Milo : comment te rendre hommage, toi qui n’aurais jamais voulu le moindre compliment, qui les aurais balayés d’un revers de tes larges pawattes à la force considérable, ou évacués d’un de tes coups de gueule légendaires.

Pour toi rien n’était assez " Top ", selon ton expression favorite, fallait y aller "Speed".

Tu ne t’es jamais donné la chance d’accepter de ne pas atteindre la perfection, ta perfection, alors que pour nous tous, tes proches, tes potes, on restait chalpés par ton immense talent dès que tu touchais la moindre chose ou plus exactement quant tu mettais tout dessus dans quelque chose de nouveau que tu réussissais contre vents et marées.

Tout le monde se souvient de ta cuisine, de tes sculptures, de tes peintures, tu avais mis la barre tellement haut que tu avais peur de ne plus l’atteindre toi-même, malgré la confiance que nous avions en toi.

Alors, jazz à fond, clope au bec, tu restais les yeux fixés sur ton autre passion, la mer, sur laquelle tu rêvais de repartir vers ces contrée lointaines que tu avais croisées trop au large ; tu voulais y embarquer tes gamins.

Tu pouvais gorsailler pendant des heures de ces cultures du bout de la terre où tu pensais qu’il y avait plus d’humanité, pourtant qui aurait pu te faire quitter ton caillou ? Groix était tout pour toi.

Comment ne pas parler de ta générosité, toi qui donnais tout, même quand tu n’avais rien, comment ne pas encore entendre tes monstrueux éclats de rire ou se souvenir de tes colères brèves mais costo, les murs de l’Esméralda en résonnent encore.

On se souviendra toujours de toi, Milo, tu rentres dans la légende groisillonne, comme tous ces personnages dont tu avais tant de goût à raconter les frasques.
Salut à toi, et que le vent te garde.

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Mauvaise nouvelle sous les tropiques, mon pote Milo a cassé sa pipe.

Des souvenirs me tombent dessus comme un coup de chien , Prohor, la pente douce, le vallon de Kerlhard, des souvenirs d’enfance, des trop plein de connivence.
Et tu tailles dans le suet, alors que étais à l’Ouest rongé par une cassure.
Milo, tu pars vent arrière dans ces allures portantes laissant dans ton sillage le bonheur de t’avoir rencontré.

Kenavo, Milo et Abeshal.
Cédric CHAUVAUD

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Gilles Blorec a lu ces textes, lors de la cérémonie des obsèques, au nom de l’équipage du Festival et de Cédric Chauvaud.