"Anita, de Groix"

"Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire"

Carnet noir

2 commentaires
Photo hommage d’Alain Roupie
à son ami Jo Le Port

« Le vent se lève  ! . . .

Il faut tenter de vivre  ! » écrivait Paul Valéry alors tentons…

Il est des jours, où l’on se réveille au cœur de la tempête, ou l’on est ballotté sur une mer déchaînée, sans vraiment comprendre ce qui nous arrive…

Un proverbe africain disait : quand un ‘‘ancien’’ meurt, c’est une bibliothèque qui brûle. Que ces mots attribués à Amadou Hampâté Bâ te vont bien. La première fois que je t’ai rencontré, chez Beudeff, les bras croisés, les sourcils froncés, tu étais comme un roc face à la marée humaine des clients plus ou moins frais. Mais il est, sur notre caillou, des rochers au cœur tendre. Comme un certain renard, tu ne demandais pas mieux que d’être apprivoisé. Alors, on a parlé, parlé et parlé. Mon approche universitaire de l’histoire t’intriguait, et moi j’admirais ton savoir, ton érudition, une sorte de connaissance historique absolue de l’ile et de ceux qui y vivent. Car dans ton cœur, tu portais cet amour de notre île et de ses habitants. Tu étais sur de nombreux projets comme les pauses-cafés- « Mémoire d’une ile ». Le projet était de sauver la mémoire des anciens, et tu en as sauvé de la mémoire. Mais qui va sauver le sauveteur quand le vent se lève  ?

Tentons de vivre. Que de bons moments passés ensemble. Je me permettrai de dévoiler la seule fois où je t’ai vu sécher sur une question d’histoire de Groix. C’était il y a quelques semaines, au jeu des milles Ormeaux, nous étions attablés à la terrasse du Triskell. La présentatrice a demandé « Qu’est-ce qui à traumatisé les Groisillons en 2003 ? ». On s’est regardés avec des yeux incrédules, en évoquant les dates des différents drames, marées noires et autres turpitudes insulaires…

On à éclaté de rire en entendant la réponse : « le feu de chez Beudeff... ».

Puis tu as chanté, ces chansons venues d’un autre temps et qui nous semblent pourtant si familières, que nous avons reprises en chœur.

Il est, sur un petit caillou breton, battu par les vents et les marées, un petit rocher au cœur tendre qui s’en est allé avec sa bibliothèque et nous n’avons pas fini de le pleurer.

Yann Roland, le 10 février, 18:18


Vos commentaires

  • Le 10 février à 19:36, par boisjoly michel

    Paul Valéry ,et non Valérie ,

    Je connaissais Jo depuis 30 ans et c’était un bonheur de le le croiser et de lui poser des questions sur son île .Sa disparition me dévaste et son ombre ne me quittera pas en mai et en été sur l’île . Salut à toi, une des dernières figures du caillou .

  • Le 10 février à 20:06, par maryvonne

    Repose en paix, Jo !!!
    Tu vas retrouver tes potes:zef,zé ....et d autres...
    Ta présence manquera à beaucoup,sur le caillou et ailleurs.
    Kenavo Jo !

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