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Association "Groix Séjours"

vendredi 25 mars 2005, par AM

Un groupe d’adhérents de "Groix Séjours" a rencontré hier soir le maire et la présidente de l’association de l’Office du Tourisme de Groix.

Dans son exposé d’introduction à la réunion, le maire a constaté
l’existence d’une scission parmi les loueurs d’hébergement.
Il a indiqué que pour éviter cela, le classement en coquillages était maintenu pour 2005 et 2006.
Il a annoncé que l’OT de Groix bénéficiera d’une page sur le site internet de l’OT de Cap L’Orient.
Il a fait part de l’intention du président de l’OT de Cap l’Orient de demander un assouplissement des règles de labellisation de Clévacances en ce qui concerne les parkings.
Il a ajouté qu’il ne comprenait pas les réticences à accepter une
labellisation, lui, personnellement, trouvant cela très bien.
Il a également formulé l’idée que "tout le monde doit rentrer dans le système"

Les représentants de Groix Séjours ne peuvent que répondre à ces allégations :

Que, si scission il y a, elle du fait de l’OT qui refuse de publier les noms des loueurs non labellisés.
Qu’un classement seulement provisoire en coquillages n’est pas ce qui est demandé.
Que des classements en coquillages ont été refusés cette année comme n’entrant pas dans la nouvelle politique de l’OT.
Que l’existence d’une page internet sur l’OT de Cap l’Orient ne remplaçe pas un site groisillon, par ailleurs absent depuis 2001.
Que le voeu du président de l’OT Cap L’Orient d’obtenir un "label adouci" pour Groix restera lettre morte, "Clévacances" ne pouvant déroger à un règlement national
Que s’il est évident d’accepter une labellisation pour des propriétaires de gîtes de haut niveau de confort (qu’ils n’habitent pas personnellement), il en est tout autrement pour des personnes louant des chambres d’hôtes dans leurs maisons personnelles qui acceptent difficilement que les personnes agréées à distribuer les labels interviennent, par exemple, sur le style de décoration des salles à manger.
Que les coûts engendrés par la mise aux normes des logements et par
l’adhésion à Clévacances sont nettement au-dessus des moyens de certaines personnes comptant sur un complément de revenus qui est vital chez elles.
Que tout le monde n’a pas envie de "rentrer dans un système", nivelant tout, nocif pour l’environnement et qui ne tient aucun compte, par exemple, des qualités de l’accueil.

Je me permets d’ajouter, à titre personnel, que si certains commerçants ont besoin pour faire tourner leur affaire de clients à hauts revenus, ce n’est pas une raison pour prendre des décisions tendant à exclure les vacanciers ayant de petits moyens. La plupart de ceux-là se contentent fort bien de chambres et meublés non labellisés (je le sais d’autant mieux que ce sont ceux-là que nous choisissions).
C’est aussi dans ces lieux que l’on rencontre le plus souvent des
Groisillons chaleureux et que l’on ne risque pas de se retrouver préparant seul son petit déjeuner dans un endroit baptisé "chambre d’hôtes" par des gens semblant ignorer la réglementation.
Le système de réservation et le prix de la traversée étaient déjà des repoussoirs pour des clients de week-ends hors saison. L’augmentation du prix des locations induite par les frais inhérents à la labellisation finiraient de dissuader les quelques touristes intéressés par la formule.

La question qui me tarabuste le plus est celle là :
L’Office de Tourisme de Groix est une association, avec des responsables élus par les adhérents et des membres de droit, obligatoires dans ce genre d’asso. Faut-il déduire de ce souhait de labellisation afin de "remonter le niveau des vacanciers" qui a été explicitement formulé à l’OT, qu’il traduit un engagement politique très éloigné des conclusions de Nicolas Loncle, chargé d’étudier le tourisme sur l’île, et qui constatait "un fort déficit en tourisme social" ?

On a toutes raisons de le craindre.

Commentaires

  • En tant que co-fondatrice des Amis de la Terre de Groix et co-organisatrice de deux salons éco-bio équitable sur l’île, je ne peux accepter un édito du Maire très intéressant sur le développement durable et constater par ailleurs depuis plus d’un an, une quasi obligation d’accepter la Charte officielle de Clévacances. Celle-ci n’a rien à voir avec du développement durable et encore moins avec de la solidarité !

    Donc je donne mon point de vue.
    Cela n’enlève rien à l’estime amicale que je porte à Martine Baron la Présidente de l’OT de Groix, ni à
    l’estime respectueuse que j’ai pour Eric Régénermel et à ce qu’il a apporté à Groix depuis son élection.

    Oui, tout à fait Anita, cette étude faite sur le tourisme à Groix mérite une prolongation dans les faits.
    Dont la mixité sociale sur un territoire, qui est une des clés du développement durable et solidaire.

    Si je comprends bien ce résumé de la soirée de ce jeudi (avec le Maire de Groix, la Présidente de l’OT de Groix avec le Président de Groix-Séjours, les membres du Bureau et du Ca et des adhérents de cette toute nouvelle association) la discussion était autour de la Charte dite de labellisation de Clévacances.

    La création d’un site par cette association n’a pas vraiment le soutien de la Présidente de l’OT de Groix et de son Président d’honneur , le Maire de Groix ! Pourtant bien d’autres acteurs économiques de Groix font leur site. Donc le problème est ailleurs.

    Pour tous ceux qui suivent l’actualité de Groix et qui participent à la vitalité de cette île, nous ne pouvons que mesurer combien ce problème est bien ennuyeux et combien le choix de Clévacances comme label est une impasse totale pour construire un tourisme durable et solidaire.

    En rappel de ce que j’ai compris :
     les chambres d’hôtes ne sont pas tenues à une labelisation légalement ( information donnée par la Préfecture).

     L’exigence de labellisation par Clévacances est un choix politique. D’autres formes de labellisation par étapes et respectueuses du développement durable et solidaire sont possibles. Permettre à chaque acteur économique un espace de choix est la moindre des choses.

     Clévacances ne fait pas de différence entre chambre à louer et chambres d’hôtes ( accueil dans une maison habitée, et petit dejeûner possible et proposé par le ou la propriétaire ). Curieusement ce label fait des chambres labellisées une concurrence déloyale aux chambres d’hotels.

     Le label Clévacances exige une grande consommation d’eau, de parkings, d’énergie électrique, de draps et linge de toilettes...

     L’attrait des îles, donne des moments de "pointe" pour trouver à se loger. L’ensemble des professionnels ne peuvent investir pour quelques semaines de grande demande. Aussi est-il plutôt précieux que des maisons s’ouvrent en meublés temporaires ou en chambres d’hôtes temporaires.

     en terme d’empreinte écologique, voir des maisons fermés des mois durant a quelque chose de doublement attristant.

    Pourquoi vouloir promouvoir une labellisation Clévacances élitaire et sans âme ?
    Pourquoi vouloir que tout meublé temporaire entre dans ce label là ?
    Pourquoi se mettre dans une telle impasse ? Quel en est l’intérêt ?
    Qu’est-ce qui empêche de mettre tout à plat avec des intervenants compétents extérieurs pour penser dans la globalité le tourisme durable et solidaire sur Groix ?

    C’est dommage que le choix de Clévacances se produise sur une île qui pourrait promouvoir le tourisme durable et solidaire, en être le meilleur phare.

    C’est décevant de constater que la Communauté d’Agglomération du Pays de Lorient s’est dotée d’une politique de tourisme et d’une volonté de labellisation qui n’a rien à voir avec du développement durable et solidaire.

    Peut-on espérer, après le salon Terre !, et l’atelier avec salle comble sur le tourisme durable que les élus et les présidents d’OT du Pays de Lorient ouvrent enfin le dialogue avec les acteurs économiques, la population, les estivants, en présence d’intervenants compétens en tourisme durable et solidaire ? Je l’espère . ak

    • Bonjour à tous,

      je suis forcément sensible aux débats actuels concernant la labellisation des hébergements sur l’île.
      N’ayant pas étudié particulièrement le sujet, je ne saurai apporter des informations complémentaires. Je me bornerai simplement à aller dans le sens des réflexions sur les contradictions évidentes portées par certains articles de la charte Clé Vacances par rapport au Développement Durable. Hélas, c’est très symptomatique de l’ensemble du discours et des actions actuels qui prônent le développement durable mais qui n’ont pas compris que ce type de développement suppose une RéELLE remise en cause de nos comportements et mode de pensée. D’ailleurs, le tourisme durable ce n’est pas juste sensibiliser les gens à ne pas jeter leurs papiers par terre ; plus sérieusement, ce n’est pas juste prendre en compte l’environnement naturel, il est bien important de remettre au centre des questions de développement l’Homme... en cela, il est important de se poser plusieurs questions :

       Qu’apporte une labellisation ? *en terme économique, *en terme de population touristique ?
      Des hypothèses ont été apportées à ces questions et je vais plutôt dans leur sens.

       Deuxièmement, je souhaiterais faire une remarque concernant les réponses à apporter à la demande ou au critique des visiteurs.
      Il se peut en effet que des touristes se plaignent de l’hébergement, il se peut en effet que les hébergements concernés ne fassent pas l’objet de label officiel. Il me semble alors indispensable de calculer le taux de personnes insatisfaites fréquentant un hébergement classé officiel/un hébergement non classé, et de comparer ces taux.
      S’il y a une DIFFERENCE SIGNIFICATIVE entre les deux et si l’un des taux est REELLEMENT SIGNIFICATIF, il faut rechercher les raisons principales de mécontentement.

      A un mécontentement, on peut répondre de deux façons :
       Soit on écoute totalement le(s) visiteur(s) mécontent(s) -alors que ça n’est peut-être qu’un visiteur sur 10 seulement- et on améliore la qualité du logement. L’amélioration du logement peut en effet entraîner des coûts répercutés sur le tarif de location, dans ce cas on risque en effet de limiter les possibilités d’accès d’une clientèle plus modeste ou du moins de réduire son temps de séjour.

      *J’ai une question importante : dans les personnes se plaignant de la qualité d’un hébergement, est-ce qu’il a été observé (par le personnel de l’Office de Tourisme entre autre) que les plaintes émanent principalement de catégories socio-professionnelles aisées ?
      On peut faire cette hypothèse mais on ne peut l’affirmer, ce postulat à son importance pour la deuxième réponse que l’on peut apporter.

       Soit on prend en compte le jugement du(des) visiteur(s) mécontent(s), sans toutefois améliorer la qualité du logement, mais en répondant cette fois à la critique -encore une fois, si celle-ci s’exprime de façon significative- par une COMMUNICATION EN AMONT. On peut PREVENIR des limites de confort de certains logements (si on assiste par ailleurs sur la sympathie des Hôtes !). Je sais que la plupart des gens craignent de faire une publicité qui présente certains aspects "négatifs", mais à mon égard une publicité HONNETE a plus de valeur que toutes ces brochures qui vous vendent du lieu touristique "soleil et sourire des autochtones compris". En ce là, je répète ce que j’ai écris dans mon rapport : un site internet pour l’office de tourisme serait un outil privilégié.

      Je sais que je suis tout sauf un touriste représentatif, mais des bons souvenirs de vacances je ne les ai jamais trouvé dans le moëlleux d’un lit ni dans la pression et l’eau chaude d’une douche (quand j’en avais une !!). J’ai toujours trouvé plus de chaleur et de richesse dans des échanges humains respectueux et enrichissant avec les habitants du coin.

      Il ait toujours un moment donné où il faut se poser la question du tourisme que l’on veut et il ne suffit pas de dire "les touristes veulent ça". Réfléchir à l’offre et non répondre uniquement à la demande voilà une des clés d’un tourisme intégré. Je n’ai pas besoin de rappeller mon analyse des structures touristiques nécessaires pour Groix pour un développement intégré ou DURABLE, prenez l’adjectif que vous préférez.

      Cela étant dit, je ne souhaite qu’une chose : que les parties concernées trouvent un véritable compromis pouvant satisfaire toutes et tous.
      Il y aurait même je trouve un sujet de stage très intéressant pour une formation du type MST Tourisme sur les voies alternatives de labellisation... réfléchir notamment à une labellisation en partenariat avec les autres îles du Ponant me semble une idée pertinente.

      J’espère que j’ai été clair, mais là je ne suis pas sûr il est un peu tard, d’ailleurs je viens de me rendre compte que j’ai totalement oublié un rendez-vous que j’avais fixé ce soir avec un ami pas vu depuis des mois, faut que j’arrête de bosser le dimanche !

      Sincères salutations

      Nicolas Loncle

    • Mais non, Nicolas, tu ne bossais pas !!
      Tu défends seulement une idée qui te tient à coeur, et ce faisant, tu donnes un coup de main à des Groisillons que tu approuves.
      Ils t’en remercient chaleureusement.
      AM

    • ah ! désolée pour ton dîner entre amis !
      Mais grand merci de nous avoir donner d’autres perspectives.
      Surtout continue à faire valoir ton travail si intéressant, à lui donner des prolongements et une vie.
      Il ne mérite pas de rester au fond d’un tiroir !

      ak