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Lettre municipale n° 14 : mise au point d’Eric Regenermel

15 octobre 2004, par Admin

Mise au point : Monsieur Dominique Yvon a été condamné par la justice pénale
pour avoir favorisé un membre de sa famille dans l’attribution d’un chantier
public. L’amende est assortie d’une privation des droits civiques pour une
durée de cinq ans.

Je n’aurais fait aucun commentaire sur ces faits si Monsieur Yvon n’avait
pas réagi d’une façon scandaleuse à cette condamnation. Non seulement il
cherche à minimiser sa faute - ce qui n’est guère surprenant - mais il tente
de détourner l’attention de ses propres malversations en accusant la
municipalité de Groix de manipuler le P..L.U. (anciennement PO.S.) pour des
avantages personnels (déclaration en Conseil Municipal et lettre de " Vivre
à Groix "). Depuis 3 ans sa devise semble bien être : calomniez, il en
restera toujours quelque chose !

Le P.L.U. est un sujet complexe, source de conflits et d’incompréhension
dans toutes les communes. Monsieur Yvon le sait bien qui n’a jamais eu le
courage politique de s’y engager. Le P.L.U. est strictement encadré par la
loi : dans les réunions de travail les élus sont aux côtés de représentants
de l’Etat et de Cap l’Orient. Laisser penser que des malversations seraient
possibles est un non-sens, une manoeuvre démagogique pour tenter une fois de
plus de diviser les Groisillons. Enfin le P.L.U sera soumis au Préfet à la
fin de cette année et fera l’objet d’une enquête publique au printemps
prochain. Contrôle et transparence sont les maîtres mots de
l’accomplissement de ce travail long et difficile. Cette façon de gérer
n’était certainement pas celle de Monsieur Yvon : il a exercé ses mandats en
affichant ouvertement un mépris certain pour l’administration d’Etat et plus
généralement pour les lois de la République. De cela, il vient de payer le
prix. Qu’il évite désormais de s’afficher en "Monsieur propre" en diffamant
ses successeurs sur tout et n’importe quoi.

L’été 2004, marqué par les tempêtes et les orages, nous amène à réfléchir un
peu plus sur le destin de l’île. La place du tourisme dans l’economie Iocale
est devenue prépondérante, déterminante. Où sont les limites acceptables ?
Une étude a été menée sur ce thème par Nicolas Loncle, étudiant à
l’université de Rennes.

La dépendance au tourisme vient d’une carence des autres secteurs
économiques, mais elle découle aussi d’une fuite en avant qui amène les
îliens à vendre leurs biens à des touristes plus fortunés. La manne
touristique peut apporter la prospérité, elle peut aussi freiner
l’installation des jeunes par la flambée du prix des maisons, rogner sur le
pouvoir de décision des actifs et résidents, secondaires ou principaux, et
transformer à terme l’île en un pur espace de villégiature. Sommes-nous
certains de vouloir sacrifier notre patrimoine naturel à des caravanes et
des voitures entassées sur notre littoral ? Sommes-nous devenus si
dépendants des quelques semaines d’activité estivale pour penser que l’île
appartient désormais à ceux qui détiennent le pouvoir économique ? Les
campeurs ne seront jamais exclus de l’île, simplement ils ne pourront plus
faire n’importe quoi, ici comme sur le reste du littoral. Cet été, nous
avons vu certains d’entre eux faire le tour des commerçants en brandissant
la menace d’une perte de clientèle. Est-ce là une démarche suffisante pour
gagner le coeur les Groisillons ?

Des jeunes quittent leur île faute d’avoir pu garder la maison familiale ou
trouver un travail à l’année, cette perte-là est bien celle qu’il nous faut
craindre.

Créer des emplois moins dépendants du tourisme est encore possible à Groix :
le bâtiment cherche activement de la main-d’oeuvre qualifiée, la pêche
côtière peut survivre dans une des dernières niches possibles du littoral.
L’agriculture n’exploite pas son potentiel car elle ne fait pas le poids
face à une pression foncière qui fait le bonheur des uns et le malheur de
beaucoup d’autres. Le secteur du tourisme même s’essouffle sous le rythme
imposé par la saisonnalité : les capacités portuaires, le trop plein de
voitures, le flux démesuré des déchets au mois d’août contribuent à freiner
le "poumon économique" de l’île.

L’axe de notre action municipale reste le même : tout faire pour garder une
population permanente et active à Groix. Cela implique une politique
sociale, la construction de logements et la maîtrise foncière, ainsi que
l’aide aux entreprises. Les divers programmes de gestion du territoire
(PL.U, PL.H. ZPPAUP Natura 2000), ont pour but de maintenir la qualité de
vie et l’attractivité de l’île.

Un territoire attractif ayant su conserver son caractère, sa vie, et ses
services peut prétendre garder des actifs malgré les énormes contraintes
insulaires. Il attirera aussi un tourisme maîtrisé qui saura intégrer notre
petite société sans la détruire. Sauvegarder Groix, c’est surtout cultiver
ces liens et cette solidarité qui réunissent les Groisillons dans la joie
comme dans le malheur, mobilisent les coeurs et les bras quand un jeune
disparaît dans l’océan ou rassemblent des fonds quand un enfant est frappé
de maladie.

Eric Regenermel