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Lycée Jean Macé, Lanester : grève ce jeudi 13 décembre

jeudi 13 décembre 2007, par Admin

REFORME BAC PRO 3 ANS
Aujourd’hui, les bacs pros demain les bacs technologiques et généraux

Dans sa note aux recteurs d’académies datée du 29 octobre, le ministre Darcos ordonne la généralisation du Bac pro 3 ans à l’horizon 2010. Cela signifie qu’au moins 50% des élèves pour le tertiaire, 30% pour l’électrotechnique et l’hôtellerie - Restauration... des effectifs qui auraient dû entrer en formation BEP à la rentrée 2008 intégreraient une 1 ère année bac pro 3 ans. Sur la forme, cette tentative de passage en force, est un scandale, vu l’absence totale de concertation avec les organisations représentatives des personnels ainsi qu’avec les régions qui financent pourtant en grande partie la formation professionnelle.

Sur le fond, cette généralisation témoigne d’une non prise en compte des élèves de LP qui, souvent, sont en échec scolaire, et nécessitent plus de temps pour reprendre confiance. Ainsi, la généralisation a été mise en cause dans le rapport de l’inspecteur général de l’Education nationale Prat qui stipule que « ...le cycle 3 ans ...ne répond que partiellement et de manière trop rigide ... qu’à une faible partie des publics »... La propagande ministérielle de réussite équivalente, voire meilleure, des élèves de bac pro 3 ans comparés aux élèves de bac pro. classiques oublie de préciser que ces expérimentations concernent le plus souvent des élèves sélectionnés en fonction de leurs capacités pour effectuer un parcours en 3 ans...

Ce qui nous attend :

* La perte massive de postes (au moins 25% des postes dans les sections qui avaient des BEP puis des bac pro ; sans parler des modules, Aide Individualisée etc. comptabilisés en heures sup.)

* La dégradation des niveaux de bac pro du fait de l’amputation considérable du temps de formation (402 heures au lieu de 504 en lettres-histoire, 174 au lieu de 242 pour la langue vivante... et encore moins pour l’enseignement professionnel), d’où la baisse de l’insertion professionnelle (73% pour les jeunes titulaires contre 66% pour les autres bacheliers - étude génération 2001), donc la dégradation des bac pro.... Sans parler de la volonté de réduire les 69 bacs pro existants... à une vingtaine plus généralistes, et donc obligeant les élèves à passer des certifications payantes en plus !

* La précarisation encore plus forte du lycée technique (la concurrence d’un bac pro 3 ans va encore plus affaiblir ces établissements souvent en difficulté de recrutement... vers une extinction programmée du lycée technique... qui expliquerait le gel de certains référentiels en préparation...).

* La dégradation des BTS du fait de la baisse des horaires d’enseignement en lycée...

* La disparition ou tout au moins l’évolution d’enseignements (devenant optionnels ou faiblement contingentés), vu que les référentiels des bac pro 3 ans ne sont pas encore définis... Accepter cette logique consiste à signer un chèque en blanc à l’administration...

* La casse des statuts en poussant nombre de collègues victimes de mesures de carte scolaire à accepter d’enseigner à des apprentis, des adultes... avec toutes les conséquences en terme ;d’annualisation et de période de travail... enseignant aujourd’hui, formateur demain...

Ne nous leurrons pas, cette généralisation n’est pas l’erreur d’un ministre, mais bien une attaque, idéologique mûrement préparée contre les fonctionnaires (11 200 postes de moins prévus à la rentrée 2008 et 85 000 d’ici 4 ans), et contre le salariat (casser un diplôme professionnel pour dévaloriser les conventions collectives).

L’heure est grave ! Pour nos postes, pour nos élèves, exigeons tous le retrait de la note du 29 octobre.

JOURNEE DE MOBILISATION LE 13 DECEMBRE : SOUTENEZ-NOUS

Les enseignants de la section professionnelle du Lycée Jean Macé de Lanester (Morbihan)

– http://bellaciao.org/fr/article.php...

Commentaires

  • Le lycée Pierre Mendès France de Rennes était en grève ce jeudi 13 décembre.
    Mobilisation des élèves, des enseignants au lycée avec envoi de courriers aux parents d’élèves, aux entreprises, aux élus, etc.
    Un rassemblement a eu lieu à 14h30 devant le rectorat regroupant environ 500 personnes dont plusieurs enseignants de lycées privés !!!

    Lettre aus élus.

    Rennes le 11/12/2007
    Madame, Monsieur (le maire, le conseiller général, régional, le député ...)

    Le ministre de l’Education nationale, Xavier DARCOS, met en place par sa note du 29 Octobre 2007 une réforme del’enseignement professionnel.

    Qu’est-ce que le Bac Professionnel (70 spécialités de BAC PRO) ?
    C’est un baccalauréat à part entière, diplôme de niveau IV comme tout baccalauréat, à visée professionnelle. Il se prépare en 2 ans après un BEP ou éventuellement un CAP. Il ouvre l’accès à un BTS (Brevet de Technicien Supérieur), DUT, Université.

    Qu’est-ce que le Brevet d’Etudes Professionnelles (BEP) ?
    C’est un diplôme de niveau V, à visée professionnelle, qui se prépare en 2 ans après la classe de troisième. A sa sortie, le jeune diplômé peut intégrer la vie active ou poursuivre en BAC PRO. Le BEP s’est révélé être un formidable tremplin pour des jeunes en difficultés scolaires.

    Que dit la note de M. DARCOS ?
    La note du 29 Octobre prévoit que si dans un même établissement, un BEP et un BAC PRO de la même spécialité coexistent, ils seront fusionnés en BAC PRO 3 ans. La note définit également en quelles proportions ces diplômes devront être fusionnés dès la rentrée 2008. La totalité des fusions devant être accomplie pour la rentrée 2009. En revanche, la note n’aborde pas le cas des BEP isolés (non suivi d’un BAC PRO dans l’établissement).
    Très rapidement, c’est finalement l’ensemble de la carte des formations qui est remis en cause. Les fusions BEP / BAC PRO en BAC PRO 3 ans sont générales et ne tiennent pas compte des objectifs fixés par la note. En outre, nous assistons à la suppression pure et simple des sections de BEP isolés. C’est le cas de la filière Bois de notre lycée qui recrute pourtant sans
    problème (70 demandes pour 24 places en 2007 - 2008).

    Un rapport de l’Inspection Générale de l’Education Nationale (IGEN) - Rapport PRAT de Septembre 2005 – porte un jugement mitigé sur l’expérimentation des BAC PRO 3 ans, menée depuis 2001 et insiste en particulier sur la nécessité de préserver le cursus BEP 2 ans + BAC PRO 2 ans comme vecteur de réussite et de réinsertion d’élèves en difficulté scolaire.

    Le Conseil Economique et Social de Bretagne (CESR), s’est également prononcé en séance plénière le 3 décembre 2007 contre cette réforme. Il "désapprouve la décision prise brusquement par le rectorat" et considère que cette mesure va "pénaliser de nombreux jeunes". Il juge en outre "inacceptable cette décision prise dans la précipitation et l’opacité la plus
    totale".

    Les conséquences de ces modifications de la carte des formations professionnelles sont
    multiples :
    – Diminution du nombre d’élèves accueillis après troisième.
    – Exclusion de nombreux élèves désirant intégrer une formations professionnelle.
    – Disparition du BEP, diplôme s’adressant à tous les élèves qui optent pour la voie professionnelle, et en particulier aux élèves en difficulté pour leur permettre d’acquérir une formation professionnelle courte.
    – Inadaptation d’un parcours en 3 ans (BAC PRO) pour les élèves les plus en difficulté.
    Pour le Lycée des métiers du Bâtiment Pierre Mendès France à Rennes, ces mesures ont pour conséquence supplémentaire :
    – La suppression inexplicable et inexpliquée du BEP Bois entraînera à terme la disparition de la filière.
    Ces mesure sont inacceptables, d’autant que les professionnels en constante recherche de main d’oeuvre qualifiée, s’opposent également au démantèlement de l’enseignement professionnel public.

    Les enseignants
    du Lycée Pierre Mendès France
    Réunis en AG