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La « guerre des goals » (suite et fin)

jeudi 15 décembre 2005, par Visiteur

Nda : Il nous a paru nécessaire d’introduire certaines traductions à l’intention des métèques* et des jeunes générations d’insulaires nées dans la 2ème partie du siècle dernier. Les mots explicités sont marqués d’un astérisque. Par ailleurs je recommande aux lecteurs intéressés, l’excellent dictionnaire Groisillon-français, écrit au millénaire dernier par François S— S---, revu et corrigé par Menange R-----, « Chelew ar galeheul ». Editons Pitaud, Poulzieurec, 1951. (quelques exemplaires peuvent se trouver chez les « compagnons » de Redené).

(* non grecs)

Prêts en bulle : Contrairement à la douce, mais surpeuplée, terre de l’île de France, où certain grand commis de l’état, après avoir copieusement invectivé des « porquerc’h * » en cagoules, a tenté laborieusement de ravaler au Kärcher les façades d’écoles « cocktailmolotovées », croisant au passage les experts en Assurance Incendie des voitures de travailleurs de banlieues-ghettos, nonobstant, sur l’île de Groix, bien à l’abri des grands enjeux internationaux (les hydrocarbures qui surnagent près de la glacière et dans le bassin à flot ne sont pas suffisamment attractives), peu d’actions décisives se sont déroulées au milieu de la mer, trois lieues au large.

(* cas sociaux caillasseurs ou bouffons à casquettes, incendiaires de maternelles).

Aucune avancée significative des deux principaux clans. Cependant, des patrouilles clairsemées des deux parties ont été vues, circulant plans cadastraux et chaînes d’arpenteur à la main, dans les « meziou »* et les « nandew »* sans toutefois remporter d’avantage décisif.

(* terroirs de l’île classés en Nlo, Nda, Nds et touti quanti…n’en jetez PLU).

Leurs efforts ont porté essentiellement sur les fiefs entourant le « castel municipal » (St Albin, le Gripp), objet de leur âpre dispute. Ces « chikourien »* allaient ensuite rapporter leurs prétendues découvertes à l’enquêtrice PLU (c’est pas bien de rapporter !).

(*sobriquet des mâles insulaires que leurs ont perfidement attribué les « Chtou », « Raerc’h » et autres « Minaouet » continentaux).

Transe parente démocratie : Le parti des « modernes » a tenu un conseil municipal public aussi transparent et démocratique qu’à l’habitude. Dans la salle, moult représentants (somnolants) des troisièmes et quatrièmes clans, au milieu desquels, masqués ou découverts (connus !, connus ! ) des adversaires à l’affût.

Ces rusés perfides ont envoyé un commando sur le continent, à la préfecture, pour vérifier que tout était aussi transparent que prétendu ! ! ! !

Il faut dire que l’action politique se déroule en eaux plus troubles que d’habitude, la faute au « rotodévaseur » de la Vilaine qui obscurcit les marées descendantes de plus de 60 de coefficient, nuages miasmiques qui s’ajoutent aux « boues d’épandage DCANiennes » maintes fois débattues.

Rodéo au « Pradino » : Deux chars de commandement antagonistes ont entamé une course poursuite autour de l’oratoire d’Intron Vari, cherchant, par de savantes arabesques et queues de poisson (pélagique), à repousser l’adversaire « deriaz » dans le « nand » (war an aod*).

(* en bas, à la côte, en K.L.T. Noter l’écart avec l’idiome local).

La brigade de « l’anachorète de Nosterven », occupée à récurer le lave-linge de Quelhuit, les observait de loin l’air perplexe. Merci à ces obstinés et courageux bénévoles grâce auxquels le patrimoine foncier insulaire survit plutôt bien que mal.

Les lieux, riches en histoires, sur lesquels ils interviennent, ont entendu au cours des siècles, tant de taillages de bavette, de costards bien ajustés et rinçage de « bugat »* en famille, qu’ils en bruissent encore.

(* linge, d’abord sale, battu à tour de bras comme un marin « méo dal » rentrant de la pêche, puis rincé abondamment en « gorzaillant » haut et fort).

Comme aucune action ne permettait d’emporter un avantage décisif, le combat des chefs se poursuivit sur la toile des 3M où, s’affrontant aux cris de « démocratie, démocratie » et de « droit de réponse, droit de réponse », les belligérants échangeaient leurs arguties, fallacieuses ou bien fondées.

Quelques « anonymes invectiveurs » embusqués sur le bord de la toile, ont, dans la foulée, lâchement et perfidement corsé puis irrémédiablement envenimé le débat.

Disque obole : Subséquemment, les « chaussés de marée » s’entraînaient laborieusement au lancement du disque (dur !). Il faut dire à leur décharge que le décryptage de disque (dur !) est aussi ardu que la lecture du rapport d’enquêtrice du PLU à Groix (castigat ridendo mores * ! ! !).

(* voir les pages roses du petit Larousse).

Il faut une bonne dose d’optimisme, de ténacité et une connaissance approfondie des familles, tribus et clans insulaires pour y comprendre quelque chose ! ! !

La maîtrise des dialectes orientaux et septentrionaux du breton de Groix, pour identifier avec précision les lieux décrits dans le rapport, peu aider (avis aux lecteurs imprudents qui n’ont pas dix huit pepés et dix huit memées autochtones dans leur généalogie.

Les petits veinards sont ceux qui alternent Piwizi et Plumetur comme territoires d’origine de leurs ancêtres).

Toutes nos félicitations pour ce rapport d’anthologie qui va, sans aucun doute, exciter l’adrénaline de nos bellicistes. Ils en avaient bien besoin, tombés dans le « mouk* » des mois de Miz du et Miz kerzu *.

(* apathie, * novembre et décembre)

 Extrait de la page ile-de-groix.info/art...

Commentaires

  • Vous lire, mon cousin le misainier, me fait rire finement bien sûr, mais surtout rêver d’un (petit) monde, à la taille de notre caillou, où l’humour serait la seule façon de lutter contre la bêtise se cachant le plus souvent derrière l’anonymat et même, de désamorcer les conflits...
    Mais pourquoi le pouvoir (ou sa recherche) provoque-t-il chez ses détenteurs la modification biologique qui aboutit à la disparition du gêne rigolard que je crois indispensable à toute vie en société ?
    Il est quand même plus facile de décider de ne pas voir les choses en noir qu’espérer se réveiller avec un QI > 150 :-).
    Il ne faut qu’un minimum de logique pour constater que les torchons anonymes ne véhiculent que mensonges et contre-vérités et par-delà, n’indiquent que la mauvaise foi de leur auteur. Penser qu’ils puissent être pris au pied de la lettre est mésestimer la grande majorité des concitoyens bien trop malins pour se laisser entraîner dans leurs délires malsains.
    Quant à supposer que les "archers de la maréchaussée" n’aient rien de plus passionnant à faire pour le bien public qu’aligner des octets de rapports d’interrogatoire, que la justice, au service de tous les français, ne pourrait vivre sans remonter à la source de traces malodorantes traduisant des luttes d’influence à la mini-échelle d’un confetti de caillou, c’est peut-être sous-estimer la charge de travail de ces serviteurs de l’Etat.

    e la nave va... hélas
    AM

    • Certes cousine, je vous reçois "cinq sur cinq" comme on dirait chez les aviateurs.

      Je suis très honoré de vous faire sourire.

      L’avantage de l’humour c’est que même l’idiot se doit de faire croire qu’il a compris, il ne sait pas toujours de qui l’on rit, mais l’important n’est-il pas de rire ?

      Bon courage pour la suite de l’aventure, je vous quitte, car je suis dépêché par mon journal, pour enquêter sur les "trous de godille du Ponant".

      Tout un programme, je dois donc délaisser le champ de bataille du caillou, car selon les dernières informations que je possède, on n’y manie plus beaucoup l’aviron depuis que le cousin César nous a quittés.

      Le godilleur de guingois.

    • Monsieur le Grand Reporter,

      Le guingois est certainement la seule façon réellement utile de godiller, sur le long fleuve pas si tranquille de la vie.

      Revenez-vite de vos nouvelles aventures pour nous amuser.

      Caroline

    • Bruits d’hiver par paires :

      Clic clac ! fait le clown-horloge,
      Hip-hop ! font les virevolteurs,

      Ding dong ! fait le recteur,
      Ho hisse ! le Trinité clochiste,

      PLU PLU ! font les modernes,
      Bof bof ! font les classiques,

      Sou Sou ! chante le Josselin,
      Vends vends ! crient les brocanteurs,

      Clop clop ! fait le buraliste,
      Dame dame ! fait l’Alain Beudeff,

      Tsoin tsoin ! jouent les Reunavis,
      Zim boum ! hurlent les Zot mitch,

      Clap clap ! fait la DCAN,
      Non non ! crient les verts plongeurs,

      Pique pique ! chante le fou de bassan
      Clic clic ! fait l’Henri Ménard,

      Teuf teuf ! font les tecnociens,
      Rave rave ! fait la Préfète,

      J’aime j’aime ! hurle l’FXN,
      Euréka euréka ! glousse Caroline,

      Sept sept ! compte l’entrepreneur,
      Glou glou ! jubille le restaurateur,

      Ping pong ! jure le pongiste,
      Miam miam ! susurrent les « grand largistes »,

      Plouf plouf ! les mouilleurs du cru,
      Fêtes fêtes ! clament les bénévolistes,

      Rime rime ! fait le misainier,
      Assez assez ! scandent les 3M,

      Enfin enfin ! c’est vraiment la fin,
      De ces bruits incongrus et vains.

      Le zélateur de fin d’année.