"Anita, de Groix"

"Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire"

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Chronique d’anticipation... d’avertissement

3 commentaires

Le jour où... la droite gardera l’Assemblée nationale

On est le dimanche 17 juin 2012. Il est 16 h 30 et les sondages sorties des urnes donnent un très léger avantage à la droite qui pourrait bien conserver la main au palais Bourbon. Surtout si elle s’allie avec le FN.

La France est vraiment une nation compliquée qui ne justifie en rien son surnom de fille aînée de la politique. Ce printemps, c’est comme si les Français s’étaient évertués à cisailler les jarrets à toute volonté de puissance citoyenne.

Ils ont commencé par licencier Sarkozy, trop activiste sans cerveau, trop azimuté du ciboulot, trop braqueur de civilités.

Ils ont mis en place Hollande, sans y croire plus que cela en lui concédant une élection rabougrie de maréchal des logis. Et puis ils n’ont pas tardé à lui reprocher ce qu’il avait promis et qu’il n’avait pas encore eu le temps de mettre en oeuvre.

On croyait la douce France guérie de son tropisme frontiste, de ses infections xénophobes et voilà qu’elle rechute en se noircissant au bleu Marine et en repêchant par les bretelles les dévoyés de l’UMP qui jubilaient qu’entre les deux tours, Sarkozy se soit envapé les naseaux à grands coups de snifs putrides des thèmes FN.

Le pays pleurniche devant les mauvaises manières des marchés qui font de plus en plus la politique à la corbeille, ou se plaint des prophéties autoréalisatrices des agences de notation qui cinglent le gouvernement socialo à coup de dégradations andouilles.

Et pourtant, la France a beau renifler ses récriminations et se moucher d’un revers de manche, elle s’apprête à couper les mains à ceux qui voulaient les mettre dans le cambouis.

Du même élan, elle met à bas la logique institutionnelle de la cinquième république, torpillant la théorie gaulliste, revue et corrigée Mitterrand-81, qui voulait qu’on donne au président nouvellement élu les moyens législatifs de son action.

Au contraire, en moins de deux mois, la démocratie fourbue s’arrange pour dire tout et son contraire. Et tétaniser un pouvoir qui était déjà marqué à la culotte par l’Europe libérale, l’Allemagne monétariste, les perfides Anglo-Saxons, les émergents voraces, la Chine pleine aux as, les printemps arabes effeuillés et les talibans abrutis.

Toute honte bue, l’UMP de Coppé-Fillon a continué à tambouriner la sale petite musique déjà reprise par Sarkozy. Et ces républicains irréprochables n’ont pas tardé à jouer aux plus malins en se désistant sans le dire pour le FN et en dealant localement des vice-présidences de communauté d’agglomération.

Le pire, c’est que le grand parti de droite n’a pas eu besoin de beaucoup insister. Les Français sont déjà convaincus qu’ils ne sont plus chez eux et qu’il leur faut se pelotonner derrière ces barrières douanières déglinguées qu’ils fantasment comme battant au vent mauvais, en vieilles portes dégondées.

A l’Elysée, le sentiment de la catastrophe se referme en mâchoires sur les nuques lasses des coups de bâton de l’opinion. Retissant sa toile de Pénélope pragmatique, Hollande rebat les cartes de ses propositions, tentant de croiser chaîne et trame afin de labourer des terrains d’entente imprévus et de bâtir des majorités d’idées modérées, au cas où l’UMP exploserait, aile droite copinant avec les élus FN, aile gauche s’alliant avec les restes du Modem et avec le PS.

Il est 19 heures, les estimations s’affinent, le PS remonte. Cela va se jouer à un ou deux sièges. Et chacun de se demander de quel côté penchera Carla Bruni, élue du Cap Nègre et des alentours, qui comptait rallier les non-inscrits afin de s’affranchir de la tutelle de monsieur son mari parti en Chine chercher fortune.

Le portable de l’ex-première dame explose de recommandations contradictoires. Ses amis artistes l’adjurent de refuser l’alliance avec le FN. Ses amis ministres sont moins tranchés. Valérie Trierweiler tente, sans succès, une ambassade « entre femmes ». Les yeux perdus à l’horizon, installée derrière le piano où Helmut Newton l’avait assise sur les genoux de son père, Carla Bruni pèse le pour et le contre. Et, tout à ses pensées, elle refuse de prendre l’appel à musiquette wagnérienne qui voudrait lui dire quoi faire.

Par LUC LE VAILLANT Libération 8/5/12


Vos commentaires

  • Le 9 mai 2012 à 21:31

    "Ils ont mis en place Hollande, sans y croire plus que cela en lui concédant une élection rabougrie de maréchal des logis. Et puis ils n’ont pas tardé à lui reprocher ce qu’il avait promis et qu’il n’avait pas encore eu le temps de mettre en Å“uvre"

    Si j’ai bien tout compris et pour faire simple :

    "bien sur que les électeurs voteront à droite aux législatives"

    un coup à droite, un coup à gauche, même pas des moutons car les moutons iraient tous dans le même sens.... Olive

  • Le 9 mai 2012 à 23:46, par Anita

    Tu ne vas pas me faire croire mon ami que tu généralises à ce point ?

    Il n’y a pas de "ILS". Il y a parfois, comme je le disais précédemment, des individus uniquement motivés par des intérêts personnels. Pour certains, ce sera le fric à court terme, Pour d’autres, qui se laissent mener par leurs sentiments, le rejet d’une personne parce que c’est trop fatigant de se pencher sur les programmes des politiques.
    Ainsi, certains qui ont voté contre Sarkozy à cause de son côté bling bling et méprisant de la classe ouvrière, voteront sans complexe pour le candidat aux législatives qui fera exactement la même politique que celle du président qu’ils ont rejeté...
    Peux-tu m’expliquer par exemple pourquoi je n’ai pas reçu la "Lettre aux Français" promise par ton candidat ? Bien entendu, j’ai une réponse à cette question :
    PARCE QU’ELLE DEVAIT à‹TRE DISTRIBUEE PAR DES MILITANTS UMP et qu’apparemment sur Groix, aucun d’entre eux n’était assez courageux pour se montrer...
    Pour les législatives, on reverra tous les sans c....s aller à la gamelle et faire des ronds de jambes aux candidats locaux, espérant y gagner quelque chose.
    Il ne faut pas oublier que dans la vie, certains oublient leurs engagements
    précédents et que certains électeurs de gauche sont passés à l’extrème droite.
    Peut-être leur arrive-t-il d’avoir dans l’isoloir un moment de faiblesse en se rappelant ce en quoi ils avaient cru plus jeunes... même si ça ne dure pas longtemps parce que leur seule source d’information est la télé Bouygues.

    Je signale, au cas où certains ne l’auraient pas perçu, que le texte de Libé était du deuxième degré... et c’est apparement plus difficile à saisir qu’un programme électoral
    AM

  • Le 10 mai 2012 à 08:44

    Tu vois que l’on est d’accord sur beaucoup de choses, sauf pour le moment de "faiblesse" qui est plutôt un manque d’intelligence, quoi qu’il en soit c’est bien pour ça que c’est ingouvernable et que l’iceberg se rapproche. BIZZZ Olive

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