Fifig : le mot du maire

Les insulaires ont su garder ce qui fascine les continentaux : l’échelle humaine au-delà de laquelle on perd de vue les conséquences de ses paroles, de ses actes et de sa vie, jusqu’à douter d’avoir une existence propre.

La trame des sociétés insulaires n’est pas différente de celle des autres territoires, mais elle recèle une force particulière, un noyau dur presque indestructible qui est cette âme des îles. Elle repose sur la proximité qui engendre l’interdépendance, la solidarité, le respect mutuel.

Assumer sa vie d’ homme ou de femme implique de lire dans les yeux de ses proches, voisins ou amis, sa propre vérité comme dans un miroir impitoyable. Ce chemin initiatique n’est pas propre aux îles, mais aucun îlien n’y échappe, il peut mener à l’enfer comme au paradis.

A tous ceux qui s’aventurent sur ce chemin, je donne rendez-vous au festival du film
insulaire de Groix. Le FIFIG n’a jamais eu de vocation pédagogique, c’est un moment d’amitié vraie, son équipage vous mènera vent portant dans les alizés vers nos cousines caraïbes, sans jamais tirer de bord vers quelque prétention intellectuelle.

Les habitants de ces derniers espaces d’authenticité vivront l’échange avec la "grande terre" et tous ses morceaux tombés dans l’océan. Cette expérience éclairera leur route entre l’écueil identitaire et l’ouverture aux autres avec son cortège de découvertes et de partage, dans la fierté de ce que l’on est.

A ceux qui n’ont pas la chance d’être îliens, bienvenue à bord, et accrochez-vous au bastingage car l’âme des îles est le vent qui souffle dans le coeur des hommes.

Eric RégénèreL

Maire de Groix