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ZONE HORS AGCS : LETTRE OUVERTE AUX ELUS

dimanche 16 novembre 2003, par Admin

Madame, Monsieur,

Nous nous présentons à vous en tant que citoyens ordinaires mais réfléchis. Nous ne faisons partie d’aucune organisation, nous n’avons pas de casquette. Notre simple rôle est de vouloir dénoncer ce projet infâme qu’est l’AGCS (Accord Général Sur le Commerce des Services).

Nous avons découvert que des villes se déclarent "zone hors AGCS" dans une
indifférence médiatique épouvantable. Ce qui nous a le plus choqué, c’est
que ces villes ne communiquaient absolument pas (ou si peu) sur ce sujet
alors, que nous nous sommes très vite rendu compte qu’une grosse majorité de
gens ordinaires n’adhérait pas à ce traité. Eux-mêmes étaient outrés du fait
de ne pas être mis au courant d’un protocole qui remet tant de choses en
question.

Vous-mêmes, êtes-vous conscients de ce que l’on nous prépare ? Ce traité met
sur la table de négociation plus de 160 secteurs différents. L’eau et sa
gestion, le tourisme, la santé, l’éducation, la culture.

Peut-être considérez-vous que certains secteurs méritent d’être libéralisés. Nous n’irons pas contre ce fait. Par contre, pensez-vous que tout soit
négociable ? Bien sûr, les détracteurs diront que c’est une réalité : que
tout n’est pas négociable ; Que chaque pays a une liberté de choix. ERREUR.
Comment les croire ? Pascal Lamy déclare que l’éducation n’est pas dans le
panier mais le gouvernement du Canada plus ouvert sur le sujet dit le
contraire. Qui croire ? Et comment les croire d’ailleurs puisqu’ils n’aiment
pas qu’on s’y intéresse ? Pourquoi se cachent-ils à chaque négociation ?
Ont-ils peur que l’on comprenne ?

Ma femme est québécoise d’origine (elle a acquis la nationalité française il
y’ a 3 ans) et moi-même, je suis français. Nous sommes donc un mixage
intellectuel de 2 cultures semblables et en même temps différentes. Nous
avons créé ce logo dédié aux zones hors AGCS afin d’exprimer une rébellion
bien gauloise associée à une efficacité nord-américaine. Cela veut dire que
ce logo est un présent aux élus, mais aussi un don à chaque citoyen pour
qu’il s’approprie lui-même cette lutte. Nous nous sommes inspirés du concept
de la campagne québécoise "adoptons une rivière" où les citoyens étaient
appelés à adopter une rivière pour contrecarrer un projet sur l’eau.

Nous demandons la même chose. Que chaque citoyen se déclare "zone hors AGCS"
et le montre. Que fleurisse ce logo sur les portes (comme à Loupian (34)),
que nos négociateurs à travers les vitres teintées (ou pas) de leur voiture
de fonction (ou pas) découvrent que nous ne nous laisserons pas faire.

Savez-vous que l’AGCS prône la renégociation des exceptions tous les 10 ans
 ? Notre culture, notre fameuse exception culturelle devient donc
renégociable sous peu. Madame, Monsieur, êtes-vous d’accord pour céder notre
langue, notre pensée, notre mode de vie, nos fromages, nos saucissons, pour
2 ou 3 séries américaines de plus ? Pour un vecteur de propagande du rêve
américain qui ne correspond pas à la réalité du terrain.

Notre culture, nos idées ont libérées l’Amérique au 18ème siècle alors
qu’elle n’était qu’une colonie anglaise. De quel droit, Mr Pascal Lamy
veut-il nier notre histoire ? Négocier sa culture, c’est négocier sa perte,
son indépendance, sa capacité à comprendre le monde. C’est décider de
s’asservir :

"La défense des langues, des cultures et de la pluralité n’est pas une mince
affaire. Elle conditionne notre survie et donc, à terme, notre indépendance
technologique et économique, culturelle et politique. Le plurilinguisme est
à l’échelle internationale ce que le pluripartisme politique est à l’échelle
nationale. Si la démocratie, à l’intérieur des états s’appuie sur le
pluripartisme, la démocratie entre les états, elle, doit s’appuyer sur le
plurilinguisme. En abandonnant sa propre langue, l’homme perd
automatiquement la maîtrise des définitions et de ses outils de
représentation. Il devient donc vulnérable à la manipulation. Par
conséquent, ses créations, quand on peut encore en parler, deviennent
puériles et insignifiantes et n’intéressent plus personne." (1)

Sachez que notre "campagne" reçoit un écho très favorable. Que de nombreux
sites Internet affichent le logo, que des journaux ont relayés
l’information, que des comités citoyens en font la promotion, que des
suisses et des belges sont entrés dans la bataille. Qu’une version allemande
a été développée (GATS freie zone), ainsi qu’une version pour la région de
Liège en Belgique (zone non AGCS). Que d’autres versions internationales
verront le jour. Chaque entreprise a son logo, objet de communication
moderne à l’heure ou le rôle de l’image est devenu primordial dans nos
sociétés modernes. Chaque zone hors AGCS peut faire de même. Nous aussi,
maintenant, nous savons communiquer notre envie d’autre chose, notre désir d
’une société équitable et juste.

Toutefois, et pour en finir, voici ce que nous attendons de vous :

- Pour faire descendre l’information jusqu’à chaque citoyen, nous demandons
aux maires de voter un budget pour fabriquer des autocollants (format 6 x 6
cms). Ces autocollants pourront faire l’objet d’une distribution gratuite à
vos administrés en organisant une journée d’information sur l’AGCS ou en
profitant des journaux municipaux pour en faire la promotion. L’idée, c’est
de se servir de ces autocollants pour informer les gens des dangers de
l’AGCS. Ces autocollants seront aussi un vecteur d’information. Imaginez une
famille répartie entre 2 coins de France et qui se réunissent.

- Nous souhaitons que les mairies apposent un autocollant (format 10 x 10
cms) sur leurs bâtiments publics (mairies, services de l’urbanisme, écoles,
restaurants scolaires, dispensaires publics..) Bref, tout ce qui est géré
par la commune. N’est-ce pas dans ces bâtiments qu’est le combat ?

- Nous souhaitons que ce logo ait sa place sur les papiers officiels de la
commune. Le logo a été fait dans 5 formats différents (pantone,
quadrichromie, gif, jpeg, n&b...). Ces formats ne sont pas anodins. Ils
répondent à tous vos besoins.

- L’information se doit de transiter par les associations de maires (les
fameuses AMF..) mais surtout elle doit circuler par le biais des jumelages.
Quel meilleur vecteur d’internationalisation peut-on trouver ? Quelle
meilleure résonance internationale peut-on avoir ?

Sachez enfin que 200 communes en France ont pris conscience du danger. Mais
il y’a 36851 communes dans notre beau pays et tout un monde à reconquérir.

(1) propos tirés d’un texte de Charles X. Durand et lus dans la revue
L’action Nationale (Revue oeuvrant pour l’indépendance du Québec).

Source :
 horsagcslogo.chez.tiscali.fr
 : logos - lettre ouverte aux élus

Télécharger les logos, infos... :
 http://bellaciao.org/fr/agcs.php

Voir aussi :
 http://www.monde-solidaire.org

Commentaires

  • On peut réver...l’ile de Groix la 371ème collectivité hors AGCS à voir avec les élus ?
    En tous cas nous pratiquerons toutes les stratégies en notre pouvoir pour la faire échouer
    cette mondialisation.

    De tous les accords conclus dans le cadre de l’OMC le plus terrible l’AGCS, une monstrueuse
    menace contre les citoyens et les services publics en particulier car c’est bien
    de cela qu’il est question.
    L’AGCS définit les services publics, dans l’exercice du pouvoir gouvernemental
    et que seuls en feraient partie, la banque centrale, l’armée, la police et le système judiciaire.

    L’ensemble des autres seront soumis à la concurence commerciale mondiale !!!
    La poste, chemin de fer, l’éducation, les hopitaaux, la santé, la fabrication d’énergie etc...

    Ce n’est pas une rebellion gauloise mais un combat mondial, nous ne voulons pas de ce monde là
    c’est une implication de chaque citoyen qui commence au bas de la rue tout de suite.
    Par exemple l’exception culturelle...
    la defense de notre culture Bretonne dans une Europe Démocratique.

    Car nous croyons à la créativité humaine, en la démocratie à vaincre l’horreur économique
    et écologique.

    jean charles Fénies

    Bibliographie : pour expliquer, agir, comprendre ou nous allons...
    UN AUTRE MONDE EST POSSIBLE SI Susan George Fayard

    bref une implication de chaque citoyen qui commence au bat de la rue