FIFIG : un Festival RESISTANT
5 commentairesC’est un joli nom "résistance",
c’est un joli nom, tu sais
Qui marie "coriace" et "défense"
dans les bureaux de Port-Lay
Le camarade Ferrat me pardonnerait de si mal le pasticher s’il constatait l’acharnement et la combativité qui sont nécessaires ne serait-ce qu’à la survie de notre Festival du Film Insulaire.
Les bénévoles les plus engagés s’épuisent devant les difficultés qui s’accumulent contrairement au budget qui lui, défaille.
Les deux ou trois rêveurs qui ont émis l’idée de ce Festival sur les Fonts baptismaux de celui du Livre à Ouessant à l’automne 2000 avaient-ils en tête que leur création pourrait se heurter à des aléas de politique municipale ?
Ou les élections de mars 2001 maintenaient le pouvoir en place et nous aurions vraisemblablement hérité d’un superbe festival d’échanges de cartes postales d’appâts touristiques, ou le vent tournait et tous les espoirs étaient permis. Bingo : un nouveau maire intéressé par la culture et son acolyte engagé et passionné ont donné le ton pendant deux mandatures.
Puis le vent a (re)tourné.
Le moins qu’on puisse en dire est que la majorité municipale fait preuve d’un désintérêt patent pour la culture en général et pour le Fifig en particulier.
S’il n’y avait que l’absence flagrante de ses élus durant les 4 jours de l’évènement, je suppose que les festivaliers dans leur majorité s’en passeraient sans dommage.
Mais le plus grave est le soin apporté par les gestionnaires municipaux à une action de désintégration insidieuse et si bellement souterraine que même des employés de l’instance culturelle, présents pendant de trop courtes durées, n’ont pas le temps de se rendre compte de la progressivité de la mise à mal.
Il y a les effets d’annonce puis, quelquefois, des réalisations.
Ainsi en 2014, le maire, nouvellement élu, annonçait en ces termes une collaboration avec son ami, Norbert Métairie :
"La commune pourrait être partenaire, avec Lorient Agglo, d’un grand projet de réhabilitation de ce site magnifique, ce qui permettrait à la commune mais aussi à un grand nombre d’associations locales, ou d’associations du pays de Lorient de développer leurs activités, et de recevoir des groupes dans des conditions d’hébergement optimales. Je pense bien entendu en priorité, au Festival du film de Groix qui utilise depuis plusieurs années ces bâtiments dans des conditions parfois difficiles."
10 ans plus tard, le projet étant enfin abouti, il ne semble pas que l’on verra dans ces lieux d’associations continentales compte-tenu de la structure des locaux. Le FIFIG est ainsi privé d’une bonne partie de ceux qu’il occupait précédemment et ceux qui lui sont proposés le sont à un prix, qui bien "qu’adapté", pénalise le budget puisque, auparavant, tout était gratuit.
La disparition du Bonobo crée aussi une brèche sérieuse dans les finances. La salle de cinéma inadaptée oblige à se fournir en matériel extérieur. De même que l’absence de cuisine qui complique la fabrication des repas des bénévoles. La suppression des grandes tables qui permettait aux festivaliers de prendre leurs repas sur place en écoutant les concerts (et en faisant connaissance) a une incidence sur les bénéfices qu’ils assuraient.
Comment doit-on comprendre le choix de transformer "l’usine" en lieu de stockage commercial ce qui conduit en remplacement à prévoir et financer un abri pour les concerts en cas de pluie ?
A ces inconvénients inhérents aux choix de la politique locale s’ajoutent ceux provoqués par des réglementations de sécurité et autres qui mènent à des engagements financiers supplémentaires.
Les tarifs d’Océane ont aussi beaucoup augmenté pour les transports nécessités par l’organisation et les passages des matériels et des professionnels.
Cette année, un certain nombre de bénévoles sera défaillant car l’absence de camping gratuit et les prix de la traversée entament les ressources estudiantines.
Du côté des subventions, oserais-je faire un comparatif avec le budget de Douarnenez ?
Je croix hélas qu’il ne nous reste qu’à demander à ceux qui savent le faire, et qui compatissent, de prier pour que ceux des administrateurs, des salariés et des bénévoles de bonne volonté qui se maintiennent ne continuent pas à s’épuiser car je ne crois pas que c’est parmi les élus de la majorité municipale qu’on trouvera la relève !
Vos commentaires
# Le 15 août à 18:16, par Anita
"L’absence de cuisine" : je m’aperçois qu’une phrase a sauté dans mon texte : Comment intéresser des associations, clubs sportifs ou classes de mer alors que sans cuisine il est évident que ces locaux ne sont prévus qu’au bénéfice de traiteur (s) pour des mariages ou séminaires.
# Le 16 août à 10:54, par François Baron
Quelques petites remarques et précisions supplémentaires...
A la fin de l’été 2000 et à l’issue du premier salon du livre insulaire à Ouessant, D.Yvon sur place, lance l’idée de créer un festival de cinéma à Groix.
Fin mars et/ou début avril 2001, au cours d’une réception informelle post élection municipale et en présence du nouveau maire et de la nouvelle conseillère départementale, l’idée de ce Festival est relancée.
Ainsi démarre donc cette aventure qui 5 mois plus tard, se concrétisera à l’Esmeralda, et de quelle de manière !
A ma connaissance, la municipalité sortante n’avait rien à ce sujet dans ses cartons. Peut-être le souvenir peu glorieux des deux éditions de "Groix fêtes la mer" dans les années 90, à l’initiative de D.Yvon et qui ambitionnait de placer Groix sur la carte des grandes fêtes maritimes, à quelque peu refroidi l’enthousiasme Ouessantin.
A partir de 2003, et après une deuxième édition financièrement très pénalisante, l’histoire du Fifig s’écrira à Port-lay. (le soutien du nouveau maire, E.Régénermel a été à ce moment là, plus que déterminant).
Sans le coup de force de la nouvelle équipe menée par Jean-Luc, qui a littéralement squatté le site à l’abondon, ce patrimoine serait aujourd’hui aux mains de quelques spéculateurs privés.
20 ans plus tard, la réhabilitation est en partie terminée et comme Anita l’a précédemment souligné, il y aurait légitimement pas mal de choses à dire, et sur le fond et sur la forme.
Cette expérience singulière illustre la difficulté pour des projets "un peu hors normes" d’avoir sur des petites communes, des interlocuteurs politiques réceptifs avec lesquels il est possible de coopérer.
En dehors du premier mandat d’E.Régénermel, c’est bien je crois, ce qui a failli.
Les responsables actuels ne sont malheureusement pas du tout dans cette logique de co-construction. Dignes héritiers de l"ancien monde", ils restent figés dans un fonctionnement politique "à l’ancienne", décidant de tout en petit comité et reproduisant ce "savoir faire" bien rodé au fil des mandats successifs.
En cela, la "proposition Fifigienne" d’ouverture sur le(s) monde(s) d’aujourd’hui peut paraître ici trop décalée.
François Baron
ancien président et membre fondateur
# Le 16 août à 11:53, par Anita
Nous avons tous les deux beaucoup résumé l’épisode de la création. Ali Saad pourrait nous compléter...
Mais l’important est de signaler le fiasco de cette transformation qui dans le fonctionnement actuel ne pourra profiter sans trop de frais ni aux associations ni encore moins aux scolaires. Mais du moment qu’un ou deux commerçants locaux seront satisfaits que doit demander de plus l’électeur groisillon ?
# Le 18 août à 14:39, par perig
Yé ! comme nous l’a enseigné Margaret Thatcher et ronald Reagan par l’intermédiaire du parti socialiste français, Tout doit être rentable !! que les CSP+ qui peuplent majoritairement notre île, aujourd’hui soient insensibles a l’ouverture sur le(s) monde(s) d’ aujourd’hui , désolant !...oh tari petrew ! perig
# Le 18 août à 14:45, par Anita
Là Perig, vous faites une grossière erreur, les élus responsables de ce désintérêt ont du goémon sous leurs semelles voire de la bouse de vache !
Et vous trouverez des nouveaux résidents, CSP (+ ou -) dans les associations culturelles et notamment parmi les bénévoles du FIFIG (et ceux de Musique à Groix)
Votre commentaire sonne aussi faux que ceux que, me dit-on, on peut lire sur les pages Facebook de Groix.