"Anita, de Groix"

"Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire"

L’hommage des cinéphiles à C. Poveda

Publié le 3 mars 2010 à 13:45 - 1ere mise en ligne le 28 février 2010

L’hommage des cinéphiles à Christian Poveda

Photo B. Vanoni que nous remercions

Le film coup de poing de Poveda a laissé stone un public peu nombreux mais certainement le plus attentif que l’on puisse espérer. A noter, fait exceptionnel, la présence du maire (un seul élu est habituellement spectateur des projections de Cinéf’îles).

La vie de la 18, ce gang sur lequel le réalisateur a travaillé pendant 4 ans 1/2, est faite d’alternance entre la violence subie et infligée, la quasi impossibilité de se procurer des moyens pour subsister honnêtement et les moments de tendresse, de partage ou d’amitié entre ces jeunes.

Alain Mingam a rendu un très bel hommage à son ami en nous exposant les raisons qui ont amené Christian à traiter le sujet, la relation de confiance qu’il a su entretenir avec les membres du gang (qui n’ont eu aucun bénéfice financier pour ce tournage) et la fragilité de cette relation dans un lieu où interfèrent l’ignorance, la misère mais aussi et surtout, les cartels, la mafia, la police corrompue et un gouvernement fragilisé par le pouvoir d’une droite utilisant les méthodes de l’extême droite pour provoquer un renforcement des mesures sécuritaires. Alain n’a pas manqué de faire le rapprochement avec les pratiques du pouvoir qu’on connaît hélas trop bien en France.

Cela l’a amené à faire remarquer que toute l’oeuvre de Christian (17 films ajoutés à son oeuvre photographique) est la preuve d’un engagement affirmé qui ne l’a cependant pas amené à perdre son souci de montrer la vie comme elle est et non comme il aurait souhaité qu’elle soit.

Il a salué en Poveda un VRAI journaliste comme la conjoncture actuelle ne permet plus d’en rencontrer . D’après lui, la façon dont les grands journaux nationaux ont présenté l’assassinat de son ami ne les honore pas. A contrario, dans le cadre de Reporters sans frontières, il nous a informé qu’il est prévu une rencontre avec le président salvadorien pour se tenir informé du déroulement de l’enquête.

Jean-Luc Blain a tenu à rappeler avec force les qualités humaines hors du commun de leur ami disparu.
Alain Jullien était également présent, ayant utilisé des photos de Poveda pour une de ses expositions en Chine. En mon for intérieur, je me suis dit que les Chinois doivent être effectivement très friands de ces images renforçant leur opinion sur l’Amérique !

Alain Mingam précise que, alors que le film était déjà présenté en France notamment au festival Etonnants Voyageurs, Christian qui ne retournait plus à la Campanera, y est allé pour un rendez-vous où il pensait discuter de la venue d’un de ses confrères. Hélas, sa mise à mort était déjà programmée. Et la négociation n’était qu’un pretexte pour l’attirer à nouveau vers la Campanera, zone de droit des gangs.

Après ces explications détaillées, des spectateurs, la gorge encore un peu nouée, ont posé quelques questions qui n’ont fait qu’ouvrir des possibilités dans un océan de réflexion.

. Quelle est l’origine de la création de ces gangs ?

- Pour "la 18", le quartier de Los Angelès où furent exilés des Salvadoriens à l’époque de la guerre civile. Il a été suggéré l’envie pour ces jeunes de copier les gangs des villes US.

. N’est-ce pas aussi ce vers quoi se dirigent les bandes vivant dans ce que l’on appelle maintenant avec dédain les "quartiers" ?

- Alain Mingam nous a raconté avoir assisté à une projection de "La Vida Loca" dans une ville de banlieue : Les jeunes spectateurs, debout honorant Christian de "respect Poveda, respect Poveda..." mais lui confiant parallèlement que ces gangs étaient des modèles pour eux et le but qu’ils souhaitaient atteindre. (La Mara Salvatrucha, le gang ennemi de "la 18, est d’ailleurs déjà implantée à Alicante en Espagne).

. Le film pointe aussi le rôle laissé (encouragé) aux évangélistes à l’intérieur des prisons comme en France où pratiquent imams, aumôniers, etc. etc. , acteurs d’un prosélytisme renaissant. Christian a-t-il voulu souligner la nocivité de leur présence se substituant à celle d’éducateurs ?

- Alain souligne que le réalisateur a employé à ce moment une technique de prises de vues stigmatisant en effet le rôle de ces prédicateurs et, en la circonstance, des pentecôtistes particulièrement caricaturaux.

. La presse informe depuis peu sur le rôle d’un policier "corrompu" dans l’assassinat commandité de Poveda. A-t-on le droit de penser que la complicité de la police ne s’arrête pas là mais que, comme pour l’affaire Ben Barka, la chape de silence s’abattra quand risqueront d’être mises en causes des autorités, policières ou autres ?

. L’interférence auprès de ces gangs des cartels de la drogue, de la police et des pouvoirs locaux rend difficile la recherche de la vérité. Des jeunes femmes présentes dans le film ne répondent déjà plus aux appels sans que l’on puisse savoir ce ce qu’elles sont devenues.

Le Journaliste de Reporters sans frontières a tenu à féliciter l’association Cinéf’îles pour l’acharnement avec lequel elle défend de bons films, en donnant à chaque projection l’occasion de porter un regard sur le monde que, d’après lui, des insulaires peuvent encore mieux observer du fait de leur particularité.

Peut-être aura-t-on le plaisir de le rencontrer comme membre du jury lors du prochain Festival du Film Insulaire ?

Commentaires :

  • La Vida Loca

    Le Clip de "La Vida Loca", tiré du film de Christian Poveda - Musique par Sebastian Rocca et Yuri Buenaventura

    http://www.dailymotion.com/video/xc...

    Sortie le 2 mars du Film en édition collector (Double DVD et livret photos - Bac Films) et de la Bande Originale du Film

  • Lors des débats qui ont suivi le film "La vida loca", en présence de notre invité Alain Mingam, Alain Jullien a dit "je ne suis pas responsable de la mauvaise qualité de la projection".
    J’admets cette critique, mais je tiens à préciser qu’Alain Jullien n’est responsable de rien du tout au sein de l’association Cinéf’îles.

     Il n’est ni adhérent
     Il ne fait pas partie du CA ni du bureau
     Ni ne participe au comité de sélection des films
     Ni de la programmation
     Ni du choix des invités

    Il n’est qu’un spectateur bénéficiant d’un prix d’entrée très réduit.

    Guy Pilotis administrateur Cinéf’îles

  • Il n’est qu’un spectateur bénéficiant d’un prix d’entrée très réduit.

    Et pourquoi alors ?

  • extrait de l’AG de Cinéf’îles :

    3 - Nouvelle grille de tarifs pour la rentrée prochaine
     Gratuité pour les moins de 16 ans
     Tarif réduit (3,50 €) pour les moins de 20 ans, étudiants
    , chômeurs

    Désolée d’avoir à reconnaitre, camarade cousin, que c’est moi la responsable de l’ajout des chômeurs dans la catégorie des bénéficiaires des tarifs réduits.
    Je ferai amende honorable à la prochaine AG en reconnaissant que je ne pensais qu’aux chômeurs à petits moyens, ne pouvant imaginer que d’autres personnes en profiteraient en tablant uniquement sur leur appartenance à la "catégorie".
    J’aurais mieux fait de parler des travailleurs (ses) à temps partiel si nombreux (ses) à Groix.
    Comme il est impossible dans le cadre de projections de films de demander la
    déclaration de revenus, nous en sommes encore à chercher quelle formule proposer.... si tant est que les projections de Cinéf’îles intéressent à Groix les personnes à revenus très limités.

    Je suis obligée de reconnaÎtre dans ce cas que l’enfer est pavé de bonnes intentions (toi le prof, tu peux me dire si c’est la bonne formule pour traduire élégamment "on s’est bien fait b....r" ? )

    Ton post me permet de signaler qu’un spectateur de la séance d’hier, sans doute outré par un comportement qui le dépasse, a laissé à la caisse un gros billet en disant : ce sera pour compenser les tarifs "chômeurs" !

    Merci à lui ... et honte aux profiteurs !

    AM

  • prochaine projection:règlement de comptes à OK Corral ?
    sans moi,merci.

  • sans moi,

    comme d’hab.
    AM

  • là ,tu te trompes,même que je paie le tarif normal parce que je demande rien à personne,madame.

  • Désolée de ne pas t’avoir saluée samedi alors (ni sans doute d’autres fois ...)
    C’est sans doute à cause de ta discrétion que je ne te vois pas dans la pénombre.
    Pour ce qui est des tarifs, je me rends compte encore une fois que proposer un tarif chômeur individuel n’est pas la solution.
    Il peut y avoir un chômeur dans une famille à revenus moyens et même conséquents, c’est moins dramatique qu’un travail à temps partiel pour un parent seul avec enfants à charge. Et il existe des chômeurs bien indemnisés : je connais une jeune comédienne dont les indemnités, quand elle y a droit, sont supérieures au salaire de son compagnon éducateur.
    à revoir donc.
    AM

    PS : quand à laisser supposer qu’il y eut un règlement de comptes lors de la projection de samedi, c’est ou ne pas avoir assisté au débat ou être de mauvaise foi et se trouver un prétexte pour une raison que je n’oserais envisager de ta part.

  • le règlement de cptes en question,c’est à la lecture des commentaires du blog et non après le film,loin de là ...RESPECT Poveda et A.Mingam.

  • Respect aussi aux administrateurs de l’asso pour le travail qu’ils abattent et au Comité de Sélection pour leur intransigeance sur la qualité des films projetés ; tout ça toujours sur la corde raide du manque de moyens financiers.
    AM

  • la médiathèque de lorient applique un tarif chomeur qu’en deçà de certains revenus
    pour les chomeurs et c’est normal.
    on peut être chomeur et toucher + d’alloc (légitimement) que beaucoup de précaires ,temps partiel ou petites retraites.
    ne pas bénéficier de tarifs réduits dans des conditions de bonnes indemnisations est une question de bon sens .

  • tout ça toujours sur la corde raide du manque de moyens financiers.

    peut-être que le photographe chômeur a les moyens financiers d’aider l’association Cinéf’Îles ? ......il a peut-être des retombées financières suite à ses publications antérieures ?

    CC Didier

  • C’est à Claudine que je m’adresse.
    Nous n’avons de compte à régler avec personne et certainement pas avec Alain Jullien qui ne participe aucunement au déroulement des activités de Cinéf’îles et qui par conséquent ne peut troubler notre association.
    Celui-ci, ainsi que quelques intervenant du Fifig ont été conviés par Cinéf’îles pour accueillr Alain Mingam en raison de l’amitié qu’ils lui portent ainsi que de celle qu’ils portaient à Christian Poveda. Il est souhaitable d’en rester aux discussions conviviales et passionnantes qui ont marqué notre rencontre plutôt que d’adopter certains comportements qui pourraient laisser croire à la récupération de la mise en Å“uvre de la projection.
    C’est ainsi qu’il faut comprendre le commentaire de Guy qui se donne un mal fou pour notre association.

    Martine Netter

  • Quoi !? Des chômeurs qui profitent du tarif chômeur ? Quelle honte ! Merci à ceux qui ici, courageusement, osent enfin faire tomber le voile de la tricherie et de la "profitance".

    Je propose donc que dorénavant chaque spectateur présente sa déclaration de revenus avant chaque séance. Mieux, qu’il la lise en public pour plus de transparence. S’il a les moyens, il paiera place double. Les faméliques paieront demi-tarif.

    Ah pardon, je ne suis pas sur le site du Figaro ? Mille excuses.

    Sérieusement, que ceux qui fantasment sur les revenus d’untel, aient le courage d’aller lui demander des comptes les yeux dans les yeux plutôt que de déverser leurs insinuations nauséabondes via internet.

    Merci
    Renaud de Châteaubourg
    (Je ne suis pas Groisillon, je n’assiste pas à vos projections, mais les relents malsains qu’on peut lire ici ne sont malheureusement pas l’apanage de votre association).

  • Monsieur de Châteaubourg, supposons que vous en soyez à votre premier passage sur ce blog :

    Essayez de tenir un blog avec la même volonté de transparence que celui-ci et vous jugerez après. Si comme moi vous n’en avez pas le courage, remontez un peu alors dans ses archives pour comprendre de quel bois il est fait.

    Quant à Cinéphiles, avez-vous une idée de ce que ça représente comme investissement personnel de proposer une telle programmation sur un aussi petit caillou ? Imaginez ce que ça donnerait sur le continent si on transposait à proportion démographique équivalente !

    Merci pour le compte-rendu détaillé de cette soirée, je regrettais bien de ne pouvoir y assister. Pour les frustrés comme moi, une interview de Christian Poveda :
    http://www.finearttv.tv/en/events-and-news/documentaries/photographer-christian-poveda-killed-in-salvador
    (lien déjà donné peut-être d’ailleurs, auquel cas on me pardonnera)

    Renée de pas encore là où elle le voudrait mais qui ne désespère pas ;-)

  • Ce post (et ses commentaires) est un vrai cas d’école :-)
    - Partant d’un compte-rendu neutre, non agressif, argumenté (ce qui devrait plaire à Mr de C.) on en arrive à ce que se dévoilent les personnalités des commentateurs.
    - Que Guy se défende face à une remarque publique particulièrement mal venue de la part de quelqu’un qui, non seulement ne donne pas une minute de son temps à la marche de l’association, mais encore en est le débiteur, provoque les réactions que l’on pouvait attendre.
    - Une demande de précision de Didier qui, longtemps responsable d’asso, pose une question sur le tarif réduit accordé.
    - la réponse détaillée et OBJECTIVE de la situation par une adhérente, qui plus est, bénévole qui donne de son temps et même de son argent à la cause de Cinéf’îles
    - la réaction de Claudine, semblable à celle de beaucoup d’intervenants ici qui nous demandent régulièrement depuis huit ans de cacher la poussière sous le tapis.
    - le recadrage de la présidente tentant d’expliquer en quoi Guy, sur le pont régulièrement au service de l’association, a le droit de répondre à une critique
    dont le moins que l’on puisse dire est qu’elle n’honore pas son auteur.
    - le message de la mouche du coche, écrivant de Tatahouine, bel exemple de la défense des privilèges de classe : je ne sais rien de ce qui s’est passé, je ne connais même pas les tenants et aboutissants de la vie de cette asso, mais TOUCHE PAS A MON POTE !
    - et enfin, (espérons-le), le commentaire d’une visiteuse régulière de ce blog, très attachée à la vie groisillonne et qui suit avec attention celle d’une association culturelle que tous les intervenants extérieurs félicitent pour la qualité du travail et
    la valeur de l’engagement.

    D’un côté, un discours et des actes militants cherchant à faire ouvrir les yeux sur les misères de ce monde, de l’autre celui de quelqu’un qui a dû oublier "la nuit du
    4 août".

    Merci Renée de reconnaÎtre le travail que représente ce blog et l’acharnement qu’il faut y mettre afin de ne pas tomber dans la facilité qui me pousserait à oublier nos convictions et la raison pour laquelle le site initial a été créé.
    Que ceux que ça dérange achètent la PQR, mes ""confrères"" groisillons relatent très bien les évènements habituels de l’Île et eux n’ont pas le droit d’exprimer une opinion personnelle. Cela fera des acheteurs suplémentaires dont leur Rédaction leur saura gré (?) , et à nous ... des vacances !
    AM

  • la m....sous le tapis,perso puisque je suis citée,j’la mets ds mon compost pour qu’il en ressorte quelque chose.
    et puis 17 ,ou 18 commentaires + ou - agressifs avec à la base un film exceptionnel qui traite de violence imbécile et dramatique,je m’interroge...
    bon,j’vous laisse,j’ai du ménage...

  • si tu n’as pas vu que tout est parti d’une réflexion disons "déplacée" (pour être moi aussi bisounours) faite à quelqu’un qui a payé de sa personne pour que ce film puisse passer sur Groix, c’est que tu ne veux pas voir, ou que les difficultés de Cinéf’îles te laisse indifférente.
    (ce que je peux d’ailleurs comprendre pour quelqu’un qui n’en est pas adhérente.)
    mais par pitié, pas de leçons à ceux qui se démènent !
    AM

  • une petite question.... le sujet de la discussion n’était il pas : "hommage à christian poveda" ?... où donc est cet hommage ?

  • Je réédite au cas où certains auraient besoin de lunettes :

    Le film coup de poing de Poveda a laissé stone un public peu nombreux mais certainement le plus attentif que l’on puisse espérer. A noter, fait exceptionnel, la présence du maire (un seul élu est habituellement spectateur des projections de Cinéf’Îles).

    La vie de la 18, ce gang sur lequel le réalisateur a travaillé pendant 4 ans 1/2, est faite d’alternance entre la violence subie et infligée, la quasi impossibilité de se procurer des moyens pour subsister honnêtement et les moments de tendresse, de partage ou d’amitié entre ces jeunes.

    Alain Mingam a rendu un très bel hommage à son ami en nous exposant les raisons qui ont amené Christian à traiter le sujet, la relation de confiance qu’il a su entretenir avec les membres du gang (qui n’ont eu aucun bénéfice financier pour ce tournage) et la fragilité de cette relation dans un lieu où interfèrent l’ignorance, la misère mais aussi et surtout, les cartels, la mafia, la police corrompue et un gouvernement fragilisé par le pouvoir d’une droite utilisant les méthodes de l’extême droite pour provoquer un renforcement des mesures sécuritaires. Alain n’a pas manqué de faire le rapprochement avec les pratiques du pouvoir qu’on connaÎt hélas trop bien en France.

    Cela l’a amené à faire remarquer que toute l’oeuvre de Christian (17 films ajoutés à son oeuvre photographique) est la preuve d’un engagement affirmé qui ne l’a cependant pas amené à perdre son souci de montrer la vie comme elle est et non comme il aurait souhaité qu’elle soit.

    Il a salué en Poveda un VRAI journaliste comme la conjoncture actuelle ne permet plus d’en rencontrer . D’après lui, la façon dont les grands journaux nationaux ont présenté l’assassinat de son ami ne les honore pas. A contrario, dans le cadre de Reporters sans frontières, il nous a informé qu’il est prévu une rencontre avec le président salvadorien pour se tenir informé du déroulement de l’enquête.

    Jean-Luc Blain a tenu à rappeler avec force les qualités humaines hors du commun de leur ami disparu.
    Alain Jullien était également présent, ayant utilisé des photos de Poveda pour une de ses expositions en Chine. En mon for intérieur, je me suis dit que les Chinois doivent être effectivement très friands de ces images renforçant leur opinion sur l’Amérique !

    Alain Mingam précise que, alors que le film était déjà présenté en France notamment au festival Etonnants Voyageurs, Christian qui ne retournait plus à la Campanera, y est allé pour un rendez-vous où il pensait discuter de la venue d’un de ses confrères. Hélas, sa mise à mort était déjà programmée. Et la négociation n’était qu’un pretexte pour l’attirer à nouveau vers la Campanera, zone de droit des gangs.

    Après ces explications détaillées, des spectateurs, la gorge encore un peu nouée, ont posé quelques questions qui n’ont fait qu’ouvrir des possibilités dans un océan de réflexion.

    . Quelle est l’origine de la création de ces gangs ?

     Pour "la 18", le quartier de Los Angelès où furent exilés des Salvadoriens à l’époque de la guerre civile. Il a été suggéré l’envie pour ces jeunes de copier les gangs des villes US.

    . N’est-ce pas aussi ce vers quoi se dirigent les bandes vivant dans ce que l’on appelle maintenant avec dédain les "quartiers" ?

     Alain Mingam nous a raconté avoir assisté à une projection de "La Vida Loca" dans une ville de banlieue : Les jeunes spectateurs, debout honorant Christian de "respect Poveda, respect Poveda..." mais lui confiant parallèlement que ces gangs étaient des modèles pour eux et le but qu’ils souhaitaient atteindre. (La Mara Salvatrucha, le gang ennemi de "la 18, est d’ailleurs déjà implantée à Alicante en Espagne).

    . Le film pointe aussi le rôle laissé (encouragé) aux évangélistes à l’intérieur des prisons comme en France où pratiquent imams, aumôniers, etc. etc. , acteurs d’un prosélytisme renaissant. Christian a-t-il voulu souligner la nocivité de leur présence se substituant à celle d’éducateurs ?

     Alain souligne que le réalisateur a employé à ce moment une technique de prises de vues stigmatisant en effet le rôle de ces prédicateurs et, en la circonstance, des pentecôtistes particulièrement caricaturaux.

    . La presse informe depuis peu sur le rôle d’un policier "corrompu" dans l’assassinat commandité de Poveda. A-t-on le droit de penser que la complicité de la police ne s’arrête pas là mais que, comme pour l’affaire Ben Barka, la chape de silence s’abattra quand risqueront d’être mises en causes des autorités, policières ou autres ?

    . L’interférence auprès de ces gangs des cartels de la drogue, de la police et des pouvoirs locaux rend difficile la recherche de la vérité. Des jeunes femmes présentes dans le film ne répondent déjà plus aux appels sans que l’on puisse savoir ce ce qu’elles sont devenues.

    Le Journaliste de Reporters sans frontières a tenu à féliciter l’association Cinéf’Îles pour l’acharnement avec lequel elle défend de bons films, en donnant à chaque projection l’occasion de porter un regard sur le monde que, d’après lui, des insulaires peuvent encore mieux observer du fait de leur particularité.

    Peut-être aura-t-on le plaisir de le rencontrer comme membre du jury lors du prochain Festival du Film Insulaire ?

  • Le dernier message reçu n’a pas été validé, son auteur se planquant derrière un pseudo (?) et une adresse n’indiquant pas son identité.
    Ce qu’ils sont courageux quelquefois les donneurs de leçons !!
    AM

  • Je précise au cas où certains auraient besoin d’une dose de finesse d’esprit :

    Je faisais allusion, cela va de soit, aux nombreux commentaires qui suivent ce que j’appelle un compte -rendu (de qualité, certes)...plus qu’un hommage....

    Par ailleurs, si je ne me trompe pas, il me semble que monsieur jullien avait aimablement proposé l’idée de projeter ce film... .... du temps du vivant de monsieur Poveda...idée rejetée alors, je suppose, pour d’excellentes raisons.
    Nul hommage alors n’aurait été nécessaire, et cela aurait été signe de soutien et d’intérêt pour cette cause... qui plus est, sans doute, monsieur Poveda aurait été ravi de venir lui même présenter son extraordinaire travail....
    Il avait, en ce temps là , apprécié son séjour à Groix... et tous ces commentaires fâcheux n’auraient pas eu lieu d’être....
    Mais, bien entendu, et pour anticiper une réponse dédaigneuse à l’égard de mes yeux ou de toute autre partie de mon anatomie, je ne suis impliquée en rien dans l’association... ni dans la vie insulaire quelle qu’elle soit (ce genre de situations ayant eu raison de mon implication et de ma motivation)... donc, de quoi je me mêle !
    cordialement
    Une instit fraichement moulue qui a préféré le modeste salaire d’enseignante à la vie luxueuse d’une chômeuse...

  • L’hommage cité en titre était celui rendu par le fait même de la diffusion du film
    (et par les deux amis de Christian qui ont su en parler plutôt que de se dédouaner pour un mauvais début de projection)

    Un autre hommage a été rendu ici :

    https://ile-de-groix.info/blog/spip.php?article2114

    et dans les nombreux extraits de presse repris sur ce blog.

    C’est beaucoup plus que le silence régnant sur certains autres sites ...

    AM

    PS je connais des jeunes enseignants fraÎchement émoulus et des anciens "moulus".
    Si on commence une carrière dans cet état, ça augure mal de la suite.

  • "et par les deux amis de Christian (tiens, vous l’avez sans doute bien connu) qui ont su en parler plutôt que de se dédouaner pour un mauvais début de projection"

    Vous faites preuve d’une grande capacité d’analyse des relations et sentiments humains !Avoir une telle connaissance de l’intimité de chacun vous permettant de porter des jugements constructifs sur la manière de gérer son émotion en de telles situations ! Quelle qualité extraordinaire ! Cela vous amène, je le constate, à faire preuve d’une immense réserve, d’une grande pudeur et d’un grand respect ! Bravo !

    l’instit moulue, démoulée, émoulue, vermoulue... enfin, comme il vous plaira....

  • respect de qui ? prétexter un état émotionnel pour justifier une réflexion intolérable, c’est du respect ça ?

    répondre par une attaque personnelle à des réponses sur un constat de fait, c’est du respect ça ?

    moi qui croyais que la formation de professeur des écoles comportait (outre une bonne maÎtrise du français) une partie importante concernant la psychologie !!

    "comme on connait ses saints on les adore"

    j’ai eu jusqu’ici la décence de ne pas charger la mule, ne répondant que sur les questions posées mais faut pas me pousser trop .... j’ai des cartouches...
    (je connais quelqu’un qui doit piaffer en se demandant quand je vais me décider à les sortir...)

    je ne répondrai pas non plus sur la supposée proposition à Cinéf’îles de présenter
    "La Vida Loca" du vivant de son réalisateur...

    je répète que j’ai regardé tous les sites qui parlaient de la disparition de "Poveda"
    (comme l’appelaient certains autres de ses amis) et je n’ai rien trouvé ailleurs que dans la presse nationale, sans signature "groisillonne". Cela prouve aussi que l’hommage devait sans doute être réservé à usage interne dans certains milieux
    et qu’il le serait resté si Cinéf’îles n’avait rien fait.

    Merci encore à eux.

  • Je vais résumer mon message qui n’a pas été compris (c’est pourtant simple) :

    Il y a manifestement ici des personnes qui s’offusquent de voir un chômeur bénéficier d’un tarif chômeur, et qui se permettent de faire allusion à ses revenus (dont ils ne savent rien, soit-dit en passant - mais ils aimeraient bien.)

    Je trouve ça dérangeant, j’en fais part sur un blog qui admet encore les discussions contradictoires.

    Je n’ai critiqué ni cinéf’iles ni ce blog (notez bien).

    Résultat, je me retrouve à défendre les "privilèges de classe" - à la rigueur, madame Ménard, si vous considérez que les chômeurs forment une classe sociale, et qu’elle a des privilèges.

    Quand à la "nuit du 4 août" tellement à propos, je serais tenté d’y voir une pique à l’encontre de ma particule, qui vous dirait bien des choses si je pouvais croire à une telle énormité.

    Bons baisers de Tatahouine

    Renaud de Châteaubourg

  • Je m’interroge.... des gangs vont-ils se créer sur Groix ?... qui tirera la premier ?...

  •  :-))) je propose de les baptiser :

    le gang "des mains dans le cambouis"

    et celui des "manchots"

    AM

  • Je vous signale que l’Académie des Césars a rendu un hommage à Christian Poveda au cours de cérémonie de samedi, le jour de la projection de son film à Groix ....

    Hommage de la profession, alors ...... !

    Béa

  • je connais une jeune comédienne dont les indemnités, quand elle y a droit, sont supérieures au salaire de son compagnon éducateur.

    héhé ca balance :)

    précision : indemnités des jours chômés PLUS les cachets des jours travaillés = QUELQUEFOIS plus que le salaire de son compagnon...

    signé : l’éduc :)

  • si je la vois à Groix réclamer un tarif chômeur, je ne lui parle plus !
    partant, à l’éduc non plus :-)))
    AM

  • j’ai assisté à des projections du Ciné-Club, de passage à groix en dehors des saisons touristiques, j’ai pensé qu’il fallait beaucoup de courage aux personnes responsables pour continuer. Je leur souhaite de ne pas être embêtees en plus par des gens quidoivent avoir comme envie de faire parler d’eux. PB Nantes

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