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Tara : un an dans les glaces

lundi 3 septembre 2007, par Admin

Tara fête ce 3 septembre, un an de dérive à travers l’Océan Arctique. Tara a parcouru 3 400 kms à la vitesse moyenne de 9,3 km/jour.

La distance en ligne droite est de 1 400 kms. En se basant sur cette moyenne, Tara sortirait en Février à 80°N. Le courant devant historiquement s’accélérer à l’approche du Fram, Tara devrait atteindra 80°N entre le 15 décembre et le 15 janvier.

Ce long voyage de Tara est passé à 160 km du Pôle Nord géographique par 88°32’ Nord le 28 mai 2007. De loin, la latitude la plus nord jamais atteinte par un navire

À l’occasion de cet anniversaire, nous avons posé les mêmes questions à Etienne Bourgois, directeur de l’expédition Tara Arctic et à Grant Redvers, chef d’expédition à bord de Tara.

Etienne Bourgois, quel est pour vous le bilan de cette année de dérive ?

Etienne Bourgois : Un bilan très positif même au-delà des espérances de l’équipe.Tara et son équipage ont tout donné pour que toutes les manipulations scientifiques puissent être effectuées tous les jours en toute sécurité et que le maximum de données puissent être envoyées dans les laboratoires liés au programme de l’Union Européenne, DAMOCLES.
Sur le plan logistique, de nombreux plans avaient été envisagés pour les différentes rotations finalement c’est la combinaison de tous ces plans qui a porté ses fruits avec en supplément une dose de diplomatie auprès des autorités russes qui depuis quelques mois revendiquent avec insistance des droits sur le territoire arctique.
Le mélange culturel avec 13 nationalités sur la base en avril nous a fait vivre une expérience unique menée par 2 hommes hors du commun Grant Redvers le chef d’expédition et le capitaine Hervé Bourmaud qui ont choisi de passer 2 années à bord de Tara.

Quel est votre souvenir le plus marquant ?

EB : Sans aucun doute, le dernier port avant la glace, Tiksi, car j’étais à 2 doigts d’annuler l’expédition avec un bateau bloqué par des complications administratives.

Votre plus grande satisfaction ?

EB : Ma plus grande satisfaction est d’avoir réussi à sensibiliser le maximum de personne sur l’Arctique et le réchauffement climatique. La presse et le grand public ont dès le début soutenu Tara et nous ont suivi dans cette grande aventure.

Votre plus grande peur ?

EB : Etre impuissant devant un problème qu’il y aurait sur la banquise.

Votre plus grande frustation ?

EB : Ne pas être sur le bateau pour vivre cette aventure en direct de la banquise et non pas sur terre.

De votre côté, comment vont se passer les prochaines semaines ?

EB : Dans les prochaines semaines, la pression va monter car nous allons nous mettre à réfléchir sur la sortie des glaces de Tara qui d’après les derniers calculs devrait se passer au milieu de la nuit polaire dans des conditions extrêmes et agitées.

Quelles sont pour vous les importantes échéances à venir ?

EB : La première échéance c’est bien sur la sortie des glaces. Puis dans un 2eme temps les premiers résultats scientifiques qui nous donnerons une visibilité sur l’avenir de la banquise.

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