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Océan Propre s’oppose au clapage des boues

lundi 30 octobre 2006, par Admin

La biologiste Maryvonne Le Hir apporte des éclaircissements au problème : « La teneur en substances toxiques des boues n’est pas le seul critère à prendre en compte lors de dragage et de clapage. »

Gwenaël Le Gras, Maryvonne Le Hir, biologiste marin et Bernard Margerie

Ouest-France 30/10/2006

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  • Les vases des ports de Venise ou de Marseille dans le béton du futur

    2007-01-03
    LA SEYNE-SUR-MER

    Entre Marseille et Toulon, un projet pilote tente d’associer durablement BTP et environnement en fabriquant du béton à partir de boues polluées extraites des ports de la Côte d’Azur et bientôt de Bretagne et d’Italie.

    Alignées sur un des terrains du port de la Seyne-sur-Mer (Var), de petites carottes (cylindres) de ce béton nouvelle génération sont exposées à l’air pour tester leur résistance. D’autres, invisibles pour le visiteur, sont immergées dans l’eau de mer.

    "Pour fabriquer ce béton, nous avons remplacé le ciment par des sédiments (vase, ndlr) dragués dans les ports du Var et de Marseille", explique à l’AFP Didier Grosdemange, ingénieur pour le bureau d’études In Vivo, l’un des partenaires de ce projet pilote initié par le conseil général du Var.

    La même expérience sera menée début 2007 avec des boues polluées draguées dans le port du Guilvinec en Bretagne et dans deux ports italiens : Venise et Ravenne.

    Après avoir rendu inertes les polluants contenus dans cette vase, les ingénieurs tenteront également d’en faire des remblais pour les routes et les carrières.

    Un recyclage d’autant plus important que ce sont des millions de mètres cubes de boues polluées qui doivent être extraits des ports européens, d’Amsterdam à Venise, afin de restaurer les milieux marins.

    "La mer a longtemps été considérée comme une poubelle et on trouve donc de tout dans ces sédiments portuaires", remarque Francis Cann, directeur des ports de la communauté urbaine de Marseille.

    Bouteilles, pneus, chaussures et plastiques flottent dans la vase qui a été extraite du Vieux-Port et est stockée dans une cuve à La Seyne-sur-Mer (Var). Plus grave, ces boues portuaires contiennent aussi des métaux lourds (plomb, cadmium, cuivre...), présents dans les peintures utilisées dans le passé pour la coque des bateaux, ainsi que des hydrocarbures.

    Confronté de plein fouet à ce problème en raison de la longueur de sa bande côtière (430 km), le Var a voulu développer une filière recyclage plutôt que de stocker ces énormes quantités de boues polluées dans des décharges ou des conteneurs étanches sous l’eau, comme le font les ports de Rotterdam (Pays-Bas) ou de Livourne (Italie) pour parer au plus pressé.

    Les expériences menées sur le port de la Seyne incluent le traitement des vases par oxydation à l’air libre mais aussi par ajout d’acide phosphorique pour piéger les métaux lourds dans un cristal qui les rend inertes.

    Un comité composé de scientifiques de l’Ifremer, du CNRS, des universités de Caen, Marseille et Pau supervise le tout.

    "Les bétonniers et les cimentiers viennent ici pour voir ce qu’ils peuvent faire des matériaux car nos solutions devront être mises en place par des industriels", précise M. Grosdemange.

    "Nous voulons trouver des débouchés pour ces déchets marins au lieu de les mettre en décharge. Comme le ciment coûte cher, le remplacer par des boues pour la fabrication du béton peut être intéressant", ajoute-t-il.

    Le 11 janvier, le ministère de l’Equipement français lancera une campagne pour intégrer les déchets dans les matériaux de travaux publics.

    A terme, l’enlèvement des vases polluées et leur recyclage revêtira une importance capitale. En 2015, si la qualité des eaux portuaires n’atteint pas les niveaux fixés par l’UE, les amendes s’élèveront à 154.000 euros par jour.