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Le désaveu d’une politique

mercredi 19 juin 2002

Les élections passées, mobilisation pour nos exigences sociales

 A l’issue de quatre mois d’élections, la Présidentielle, puis les législatives, la droite triomphe, avec modestie, comme il se doit, selon la méthode dite Raffarin. Cette modestie bien hypocrite exprime surtout les craintes de cette droite tout aussi discréditée que la gauche qui lui a laissé la place. Elle a bien conscience qu’elle gagne par défaut : l’effondrement des partis de la gauche gouvernementale lui laisse les pleins pouvoirs mais elle n’a pas de réel soutien populaire, bien au contraire même.

Le désaveu d’une politique

 Au premier tour de la Présidentielle, Chirac avait obtenu moins de 20 des voix. Et de scrutin en scrutin, le nombre des abstentions n’a cessé d’augmenter. Pour ce deuxième tour des législatives, quatre électeurs sur dix n’ont pas trouvé de raison d’aller voter pour les candidats des différents partis gouvernementaux.
C’est un cinglant camouflet pour tout ce petit monde des partis de pouvoir, uniquement préoccupé d’eux-mêmes et de leurs propres intérêts personnels et qui peuvent changer de discours comme de chemise. C’est une crise de confiance vis à vis de la politique que les uns et les autres ont mené depuis vingt ans, séparément ou ensemble, pour défendre les intérêts des classes privilégiées et du patronat. De la cohabitation à l’alternance.

 Les partis de la gauche gouvernementale ne songent qu’à se refaire une santé en attendant les prochaines élections. Aucun d’entre eux ne fait la critique de la politique qu’ils ont menée pendant vingt ans au détriment des classes populaires. Ils critiquent la droite pour se différencier et faire oublier qu’elle continue la politique qu’ils ont eux-mêmes mise en route. Ils espèrent que nous aurons la mémoire courte !
Ils rêvent d’une l’alternance, à l’américaine. Quand les uns sont usés, on change pour continuer la même politique au service des mêmes intérêts économiques dominants.

 N’est-ce pas Jospin qui, en plein accord avec Chirac, a voulu la réforme du quinquennat, et renforcer les pouvoirs du président en mettant les élections législatives directement dans la foulée de la présidentielle ? Il croyait qu’en prime cela le servirait, il a perdu, mais le système fonctionne pour assurer la stabilité politique.

Une politique pour les riches

 Pour Raffarin et les siens, tout ce qui profite aux riches est bon pour les pauvres ! Sous prétexte de lutte contre le chômage, ils veulent, dés cet été, diminuer les impôts pour les privilégiés avant d’abaisser les charges sociales pour les patrons pour ensuite faire des économies budgétaires au mépris des services publics, en bloquant les salaires, en s’attaquant aux retraites.
Ils aggravent l’insécurité sociale et en prime agressent les plus démunis accusés d’être responsable de la violence, de la délinquance alors que c’est leur politique qui dérègle toute la société. La démocratie est en crise parce qu’il n’y a pas de démocratie possible dans une société qui fabrique les inégalités. Il faut changer la politique, c’est à dire faire en sorte que la population puisse contrôler et décider en fonction des intérêts de la collectivité.

Regrouper nos forces

 Une autre politique est nécessaire pour répondre à l’urgence sociale et démocratie. Elle trouvera sa force et son dynamisme dans les mobilisations et les luttes du monde du travail et de la jeunesse comme cela a eu lieu entre les deux tours de l’élection Présidentielle. A travers cette mobilisation ont commencé à se regrouper ceux qui tirent les leçons de la faillite des partis de la gauche plurielle et veulent agir par eux-mêmes pour défendre les droits sociaux et démocratiques que le capitalisme foule aux pieds.

 Unir le monde du travail et la jeunesse, toutes les organisations, syndicats et associations contre les mauvais coups que le gouvernement et le patronat préparent, voilà l’urgence dans les semaines et mois qui viennent.

 Mais au-delà, il faut construire une nouvelle force politique, représentant les intérêts du monde du travail, reprenant les idées du socialisme et du communisme que le Parti Socialiste et le Parti Communiste ont abandonnées, faisant sienne la lutte écologique dont les Verts ont fait trop souvent une monnaie d’échange pour avoir des élus. Seul, on ne peut rien, ensemble, on peut agir, tous ensemble nous changerons le monde !

17 juin 2002 LCR 56