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Tara a quitté Longyearbyen pour Lorient

mardi 5 février 2008, par Admin

Il était 16H15, heure de Paris aujourd’hui quand Tara a quitté son quai à Longyearbyen. A terre, des petits drapeaux norvégiens s’agitaient. Sur le pont de Tara, des fusées de détresse se consumaient au bout du bras de plusieurs équipiers, comme à l’arrivée.

Halo de lumière rouge au milieu de l’Isfjorden sur fond de hurrah, hurrah, hurrah scandés depuis la mer et la terre. Alchimie humaine en marche. Des larmes au coin des yeux des deux côtés, tant l’accueil a été chaleureux sur cette île administrée par la Norvège.

Quelques minutes avant nous nous étions en plus séparés de Zagrey, l’un des deux chiens du bord. Zagrey va commencer une nouvelle vie au sein d’un chenil local et servir à la reproduction. Il y a peu de chiens de race Laïka Yakoutz aux Spitzberg. Pour Hervé Bourmaud, le capitaine du navire en charge aussi de ces deux animaux, c’était un véritable crève-cœur. Comme perdre un ami. Lorsqu’on a partagé des mois et des mois sur la glace, qu’on a pu observer à quel point ces chiens sont adaptés au milieu polaire, se séparer d’eux c’est comme quitter un équipier de Tara.

Petit retour en arrière. Nous étions arrivés au Spitzberg le jeudi 24 janvier dernier. Cette escale a donc duré un peu moins de quinze jours. Le temps de fêter la sortie des glaces, de décharger Tara et de préparer la goélette à la mer. Ce n’est qu’hier après une semaine d’un travail intense que nous avons pu profiter les uns et les autres une dernière fois de la glace, de la neige, de ces étendues blanches et désertiques. La totalité de l’équipage s’est essayée hier à la conduite de chiens de traîneaux, ou à la motoneige. Moments de liberté avant un nouveau confinement à dix dans Tara, pendant quinze jours.

Devant l’étrave beaucoup de nouvelles aventures nous attendent pour les derniers jours de cette expédition. D’abord, nous allons devoir nous habituer la prochaine fois que nous mettrons les pieds à terre à ne plus voir de neige et de glace. Ce paysage fait partie de notre vie depuis maintenant cinq, dix ou dix-huit mois. Nous allons aussi revoir le soleil sous peu avec notre descente vers le sud. Nous ne l’avons pas vu depuis la mi-octobre 2007. Depuis bientôt quatre mois. Enfin, il y a cette escale de Portsmouth (GB). D’anciens équipiers de Tara, ceux qui appartiennent aux deux premiers équipages de la dérive vont monter à bord avec le directeur de l’expédition, Etienne Bourgois. Pour certains Hervé Bourmaud et Grant Redvers, les plus « anciens » du bord ce seront des retrouvailles, pour les autres des rencontres. Rencontres attendues, j’ai personnellement hâte de partager cette dérive accomplie avec eux. Sans nous connaître nous avons œuvré ensemble.

Et puis il y a l’arrivée à Lorient, le 23 février. Familles, amis, staff de Tara au grand complet. Et puis bien sûr, presse, amis de Tara, Lorientais, personnalités locales et vous peut-être fidèles ou récents lecteurs du site Internet.

Espérons que la mer ne sera pas trop dure avec nous dans la traversée des mers de Norvège et du Nord…pour que la fête soit simple et belle. Cette aventure scientifique et humaine vaut bien cela. Mais les prévisions météo s’annoncent musclées. Comme la sortie des glaces, le retour au pays se méritera. Il en sera donc d’autant plus savoureux.

Vincent Hilaire 4/2

 http://www.taraexpeditions.org/fr/t...