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Petites mains et "sacrée" corvée !

mardi 15 avril 2008, par Admin

Je le tiens de ma mère qui connût cela avant guerre, quand il fallait résoudre quelques problèmes d’évacuation.

Groix en la matière n’était pas mieux loti que le continent. En ce temps-là, point d’épandages, point de lagunages.

A Locmaria la chose était bien organisée, et la bienséance respectée !

"Guitte ! C’est ton tour de purin !"

Ca, c’était le petit refrain de la journée.

Guitte avait beau protester, il fallait bien s’exécuter, le seau de purin, c’était le boulot des gamins. Et c’est ainsi qu’on pouvoir voir culottes courtes et nez plissés munis de la précieuse cargaison cheminer vers le quai en faire offrande à la marée.

Pour les animaux la chose pouvait donc se faire décemment en plein jour. Mais, il en allait autrement pour les petits besoins de leurs propriétaires.

La discrétion étant de mise, c’est au claire de lune, voire à la lanterne, qu’on pratiquait . Et tous les soirs avait lieu cet étrange ballet. Aller retours furtifs entre la maison et le quai pour s’acquitter de la tâche ingrate mais Gling ! le cliquetis du couvercle à chaque fois vous trahissait. Marée haute, marée basse, qu’importe ! Le tout était de se débarrasser au plus vite ! M’est avis que bien des promeneurs ont pu admirer le travail de la nuit briller aux lueurs du matin sur les pentes de la falaise ! Dans le noir, pas facile de viser juste !

Comme toujours, il y avait les privilégiés. Louer les services d’un travailleur était autrement plus noble. Un coup de brouette et la tinette était proprette. Grâce au petit métier, la dignité était préservée. Il fallait certes avoir de l’aisance (approprié pour le coup) mais que n’aurait-on pas fait pour se soulager de la corvée.

Voilà, je viens en quelque sorte de déposer ma petite contribution. Mais je parle d’un temps lointain ! Désormais vidange et assainissement appartiennent au langage courant.

Mélanie B.

Commentaires

  • Evacuations d’urgence :

    Merci Mélanie d’avoir enfin sorti de l’anonymat « Pitaud », sa brouette et son chien jaune.
    Les grincements de la roue de sa brouette résonnent encore dans les rues du Bourg et de St Albin, malgré les suintements du matériau transporté qui auraient du abondamment huiler l’essieu.

    Quand à Locmaria, permettez-moi d’ajouter aux exploits nocturnes du Courdjel (Cruguel), les vidanges du seau d’aisance nocturne dans le ruisseau du « Prad », alors à ciel ouvert, ainsi que les rejets en bord du « Jablec » mettant mulets et poissons variés dans une grande effervescence.

    Le cycliste nostalgique.

    • Je l’avais oublié ce nom de courdjel. Décidément, je ne mets plus assez souvent les pieds à Locmaria.
      Joli moment, pour moi au moins, que cet échange !
      Ah si une dernière chose : pour ma mère il s’appelait "Paul LILOUC" (phonétique bien sûr !), le monsieur à la brouette. Le même, quelqu’un d’autre ???

    • enfin sorti de l’anonymat « Pitaud », sa brouette et son chien jaune.

      Je ne savais pas que Pitaud avait ce genre d’activité, en tout les cas c’était un personnage sympathique et ma fois célèbre, je me souviens avoir appris son décès par la presse vers 1966 je crois alors que j’habitais encore à Abidjan....

      Didier

    • Rectification historique :

      « Polly Louc », ce surnom dont je tairai le patronyme, était une famille de Liaker à Locmaria. Le 1er Polly était cantonnier de Groix et avait une réputation d’homme très inamical.

      Le second Polly, fils du précédent était le frère d’Arthur « Louc », le célèbre hurleur à la voix de stentor, invectivant dans les langues bretonne et française dès le quartier de Tromor, les galibars susceptibles de toucher à son annexe amarrée au quai de Locmaria.

      Rien à voir avec "Pitaud", philosophe vidangeur millionnaire*, résidant dans un garage du Bourg.

      * d’après une légende locale on aurait trouvé un pactole en billets de banque caché dans la paillasse de son couchage.

      Le cycliste Locmaraïste.

    • paul ilouc comme vous le dite si bien était mon grand pére et il n’a jamais vider les chiottes à la brouette

    • J’attendais que l’admin en chef de ce site y aille aussi de son souvenir mais.... il doit être surbooké comme d’hab.
      En 1970, à dix jours d’un départ en vacances en Espagne (papiers d’identité dictatorialement en règle même pour le petiot) Le CHEF de famille décide qu’il préfère aller à Groix.
      Branle-bas de combat : trouver fin juin une location pour juillet d’autant plus que les locations ne se faisaient pratiquement qu’au mois à l’époque, c’était mission impossible.
      Un jour de congés et hop, en voiture, vapeur et tour de l’île avec bouche à oreille familial et amical. RIEN !
      jusqu’à ce qu’à Locmaria, on nous informe qu’une dame qui louait habituellement ne l’avait pas fait cette année. La brave dame avait une bonne raison ! Atteinte d’une grave maladie depuis la fin de l’été précédent, elle n’avait pas remis sa maison en état (et ses précédents locataires avaient fait fort...). La famille en entier assure que ça n’a pas d’importance et qu’on va s’atteler au ménage ... et à la vaisselle ...
      Tout va bien, jusqu’au moment où le N° 3 (8ans) demande où sont les toilettes.
      - dans le jardin, derrière la petite porte ..... hurlements !
      des toilettes du plus pur style Louis Caisse : une planche trouée placée au dessus- d’une poubelle quasiment pleine et bruissant du vol d’une nuée de mouches !
      Il a fallu attendre quelques jours que le monsieur à la brouette vienne officier et pendant toutes les vacances, nous avons dû emmener à chaque envie, le n°3 chez la chère cousine Isabelle (Guylaine doit se rappeler de l’air penaud de son aîné de peu...)
      Mais je n’ai pas demandé le nom du monsieur à la brouette....
      AM
      Nous avons aussi le souvenir, à la même époque, d’une location à Quéhello où nous avions à disposition des toilettes chimiques mais sans aucun endroit pour aller les vider...
      Nous attendions la nuit pour prendre le petit chemin qui passait au large de chez la cousine Marie Vaillant-David de peur qu’elle ne se moque en nous voyant transporter le vase sacré vers la lande du vallon...