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Création de l’Association "Mor Dilouz An Orient"

samedi 13 mai 2006, par AM

Les représentants des différentes associations composant le Collectif contre l’immersion des boues souhaitent transformer ce Collectif en association ("Mor Dilouz An Orient").

Toutes les personnes intéressées par le problème de l’immersion des boues et du non respect du milieu marin peuvent participer à la prochaine reunion qui a lieu le mardi 6 juin, 20h00, à la CITE ALLENDE, SALLE D 01.

AM pour "bouesdehors"

Commentaires

  • Source : Univers Nature du 30/05/06 ( Alex Belvoit)

    Aujourd’hui, les ports sont le fer de lance, de la mondialisation. En
    France, l’activité portuaire enregistre 80% des échanges commerciaux du
    pays, 350 millions de tonnes de marchandises, 33 millions de passagers et .
    des dizaines de milliers de tonnes de déchets toxiques chaque année.
    A titre d’exemple, une étude en 2001 estimait que, chaque année près de
    5.000 tonnes de déchets toxiques parvenaient dans les seuls ports
    Languedoc-Roussillon, une région ni plus, ni moins pire que les autres

    Cet amalgame impressionnant de rejets et déchets s’agrège au sable
    constituant une matière généralement dénommée vase ou boue marine. Jamais
    uniforme, souvent travaillée par des micro-organismes, se gorgeant à l’
    occasion d’hydrocarbures, d’azote, de phosphore, de métaux lourds, cette
    boue représente un réel danger pour l’environnement, d’autant qu’extraite
    des ports pour maintenir un accès satisfaisant aux installations portuaires,
    elle est la plupart du temps rejetées en eaux profondes sans qu’on connaisse
    réellement les conséquences environnementales de ces déversements. En outre,
    ces « opérations d’entretien » représentent un coût important, appelé à « 
    exploser » puisque les ports européens devraient se voir interdire, par l’
    Europe en 2012, de rejeter en pleine mer, les boues issues des dragages.

    Aujourd’hui, si les opérations de traitement et, plus encore, de
    valorisation, sont rares et ne concernent que de faibles volumes, depuis
    trente ans, des chercheurs Français travaillent sur ce thème, tandis qu’un
    projet industriel pourrait les valoriser. Ce projet, à l’origine duquel se
    trouve la Société Paneurochina, s’appuie sur l’expertise française et la
    détermination chinoise, et propose d’élaborer une unité mobile de traitement
    en continu des boues marines, intégrant un enchaînement d’opérations depuis
    l’extraction de la vase jusqu’à la livraison d’éco-matériaux de construction
    (remblayage des routes ou de parkings, bordures de trottoir, parpaings,
    produits moulés, dalles, briques).

    Opportunistes d’un point de vue économique en matériaux de construction,
    comme ailleurs, les chinois développent d’ores et déjà des projets de
    valorisation de la vase. Pour eux, le temps est à l’action puisque selon une
    étude du ministère de l’industrie chinois, l’utilisation de la vase de mer
    pourrait générer des économies à hauteur de 50%, notamment, dans le domaine,
    du remblayage des routes. Si pour le moment leurs méthodes demeurent
    artisanales et les procédés aléatoires, en Chine, les boues marines entrent
    déjà dans la fabrication de briques ou servent au remblaiement de route.
    Toutefois, à l’heure actuelle, après extraction du bassin portuaire, la vase
    est généralement stabilisée ou solidifiée à l’aide de ciments, de chaux et d
    ’autres additifs, avec un niveau de pollution chimique ou bactériologique
    qui reste flou. Aussi comme le note François de la Chevalerie, président de
    Paneurochina, « si le risque de toxicité peut-être envisagé pour la
    réalisation de sous couche routière, une extrême prudence concerne la
    réalisation de produits nobles, telles les briques », un domaine ou la
    France pourrait amener son expertise et faire de la valorisation des boues
    marines un business aussi économique qu’écologique !.