Un Lorientais faisait remarquer dans Le Télégramme d’hier que les candidats aux municipales devraient avoir l’honnêteté de faire connaître d’emblée leur appartenance politique puisque de toute façon elle sera connue au moment où ils voteront pour le choix des sénateurs.

Pour nous faire une idée de la configuration locale, il nous faut nous baser sur ce qui risque de transparaître d’une idée de programme dans les réunions publiques. Je ne parlerai pas des professions de foi que, hélas, la consultation a posteriori dénonce comme une accumulation de promesses, soit utopiques, soit difficiles à tenir (voire impossibles pour celles qui ne rentrent pas dans le cadre légal).

Comment détermine-t-on les accointances politiques quand les candidats de "listes sans étiquette" sont muets sur le sujet et qu’on ne les a pas vus distribuer des tracts de soutien à des locomotives nationales ?

On décortique les présentations individuelles (s’il y en a) et les petites phrases des conversations de rencontre.

Les présentations individuelles des candidats annoncent presque d’emblée la couleur : on devine que ceux qui se préoccupent prioritairement de logements sociaux, d’assistance aux personnes âgées, de cadre de vie et d’animations pour les enfants ont une solide culture de gauche. De même que ceux qui parlent de développer des offres de culture innovantes, avec ouverture sur d’autres horizons. On classera facilement ceux qui parlent de leur travail en préservant le cadre de vie dans les sympathisants des écologistes.

Pour le reste, et sans présentation individuelle, on tendra l’oreille. On peut ainsi être certain de ne pas se tromper quand on nous rapporte cette affirmation d’une candidate :
"On doit voter dans la commune où on est né" et qu’on interprète : "désir de repli sur soi, droit du sang plutôt que du sol" ; ça va avec :" il ne faut rien changer", "c’était mieux avant"

Phrases qui signent bien une tendance qui a le vent en poupe mais qui fait peur ...