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Biche : Bulletin d’information - avril 2006

lundi 24 avril 2006, par Admin

Nos plus plates excuses à nos adhérents, privés d’infos le mois dernier pour cause de surmenage hivernal.

Le fait le plus marquant de la vie de notre association ces derniers
temps est sans conteste la réunion tant attendue réunissant les experts
chargés de définir les éléments destinés à l’écomusée de Groix, qui
devraient être extraits du bateau pour y être exposés. Raymond Labbé
disparu, il nous a fallu trouver un autre expert pour exprimer un point
de vue pertinent sur le sujet. À défaut de pouvoir vous livrer des
conclusions définitives de la réunion, je vous transmets l’avis de
François Vivier, qui est des plus encourageants pour la suite de notre
projet.

Projet de conservation
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(Il a été évoqué l’éventualité d’exposer la voûte de Biche à l’écomusée
de Groix)

- La récupération de la voûte sera une opération très délicate et
coûteuse, puisqu’il faudra assurer la cohésion de l’ensemble enlevé
comme celle de la structure à restaurer, conserver, peut-être avec des
gabarits réalisés à cette fi, la géométrie dans l’espace de cette
voûte, pour pouvoir en assurer la reconstruction de façon aussi fidèle
que possible. En particulier je vois mal l’intégration de l’étambot
dans l’ensemble prélevé.

- La voûte elle-même, dont la structure et même le bordé sont fortement
déliés et dégradés, semble nécessiter une restauration pour pouvoir
présenter au public quelques chose qui soit à la fois lisible (est-ce
le cas d’une voûte séparée du reste du bateau ?) et surtout donne une
image positive de ce qu’était un thonier.

- Dans l’incertitude du financement de ces travaux additionnels, tout
cela est de plus susceptible de nuire au projet de restauration et il
faudra y veiller.

Projet de restauration / reconstruction
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J’adhère à la façon dont Yann Mauffret (chantier du Guipp) a présenté un
projet de restauration, consistant à délivrer les éléments de structure
les uns après les autres et à les remplacer par des pièces identiques,
permettant à la fois d’acquérir une connaissance très précise des
détails de charpentage du bateau et d’en faire une reconstruction tout à fait fidèle. C’est la démarche qui permet de qualifier de restauration une telle opération, plus que la quantité de bois restant du bateau d’origine. Donner au bateau restauré une espérance de vie comparable à celle d’un bateau neuf me semble bien préférable à vouloir conserver à tout prix des éléments de structure fatigués. La restauration constitue à mon sens le projet majeur et le plus précieux au sens de la préservation du patrimoine maritime pour les raisons suivantes :

- Elle permet une connaissance intime des détails de construction du
bateau, détails qu’il importe de conserver sous formes de photos et
relevés.

- Elle permet de maintenir les savoir-faire de charpente marine
traditionnelle.

- Elle permet de réapprendre la façon de faire naviguer, voire de
travailler (pêche) du bateau.

- Elle permet au public de voir de la meilleure façon ce qu’était un
thonier (et sa voûte en particulier) et lui permet même de faire des
sorties à la mer qui mieux que tout, permettent d’approcher ce qu’ont
pu vivre les marins qui armaient ces bateaux.

Conclusion
==========
Il y a une complémentarité certaine entre les deux démarches,
muséographique d’une part, restauration du bateau d’autre part, et il me
semble que cela n’a pas été clairement établi lors de la réunion du 28
mars. Sans remettre en question fondamentalement les orientations
prises, il conviendra, lors de la réalisation des travaux, de faire des
choix définitifs qui ne compromettront pas le projet majeur de
restauration et permettront de tirer le meilleur de l’ensemble des
budgets, tant pour conserver la mémoire de ces bateaux que pour la
transmettre au public d’aujourd’hui et de demain. »

L’association remercie François Vivier qui a pris le temps d’intégrer
tous les aspects de notre engagement avant de nous adresser ses
conclusions.

Nous avons à ce jour la certitude de bénéficier de l’aide financière
promise par le Conseil Régional, un appui qui devrait valoriser
l’association auprès des financeurs privés.

Vous recevrez bientôt une convocation pour l’Assemblée Générale de
l’association, prévue mi-mai, à l’occasion de laquelle vous pourrez tout
savoir sur le degré d’avancemen_t du projet. À n’en pas douter, nous
abordons le deuxième stade du sauvetage de Biche, et aurons plus que
jamais besoin de votre présence et participation physique, pour animer
les manifestations auxquelles nous pourrions participer tout au long de
la saison, pour promouvoir le projet, pour mettre en place une équipe
capable de gérer le secrétariat et la communication sans interruption
et, d’urgence, pour aider William Duviard à finir le Mini-Biche avant
l’Assemblée Générale. Vos candidatures sont les bienvenues dés
maintenant.

Bon début de saison à tous

Alexandre de Roquefeuil pour les Amis du Biche

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