A. Vatan : Poser la question de la relocalisation sans poser celle du capitalisme revient à défendre un taux d’exploitation supérieur. Je pense qu’il faudra relocaliser certaines choses, ne serait-ce parce qu’il est honteux de laisser des choses produites par des enfants. D’un point de vue républicain et robespierriste, nous ne pouvons cautionner cela. Mais nous devons défendre cette idée en posant celle des rapports de production.
K Boucaud-Victoire Marianne 23/06/22
Commentaires :
1. dimanche 26 juin 2022 à 19:162022-06-26T17:16:31Z, par vincent
Une écrasante majorité de Français exploitée
Difficile de ne pas être d’accord avec ce qui est écrit.
Aujourd’hui, les actionnaires décident, sans les salariés, de ce qu’il faut produire et consommer.
Tant que ces conditions perdurent, relocaliser ne changerait effectivement pas grand-chose à l’exploitation des salariés.
Quelques rares expériences montrent bien le lien entre participations salariales à la gouvernance de l’entreprise et moindre gavage des actionnaires.
Et puis, vouloir relocaliser, c’est bien sûr parce qu’on a délocalisé.
Mais pourquoi avons-nous délocalisé ?
Évidemment, parce que salarier un smicard, c’était déjà beaucoup trop cher payé… et puis les « charges patronales » ma pôv’ dame...
Mais n’avons-nous pas délocalisé souvent parce qu’il fallait fabriquer des quantités astronomiques de choses parfaitement inutiles, qui devenaient tout à coup désirables, uniquement parce que leur prix était dérisoire ? (évidemment, de par leur coût minime de production)
Avant de relocaliser, peut-on faire l’économie d’un état des lieux ?
De quoi avons-nous réellement besoin, et qu’il nous faut donc absolument produire ici ?
De quoi peut-on aisément se passer, et qu’il nous faut arrêter de produire ou restreindre ?
Peut-on donc se permettre de relocaliser à tout va avant de questionner la surconsommation, la sobriété, la dé-croissance et les limites de notre planète ?
Corollaire : là-bas ou ici, peu importe, doit-on produire uniquement pour produire (et accessoirement charitablement participer à la baisse des chiffres du chômage) ?