Le Biche : lettre aux adhérents - Octobre 2005

Le premier constat du président concerne la communication auprès des adhérents qui fait cruellement défaut. Préoccupation d’autant plus importante qu’après des mois de négociations, le Biche a enfin un statut, et que nous allons aborder plusieurs étapes cruciales vers sa reconstruction. Vous recevrez donc désormais plus d’informations, ce qui vous donnera l’occasion d’en savoir plus, d’en parler plus précisément autour de vous et d’augmenter le nombre et la motivation des adhérents :)))

Après avoir évoqué la démission de notre comptable Monsieur Lementec, pour des raisons indépendantes de l’association, Marc Maussion nous dévoile la grande nouvelle du jour. La Direction des Musées de France confie à notre association une mission : il s’agit de démonter le Biche et d’en extraire quelques éléments significatifs, afin de les exposer au Musée de Groix . Le reste deviendra la propriété de l’association. Un rendez-vous est fixé au 16 novembre qui réunira une commission d’experts et de représentants des Musées de France, afin de déterminer quels éléments du Biche seront exposés en musée. C’est capital, car on peut dire aujourd’hui que notre association a définitivement acquis le droit d’engager des travaux sur un monument du patrimoine maritime français, conciliant les exigences des musées, le respect de tous les intervenants, et l’espoir de voir le Biche naviguer à nouveau. Il s’agit d’un précédent qu’observent attentivement d’autres associations engagées dans des processus similaires ainsi que le Ministère de la Culture.

En pratique, nous allons pouvoir classer tous les éléments constitutifs du Biche en trois catégories. La première sera destinée à être exposée dans un musée, la seconde sera intégrée à la reconstruction, et la troisième mise au rebut après une ultime analyse méticuleuse, qui garantira qu’aucun détail de construction ne nous échappe. À ce sujet le musée de Douarnenez, après avoir exécuté le relevé de formes, est en passe de terminer le plan de charpente, qui donne l’échantillonnage et l’emplacement exact de toutes les pièces du bateau.

Pour le reste, les choses progressent dans les coursives. La Marine Nationale semble bien disposée à assurer le rapatriement du Biche à Lorient sur une de ses barges. Il est actuellement à Brest, calé sur un chariot qui permet de le déplacer, et vient d’être bâché par le chantier du Guip pour le préserver des intempéries. Le transfert pourrait avoir lieu cet automne. À suivre ?

L’accueil du Biche à Lorient n’est pas encore tout a fait celui qu’on pourrait espérer, mais nous avons bon espoir que son nouveau statut et notre ténacité motivera les décideurs de la Communauté d’Agglomération dans un avenir proche. Suite aux premiers contacts, nous avons obtenu un rendez-vous le 13 octobre avec le Président de Cap L’orient, qui permettra de poser les bases d’une aide matérielle sur l’aspect événementiel du chantier. Pour le moment, nous est acquis un emplacement de 600 m² sur le port de Lorient, mais la mise en chantier et le projet environnant exigent un hangar que nous cherchons encore, qui devrait être situé de manière à permette l’accès à un large public. Le Biche sera l’Hermione du pays de Lorient, rien de moins, et nous espérons que les élus locaux sauront nous aider à faire connaître et apprécier les multiples aspects de notre projet.

Bien sûr, toutes ces opérations ont un coût ! Comme nous vous l’avions annoncé, le Conseil Général soutient le projet à hauteur de 25 %. Le dossier de demande de subvention déposé au Conseil Régional a été approuvé par les services techniques, mais nous attendons toujours la réponse définitive des élus. Plusieurs contacts très sérieux sont pris par ailleurs avec des organismes et entreprises favorables au mécénat, qui ne pouvaient aboutir tant que Le Biche n’avait pas de statut exact. Cet obstacle effacé, tous les espoirs sont désormais permis.

Pour finir, quelques mots sur le Biche dans notre vie de tous les jours.

- Dominique Jeannes, qui s’est occupée du stand pendant le Festival Interceltique, souligne que malgré le manque de participation des adhérents et un emplacement peu favorable, l’attitude du public face au projet est de plus en plus positive. Le président du FIL lui-même s’est intéressé au projet, et les articles de presse ont contribué à faire connaître notre association. Il faudrait que nous soyons plus et mieux mobilisés pour animer notre stand à l’occasion de futures manifestations.

- William Duviard a mis en place un joli projet avec le collège des îles du Ponant à Groix. Les classes de 5ème et 4ème vont mettre en chantier un Mini-Biche dans le cadre d’un projet pédagogique au terme duquel les élèves pourront naviguer sur une réplique de 3,80 mètres. L’île d’Yeu serait prête à faire de même au vu des résultats de cette première expérience, ainsi qu’une petite commune de l’est de la France.
Une bonne manière d’intéresser les plus jeunes à ce projet qui les rapproche de leur histoire.

Rendez vous le mois prochain pour un autre bulletin d’information.

Kenavo
A. R.

Illustration : Jean-Charles Féniès