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LAFARGE ET LA DISPARITION DE NOS PLAGES

5 décembre 2006, par Admin - 23 commentaires

Imprimez la pétition (en bas de page) et faites-la signer


(ajout 2 janvier :
Ecolographie, émission du 17 décembre
 http://www.europe1.fr/recherche/res...
Jimmy Pahun Navigateur,
Arnaud Colson Directeur de l’environnement des activités granulats de Lafarge
André Berthou Président de l’association de sauvegarde du littoral de Gâvres )


Documents britanniques concernant l’impact des extractions de sable sur la côte

1 - « The night Hallsands was lost to the sea «  : La nuit où Hallsands périt en mer "

Le 26 janvier 1917, un village côtier du Devon (juste à l’est de la Cornouaille anglaise ) fut emporté par la mer, une nuit de tempête et de forte marée : 29 maisons ont disparu, une seule a subsisté ! Le village était situé derrière un cordon de galets

En 1897, une extraction de sable avait commencé dans la baie pour construire des docks à Plymouth : en 20 ans, 660 OOO tonnes avaient été extraites, malgré l’opposition de plusieurs villages de pêcheurs qui voyaient leurs plages de galets emportées sans relâche.

On leur disait que le sable extrait serait remplacé par des apports naturels, mais on sait maintenant que le sable du fond des mers a été déposé il y a des milliers d’années au cours des périodes glaciaires, et n’est pas remplacé.

2 - Retranscription d’une émission de radio, « face the facts « ( = « face aux réalités « ) à Montrose, entre Aberdeen et Dundee, donc en Est Ecosse

Montrose est un port dans une baie, qui à partir de 1970 a dû augmenter ses capacités d’accueil de gros navires, et qui pour cette raison a dû draguer ses accès en extrayant de 40 000 à 90 000 tonnes par an .En plus, au lieu de servir à recharger les plages, le sable est envoyé à Aberdeen pour recharger les plages à cet endroit !

Or la plage, qui engraissait jusqu’en 1970, a reculé depuis de 40 mètres. L’un des plus vieux terrains de golf d’Ecosse, et donc du monde, a vu partir à l’eau une bonne partie de son parcours, à partir du 5 ème trou, et doit sans cesse reculer ses limites.

Les autorités portuaires assurent que ce recul de la côte est dû aux conditions météorologiques dominantes en ce moment ( ( « the only movement of material really is because of the weather conditions prevailing at the time « )

Andrew COOPER, professeur d’études côtières ( « coastal studies ) à l’Université d’Ulster, dit :

« la forme de n’importe quel estuaire ou système de plages .est fonction du volume de sable qui se trouve là et de la dynamique qui l’affecte à n’importe quel moment.
Et si vous touchez à l’un de ces éléments vous êtes conduits à voir une réponse dans la forme du rivage »

Est interviewé aussi un certain Tony DOBBS, leader de « GOWER SOS campaign », qui s’est battu contre l’extraction de sable au sud du Pays de Galles depuis 10 ans

3 - « Our disappearing coast line », by Pat Gowen : « Notre trait de côte disparaît"

Document de 17 pages analysant les différents impacts de l’extraction de sable sur le trait de côte, la vie marine, etc .Je traduis certains passages :

n°11 , intitulé « the losses account » ( « le montant des pertes »

Une augmentation dramatique du taux de l’érosion côtière est survenue vers 1982 après la rapide augmentation de l’extraction de sable en mer. Auparavant,le sable décapé du rivage de a mer du Nord par les tempêtes venant du nord en hiver était re-déposé en été. En 1982, cela s’est arrêté. Le rivage et les plages qui avaient été stables pendant des siècles ont commencé à donner des signes de recul important..

Il faut savoir que ce sont les bancs de sable en mer qui, dans les pires conditions météorologiques, stimulent le bris des vagues avant d’arriver à la côte, réduisant ainsi la hauteur des vagues qui arrivent à la côte. La capacité d’érosion des vagues est proportionnelle au carré de sa hauteur de crête, de telle sorte que si la hauteur des vagues est doublée parce que l’atténuation est réduite, la capacité d’érosion de ces vagues est multipliée par 4

Vers 1984, il fut mis en évidence qu’il y avait une forte corrélation entre un taux d’érosion beaucoup plus élevé et rapide et les niveaux et surfaces de l’extraction de sédiments. Un graphique montre cette corrélation pour la zone de Winterton on Sea jusqu’à Hemsby ( nord est de Norfolk ) entre 1972 et 1997.

Une diminution majeure des stocks de crevettes, poissons, coquillages et crustacés peut être mise en relation également avec les périodes,les localisations et les niveaux d’extraction. Les prises de crevettes et de harengs ont été réduites à présent à moins d’un dixième du niveau d’il y a 12 ans

N° 15 : la menace sur la vie marine

L’auteur a vérifié lui-même l’extermination de la vie marine en analysant le contenu d’un seau prélevé dans un tas de sable d’extraction sur le quai de Great Yarmouth.
Il a trouvé :

« 28 embryons de soles, carrelets, limandes et turbots, 8 anguilles de sable, 18 étoiles de mer, 10 crevettes, 18 crabes de plusieurs sortes, 1 langouste, plus plusieurs moules, coques, couteaux, et diverses espèces de plantes marines. Si un pêcheur avait débarqué tout cela, il aurait reçu une grosse amende et se serait vu confisquer son matériel de pêche »

Pétition

Envoyez la pétition à
l’association de Gâvres
2 rue du Parc des Sports
56680 GAVRES

Commentaires

  • Bonjour,pourquoi les industriel du sable n’éxploiteraient pas le sable abondant du sahara ?

  • Ne serait-il pas possible que la pétition soit également en ligne ? Comme celle contre les boues du Scorff. KST

  • Sachant qu’il est interdit -et à juste titre - d’effectuer des prélevements de minéraux dans les falaises de Groix, ce projet est tout simplement inadmissible. La loi de protection du littoral nous embête. Qu’à celà ne tienne, détruisons le littoral. Plus de littoral, plus de loi. Le tour est joué...
    Aurais-donc perdu mon temps en répétant inlassablement à mes élèves qu’il fallait impérativement remettre à l’endroit les pierres que l’on avait retournées pour en avoir observé la faune et la flore ?

    • Aurais-donc perdu mon temps en répétant inlassablement à mes élèves qu’il fallait impérativement
      signer ses copies :) :) :) :)
      jplsk8

    • Pardon pour cet oubli ! Le prof qui demandait impérativement à ses élèves de remettre les pierres à l’endroit s’appelle D. Lejard et vit à Riantec.

    • Le sable devient précieux !

      A Gâvres dans le Morbihan un projet d’extraction de sable fait peur à la population

      Depuis quelques mois, les ciments Lafarge ont le droit d’aller prendre du sable près de la baie de Quiberon. En fait ils testent la viabilité d’un projet d’extraction. Mais les élus comme les assocations qui s’intéressent à l’environnement s’inquiètent des répercussions de ce projet.
      Un maire contre le projet

      Face à l’érosion des plages sur sa commune Henri Quer voit d’un mauvais oeil le projet d’extraction de sable au large de ses plages étudié par le cimentier Lafarge. Il affirme que depuis quelques années les plages à certains endroits ont perdu près de trois mètres de hauteur. "Ca ne passera auprès de la population, les gens voient leurs plages s’éroder, si vous lui dite qu’on va extraire du sable même si c’est loin de chez nous au large ca les inquiète, moi je dis que c’est l’arbre qui cache la forêt, ca nous sauvera pas nos plages si Lafarge extrait du sable ici". La zone choisie par le cimentier se trouve à 7 Km de la côte, 600 000 tonnes de sable pourraient être retirées de l’ocean chaque année. L’extraction se ferait a 20 mètres de profondeur. Selon l’association pour la sauvegarde et la protection du littoral il y a un risque. "La nature a horreur du vide, le trou qui va être fait dans la mer va se remplir avec du sable venu d’ailleurs, d’abord de l’avant plage puis de la plage" explique André Berthou qui milite dans cette association. L’affaire même si elle n’est pas conclue fait donc grand bruit en baie de Quiberon, les associations doivent se former en collectif pour militer contre ce projet Lafarge.

      Mathieu VERGER Publié le 26/12 à 15:02 FR.3 Ouest

    • Salut à tous
      Je suis géologue, navigateur et écologiste militant. Donc fortement intéressé et impliqué par le projet d’extraction de sable par Lafarge au large de Quiberon. Je tenais juste à vous faire remarquer (ou à vous apprendre) que des études d’impact - concernant l’origine des sables au large du littoral de Gâvres, la dynamique des courants marins côtiers, les vitesses d’érosion... - sont en cours, menées en particulier par les universités de Vannes et de Rennes. Il serait donc nécessaire d’attendre le résultat de ces études avant de crier au loup !
      Je ne crois pas qu’il soit intéressant pour le débat d’apporter des arguments faux et/ou contradictoires : on ne sert pas la cause de l’environnement en racontant n’omporte quoi. Il y a par exemple une différence fondamentale entre la côte de Quiberon et les falaises de Groix : s’il est "interdit -et à juste titre - d’effectuer des prélevements de minéraux dans les falaises de Groix", c’est qu’il s’agit d’une RESERVE minéralogique, avec des roches et des minéraux uniques au monde, dont l’étude permet(trait ?) de mieux comprendre la formation du Massif armoricain. Entre autres.
      Par ailleurs, posez-vous la question suivante : puisque que le niveau marin à tendance à monter, puisque les courants marins dominants viennent du large, puisque les vents dominants viennent de l’ouest, pourquoi le "trou" creusé dans le cadre de cette exploitation ne serait-il pas comblé par des sédiments venant... tout simplement du large ????
      Enfin, demandons-nous pourquoi certains élus ou personnalités s’opposent à ce PROJET, alors qu’ils ne sont pas -à priori- compétents pour juger des conséquences ? (1) s’ils ne s’y opposent pas, ce sont des "salauds à la solde du kapital". (2) s’ils s’y opposent et que le projet échoue, ce sont des héros. (3) s’ils s’y opposent et que le projet passe, ce sont des martyrs. C’est donc tout bénéf’ pou eux !
      Voilà, loin de moi l’idée de vouloir défendre tel ou tel industriel. Je voulais simplement vous faire remarquer que je trouve votre "débat" très (trop) partisant et très (trop) mal documenté.

      Ti Mat.

    • Le ti mat, faudrait lui offrir un string, un masque et un tuba pour aller voir les fonds, si l’on enlève le sable ou granulat dans cette zone, rien ne reviendra ( ni le sable, ni les frayères, ni rien ou au pire les boues), il existe une "barrière rocheuse" au dessous de la zone de pillage qui ne permet aucun "réengraissement" naturel de la zone.
      Le grazu, zone d’extraction est aujourd’hui un désert maritime ... voir avec les plongeurs !
      Donc, cotisations pour le matériel mini de plongée, il serait temps que les pseudo-chercheurs derrières leurs écrans (intelligents, eux) aillent faire un tour de visu sur les futures déserts de la voracité des multinationales !!
      dom :-((

    • Salut à tous Je suis géologue, navigateur et écologiste militant. ... Par ailleurs,
      posez-vous la question suivante : puisque que le niveau marin à tendance à
      monter, puisque les courants marins dominants viennent du large, puisque
      les vents dominants viennent de l’ouest, pourquoi le "trou" creusé dans le
      cadre de cette exploitation ne serait-il pas comblé par des sédiments
      venant... tout simplement du large ????

      Je ne sais pas qui est Ti Mat, mais j’espère que l’extrait de son intervention n’est pas représentatif de l’éthique scientifique. Des réponses comme ça : "tout simplement du large !", ça prète à rire jaune. Je ne vous remercie pas monsieur l’écolo scientifique, on est pas sauvés avec des gars comme vous.
      Alex

    • Salut Alex (et les autres).
      "n’est pas représentatif de l’éthique scientifique"
      — > en effet, je ne suis pas représentatif : simplement un parmi d’autres. Tout les scientifiques ne sont pas du même avis, heureusement ! On discute, quoi. On argumente. Pas vous (ah ouais, vous êtes déjà tous du même avis... intéressant votre "forum"...)

      "Des réponses comme ça"
      — > ce n’était pas une réponse, mais une question. L’êtes-vous posée ?

      Bon, et puisqu’on n’est pas le bienvenus sur ce site si l’on n’est pas de l’avis de tout le monde, restez entre vous... je ne chercherai plus à apporter ma petite pierre au débat... Merci pour vos cotisations au matériel de plongée... si vous avez trop, profitez en pour acheter des lunettes... à moins que les oeillères vous suffissent...
      Aller, continuez à soutenir CNPT...
      Amicalement (malgré tout)
      Ti Mat.
      .

    • Et alors ?
      J. Pahun est bien sponsorisé par Bouygues BTP !!!
      Ti Mat.
      .

  • Le 28/12/2006 plus de 20 associations étaient réunies à Gâvre avec Jimmy Pahun comme animateur. L’ensemble des associations présentent ont voté leur accord de principe à la création d’un collectif pour organiser des actions le plus rapidement possible.

    IL FAUT SE MOBILISER

    Voir en ligne : Le projet d’extraction de sable du groupe Lafarge mobilise le Morbihan

  • Lafarge : un cimentier au service de l’environnement

    "Respecter et protéger l’environnement est pour Lafarge un objectif stratégique majeur . Nous sommes convaincus qu’un groupe industriel comme le nôtre ne peut réussir dans la durée que s’il sait s’inscrire dans la perspective du développement à long terme et si son souci de l’environnement est réel et reconnu", répète volontiers “Bertrand Collomb”, président - directeur général.

    Numéro un des matériaux de construction, le groupe français est implanté partout sur la planète. Très tôt il a fait de la protection de la nature et de ses ressources une des priorités de sa stratégie industrielle.
    En 2000, une nouvelle étape est franchie avec la conclusion d’un partenariat avec WWF, l’organisation indépendante pour la préservation de la nature.

    Lafarge : qui présente sa vitrine de défense de l’environnement comme un objectif stratégique majeur n’hésite pas à jouer à l’apprenti sorcier dans ce projet destructeur pour le littoral, avec toutes les conséquences qui en découleraient.

    La seule solution réaliste serait de rejeter ce projet. Mais, c’est bien sûr la seule solution que les pouvoirs publics n’ont pas examinée.
    Les conséquences économiques passent avant l’environnement et la santé publique.

    Exemple de l’inconscience humaine

    Autrefois, la mer d’Aral était alimentée par deux grands fleuves, le Syr-Daria et l’Amou-Daria qui maintenaient la mer à un niveau stable. De 64 000 Km², il n’en reste aujourd’hui qu’environ 30 000 Km².
    Au début des années 60, les économistes soviétiques, soucieux de rentabilité, décident d’intensifier la culture du coton en Ouzbékistan et au Kazakhstan.
    Pour irriguer les cultures, ils font détourner les deux fleuves. Non seulement la mer d’Aral n’est plus alimentée mais les deux fleuves sont également à sec.

    Ne laissons pas à des groupes tel que Lafarge ou autres, la moindre possibilité de détruire un patrimoine pour réaliser des bénéfices phénoménaux.

  • Grain de sable dans le partenariat Lafarge WWF

    25 novembre 2003 Communiqué de presse

    Responsabilité sociale et environnementale des entreprises.

    Le WWF Angleterre et Ecosse rejette le partenariat financier avec le cimentier français LAFARGE

    Les menaces que fait peser le groupe Lafarge sur les montagnes écossaises ont conduit la branche anglaise du WWF à refuser le partenariat financier passé au niveau mondial. Les Amis de la Terre approuvent cette décision "éthique" de la part des groupes anglais de conservation de la nature.

    Le groupe de conservation de la nature WWF bénéficie d’un partenariat financier sur 5 ans de 5 millions d’euros avec le cimentier Lafarge (1). La décision des branches anglaise et écossaise de refuser l’argent du cimentier est intervenue quelques jours avant que la Cour suprême d’Edimbourg n’examine le recours de Lafarge contre le refus d’autoriser l’ouverture d’une carrière sur l’île d’Harris. (2)

    Les Amis de la Terre Ecosse qui ont insisté auprès du WWF international pour qu’il mette fin à son partenariat avec LAFARGE, ont approuvé la décision de la branche anglaise du WWF qu’ils ont qualifiée de "véritablement éthique".

    Duncan McLaren, Directeur des Amis de la Terre Ecosse a déclaré : "Certains peuvent penser que le WWF est en train de mordre la main qui le nourrit mais nous pensons qu’ils ont agi d’une manière véritablement éthique, attitude dont le groupe LAFARGE semble incapable puisqu’il poursuit son projet d’implantation de la plus grande carrière anglaise sur l’île d’Harris. Mené par sa filiale anglaise Redland, ce gigantesque projet constituerait une grave injustice pour la population et l’environnement de Harris. Il conduirait à raser la montagne de Roineabhal à Lingerbay dans le sud de l’île Harris. Peut-être que LAFARGE réalisera qu’il est temps de mettre un terme à ce projet de "l’âge de pierre". Cette mesure prise par les branches anglaises du WWF constitue certainement un pas dans la bonne direction.

    Les Amis de la Terre ont insisté auprès du WWF International pour qu’il suspende son partenariat avec LAFARGE.

    1) En tant que partenaire du WWF International, le groupe Lafarge verse £3.5 millions (£700,000 par an sur cinq ans) aux groupes du WWF. Les Partenaires du WWF sont "des entreprises multinationales qui contribuent par des fonds importants au travail de conservation du WWF". Selon le WWF, les entreprises qui deviennent partenaires sont assurées "d’une relation unique qui améliorera votre image de marque et valorisera vos stratégies marketing et communication".

    2] A l’audience de la Cour suprême d’Edimbourg du 25 novembre, le groupe Lafarge tentera de faire annuler une précédente décision qui interdisait l’ouverture d’une carrière. Si le groupe LAFARGE gagnait, la carrière de Harris deviendrait la plus grande carrière anglaise, cinquante fois plus grande que les carrières types anglaises. Le projet laisserait un cratère de 459 hectares. La montagne de Roineabhal serait réduite à un lac laissant une cicatrice six fois plus grande que les White Cliffs de Douvre. La roche serait exportée par bateau vers le sud-est de l’Angleterre et le reste de l’Europe et utilisée comme matériau de construction pour les routes.

    Pour plus d’information (en anglais) contacter :
    Lang Banks Press & Information Officer Friends of the Earth Scotland Tel ++0131 554 9977
    Autres informations en anglais sur le site des Amis de la Terre Ecosse :
    www.foe-scotland.org.uk

  • Géosciences Marines

    LES MATERIAUX MARINS

    (article paru dans la revue Mines & Carrières, volume 73, décembre 1991)

    Claude AUGRIS
    IFREMER, Département Géosciences marines,
    B P 70 - 29280 - PLOUZANE
    Alain-Philippe CRESSARD
    IFREMER
    155 rue Jean-Jacques Rousseau
    92138 - ISSY LES MOULINEAUX

    Introduction

    Lorsque les ressources terrestres s’épuisent, les hommes se tournent tout naturellement vers la mer ; qu’il s’agisse en premier lieu des ressources alimentaires de base, mais également des produits minéraux ou fossiles.

    Le plateau continental, prolongement naturel des terres, est susceptible de receler les mêmes ressources ; l’exploitation des hydrocarbures sous-marins en est un exemple concret. Il renferme également du charbon, du gaz mais aussi divers types de substances minérales.

    Les plateformes continentales sont caractérisées principalement par leur épaisse couverture de sédiments meubles. Elle contient souvent des substances exploitables : sables et graviers siliceux et calcaires, algues calcaires, sables minéralisés, dépôts d’origine chimique.

    Parmi les substances minérales extraites en France, les granulats tiennent, en quantité, la première place. Actuellement les vallées alluvionnaires situées près des grands centres industriels et des zones urbanisées sont activement exploitées, et on assiste à une diminution voire un épuisement des ressources, qui dans certaines régions posent un réel problème d’approvisionnement. A la fermeture de certains gisements alluvionnaires terrestres, on peut substituer, dans certaines conditions, des sites marins. Ainsi les travaux de prospection réalisés, sur le plateau continental français (métropole et départements antillais d’outre-mer), depuis 1969, par l’IFREMER, permettent-ils d’envisager ce transfert géographique d’activités.

    1 - Origine des matériaux

    Les substances sous-marines extraites actuellement en France sont les sables siliceux et calcaires, et les algues calcaires (maërl).

    Elles se sont accumulées à la faveur de processus continentaux ou marins. Dans le premier cas, il s’agit le plus souvent d’alluvions. Ils résultent de l’altération et de l’érosion de roches, puis de leur transport et dépôt dans les vallées d’un ancien réseau fluviatile, creusé au cours des phases de régressions (périodes glaciaires) du Quaternaire, lorsque le plateau continental était émergé. Ce phénomène a permis l’accumulation de sédiments de toute origine, mais aussi de minéraux lourds tels que l’étain, le titane, le platine, l’or, le diamant, etc. Il peut s’agir également d’anciens cordons littoraux établis aux cours des régressions mentionnées ci-dessus et témoins des différents niveaux de remontée de la mer. Ces dépôts sont constitués de galets ou de sables graveleux, et sont plus importants sur les plateaux continentaux ayant un gradient de pente faible.

    Dans le second cas, ce sont des dunes hydrauliques, d’importance variable, dues aux courants de marée qui ont redistribué une partie des sédiments. Dans les régions à hydrodynamisme fort (la Manche, par exemple), les fonds sont composés de graviers et galets dans lesquels vivent des organismes dont les tests calcaires sont, à la mort de l’animal, repris par les courants et déposés dans des zones de moindre énergie. Ces accumulations prennent la forme de dunes et sont essentiellement calcaires.


    2 - Techniques de reconnaissance

    Les techniques de reconnaissance utilisées pour la mise en évidence de gisements de matériaux marins reposent sur deux types de méthodes : indirectes et directes.

    2 - 1 - Les méthodes indirectes

    Elles correspondent à la réalisation d’une prospection à l’aide d’outils géophysiques, visant à la cartographie systématique de la couverture sédimentaire meuble. Elles permettent de s’affranchir de l’effet de masque engendré par la tranche d’eau.

    L’intérêt des informations acquises par sonar latéral pour la reconnaissance des gisements, et portées sur des cartes des formations superficielles, réside dans :

    • - la délimitation précise des secteurs exploitables en individualisant les ensembles sableux des autres faciès sédimentologiques ;

    • - la définition d’un état de référence des fonds marins directement concernés par le projet d’exploitation, mais aussi des fonds environnants ;

    • - la connaissance des conditions hydrodynamiques (courants, houles) et des directions de transit sédimentaire permettant d’évaluer le risque de l’extraction sur la stabilité du littoral ;

    • - l’apport d’informations pratiques pour le dragage ultérieur : morphologie et courant sur le fond.

    2 - 2 - Les méthodes directes

    Elles permettent de vérifier les hypothèses de l’étude par sismique réflexion et sonar latéral, et de connaître la nature des constituants. Il s’agit essentiellement du carottage, mais aussi de prélèvements ponctuels à l’aide d’une benne et de l’observation par caméra vidéo du fond.

    Selon la composition et la dureté du terrain, on peut utiliser trois types d’outils de carottage : un carottier à gravité, un vibro-carottier ou un système de fonçage.

    3 - Les répercussions sur l’environnement

    L’exploitation du fond de la mer, quelque soit son objectif et les précautions prises, entraîne des modifications temporaires ou permanentes du milieu marin. Ce système est complexe et l’interdépendance des facteurs physiques, chimiques et biologiques est telle que la modification de l’un d’eux peut entraîner une évolution irréversible du milieu.

    Au cours de l’extraction de granulats, l’eau est le premier milieu altéré par création d’une turbidité : en profondeur par le passage du bec d’élinde, en surface par le rejet des particules fines avec l’eau de la surverse. Si faible soit-elle, on ne peut tenir cette turbidité pour négligeable du fait de ses implications sur la flore et la faune benthiques. Les particules fines vont former un panache qui, entraîné par les courants se déposera à nouveau soit en mer, soit sur le littoral.

    A la suite de l’extraction, il y aura un changement de la morphologie du fond qui pourra modifier le régime des courants de fond au voisinage du site exploité. En modifiant ainsi l’équilibre des sédiments superficiels, auxquels on peut rattacher dans certains cas les sables littoraux, ces extractions pourront provoquer ou aggraver l’érosion côtière, particulièrement dans le cas d’exploitation à proximité des côtes et par faible profondeur d’eau. Les excavations peuvent, de plus, rendre ces secteurs temporairement impropres au chalutage.

    Les effets des exploitations sur les ressources biologiques seront soit immédiates et donc évidentes, soit à long terme et seul un suivi sérieux permettra d’en mesurer l’importance.

    Parmi les répercussions immédiates, la destruction du peuplement benthique dans la zone d’exploitation est indéniable. Cette destruction affecte essentiellement les invertébrés directement exploitables par l’homme ou sources de nourriture pour certains poissons. Il convient de citer également le risque de destruction des frayères pour les espèces qui pondent sur le fond (hareng en Manche orientale et en Mer du Nord), dont l’intérêt commercial est important et des nourriceries où se concentrent les jeunes individus.

    Les répercussions à plus long terme sont moins aisées à mettre en évidence. Elles sont difficiles à différencier, avec certitude, des variations saisonnières ou annuelles naturelles. En cas d’exploitation extensive, les changements notables dans la répartition des différents substrats modifieront les relations avec les peuplements qui leur sont associés. En particulier les creusements effectués à travers des dépôts de sédiments fins pour atteindre les graviers sous-jacents laissent des traces durables ; or les peuplements les plus productifs se trouvent sur ces sédiments fins. La sédimentation de particules fines, remises en suspension lors du dragage et concentrées par les courants de fond, peuvent également changer la nature du substrat.

    C’est pourquoi une étude d’impact détaillée doit être effectuée avant toute exploitation de granulats marins. Elle doit comportée au moins :

     une reconnaissance géologique précise du site et de ses ressources ;
     des mesures des conditions hydrodynamiques ;
     une détermination de la richesse benthique ;
     une enquête sur les activités halieutiques ou aquacoles.

  • plusieurs raisons s’offrent aux sabotage de nos magnifiques plages et cotes :

    Des politiques de tous poil , incompétant ,ou corrompu ,ont donnés leur accord ,il suffit d’agiter des billets pour avoir une signature ! Ou alors des élu incapable de se battre pour nos côtes .

    Ce n’est hélas pas le seul domaine d’incompétance .