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Saint-Guénolé : la modernisation du port fait des remous.

jeudi 24 août 2006, par Admin

Un "Comité des opposants à la création d’un terre-plein sur la mer et au stockage de boues hautement toxiques dans le port de Saint-Guénolé" a vu le jour. Comme son nom l’indique, il refuse que les cailloux issus du déroctage du port et que les boues de dragage contenant divers métaux lourds, servent à la réalisation d’une aire de 26 500 m2. Et les premiers retours de l’enquête d’utilité publique sur ces travaux qui prévoient aussi la réalisation d’un nouveau quai de 158 m.. ne semblent pas très positifs.

Le Marin 18 août 2006

Commentaires

  • Objet : Enquête publique relative aux travaux de restructuration du port de St Guénolé

    Monsieur,

    Suite à notre lecture du dossier en mairie de Saint-Guénolé, nous vous prions de bien vouloir noter au registre d’enquête les observations qui suivent au nom de l’association de protection de l’Homme et de l’environnement Robin des Bois dans le cadre de l’enquête publique citée en objet.

    Robin des Bois s’oppose à l’utilisation des 11.000 m3 de vases polluées pour la création d’un terre-plein/décharge à l’interface terre/mer dans le cadre des opérations d’amélioration des conditions d’accès du port de Saint Guénolé pour les raisons détaillées ci-dessous.

    Les vases à draguer sont particulièrement pollués en cuivre, mercure, zinc, hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et en TBT. Les teneurs en mercure atteignant 1,58 mg/kg, en cuivre (200 mg/kg) et en TBT culminant à 0,99 mg/kg sont particulièrement inquiétantes et doivent inciter les autorités portuaires et les services de l’Etat à entreprendre des mesures immédiates de réduction à la source des pollutions. Nous regrettons l’absence de dénombrement de phytoplanctons toxiques dans les vases et de prise en compte de leur éventuelle dispersion au moment du dragage, malgré un contexte régional propice et des dispositions règlementaires incitant à de telles investigations.

    Si l’absence d’immersion constitue un progrès, l’utilisation de ces déchets, inscrits en tant que tels dans le catalogue européen, en remblaiement sur la mer pour la constitution de nouveaux terre-pleins n’est pas admissible.

    La demande ne prend pas en compte les impacts dans l’environnement des rejets des bassins de décantation. La qualité des eaux rejetées a été insuffisamment évaluée ; les tests de lixiviation sont incomplets (les HAP et le TBT par exemple n’ont pas été analysés). Le relargage des polluants dans l’eau lors de la manipulation de sédiments fins est un phénomène avéré. Le rejet en mer des eaux de décantation, des eaux pluviales et d’infiltration est à proscrire et les eaux et boues résiduelles doivent être dirigées vers un centre de traitement.

    Le recouvrement de ces sédiments pour la réalisation d’un parking ou d’une aire de ramendage équivaut à une opération d’enfouissement de déchets. Le stockage de sédiments sera une source de pollution diffuse des eaux du port et plus généralement du littoral ; la pose d’une simple géomembrane dont la pérennité n’est pas assurée ne peut être considérée comme un mode de confinement à court, moyen et long terme.

    En tout état de cause, si cette solution de terre-plein décharge était malgré tout retenue, ces aménagements devront être considérés comme des installations Classées pour la Protection de l’Environnement à surveiller de près.

    Enfin, aucun aménagement n’a été prévu pour réduire les pollutions à la source. La création d’une aire de carénage, avec récupération et traitement des effluents, témoignerait d’une volonté de relance des activités du port et d’abaisser le niveau de contamination afin que les futurs dragages d’entretien ne soit pas problématiques.

    En conséquence, nous demandons une nouvelle enquête publique avec la recherche de solutions opérationnelles de valorisation après traitement des sédiments pollués.

    En vous remerciant de votre attention, je vous prie de croire, Monsieur le commissaire enquêteur, en l’expression de mes salutations respectueuses.

    Florian LACOMBE Chargé d’Etudes

    • Le conseil Général du Finistère vient de valider le projet de stockage de vases polluées lors de sa commission permanente du 5 décembre 2006 sans tenir compte des risques de pollution de l’eau du port et plus généralement le littoral.
      Les pouvoirs publics finistériens vont donc bétonner un peu plus la côte se débarrasser de vases polluées et celà en dépit de l’évolution défavorable de la flotille de pêche.
      Voir l’article du télégramme du 5/12/2006

      ML QUEFFELEC, Saint Guénolé -Penmarc’h

    • Le projet, qui a fait l’objet de l’étude d’impact réglementaire, a été
      soumis, par ailleurs, à la procédure d’enquête publique (notamment au titre
      de la loi sur l’eau), qui s’est déroulée du 1 e r août au 1 e r septembre
      2006. Elle a donné lieu à de très nombreuses observations qui ont nécessité
      l’ouverture de trois registres.
      Le Télégramme 5/12/2006