limite est ici, c’est que j’y croit

      Suis je sur de mes limites ici

      Ou, suis je en limite ici

      Finalement mon,.. juste un nid

      l’idéal de belles idées par le travers

      Sans calvaire..

      Foudebassan..

    • Ire de Mars :

      Vole bel oiseau énigmatique,

      Sans passilien si pratique

      Mais prends bien garde tout en planant

      A ne pas te retrouver tremblant

      Sur un placard mural sinisant.

      Pendant ce temps sur notre île

      Se combattent tous les édiles,

      Sortants, sortis, et postulants

      Sur quadriliste pour les votants.

      Certain vieux chevaux de retour

      Cachés sous de nouveaux atours

      Portés par des jeunes pleins de foy

      Argumenteurs de bon aloi.

      Mais pourra-t-elle leur dialectique

      Faire oublier les égarements dynastiques ?

      De ces élus d’autrefois

      Pour ceux qui vivaient au caillou déjà ?

      Le quolibêteur secondaire.

    • Cher séraphin.

      L’écriture grise, me gave

      Si je défini à l’encre de chine

      En mots-saïque, étrange ou de sage

      Comment je mire les miens et leur mots

      C’est pour que d’autres courants d’air

      Un peu Fou, nous ventilent, nous aèrent .

      Comme le précise Alex, même si nous ne sommes pas en pays de guerre et n’avons pas de kalach’ sous le nez, nous sommes beaucoup au salaire de la peur, gite et couvert pas toujours garanti.
      Les belligérants se sont mis en joute pour conquérir la belle, chacun sa vision de l’idylle
      et cela trame pour l’alliance, ça conspire, les épées vont bientôt gicler des fourreaux.

      Fou...

  • ""Le fait est, les citoyens avides de participation sont minoritaires dans notre société focalisée sur la consommation. Est ce une raison pour nos élus de ne pas les écouter ?""
    Apparemment, au vu des listes constituées par les deux principaux challengers, le fait de NE PAS s’intéresser en continu à la vie de notre île serait, au contraire, un gage de tranquillité pour les chefs de file !
    Ce que Phydeaux a pu entendre dans la commission des chemins rappelle ce que d’autres ont entendu par exemple au moment de la constitution du Fifig..
    La bonne parole vient d’en haut et le système de délégation par représentativité élective garantit la perpétuation du système qui permet à chacun de rester tranquillement dans ses charentaises devant sa télévision les jours où, fait rare, il lui est permis d’exprimer une opinion.
    Et lorsque non seulement un site ouvert à toutes les opinions se fait traiter de "site poubelle" parce qu’il permet la publication de commentaires divers et variés (qui reflètent quelquefois hélas, le côté le plus sombre de certains de nos concitoyens), mais qu’il est maintenu le choix du black-out jusque sur le site même de la mairie, on en arrive à croire que non seulement l’avis de la population n’est pas souhaité mais que, en plus, il ne faut pas qu’elle soit informée !
    Comme toi Alex, j’apprécie les quelques gages donnés lors de ces dernières années mais je me demande si ce n’est qu’indifférence des citoyens si aussi peu
    d’échanges sont organisés avec nos élus.
    Une des propositions que je ferai aux différents candidats, c’est qu’ils s’engagent à organiser pour des habitants de 3 ou 4 villages, des permanences de l’élu issu
    du "quartier", donc au courant des problèmes "micro-locaux". Et je dis bien de l’élu donc de tout conseiller municipal et pas seulement les adjoints. Cela permettra au moins aux conseillers de se mettre au courant des dossiers !
    Pour en revenir à ta proposition d’affichage mural, je m’engage à y faire figurer par exemple, les suggestions que j’ai pu faire ou les questions que j’ai pu poser lors de ces sept dernières années lors des réunions de conseils municipaux, cela fera déjà de la maille !!!
    A. Ménard
    P. Scr. Au cas où la mairie ne te fournirait pas le papier nécessaire à ces échanges citoyens, je te rappelle que nous possédons un gros rouleau de papier, vestige
    de l’heureux temps de notre activité militante où nous confectionnions des affiches. Le rouleau s’ennuie, jaloux d’être délaissé pour un écran :-)))