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Le Cercle Celtique Barde Blei Mor s’exporte

samedi 11 novembre 2006, par Admin

Octobre 2006, échange culturel avec la Corrèze, suite de l’initiative lancée l’année passée par Sylvie Boudy et son frère Pascal. A ceux qui se demandent ce qui motive notre attrait pour la culture de nos aïeux, une sorte de réponse. La culture est source d’échanges entre les vivants.

Arrivée de nuit à Perpezac le Blanc, sur les traces de Jean-Louis qui nous attendait à Brives la Gaillarde pour nous montrer le chemin. A 600 km de Lorient, le village, suspendu dans l’immobilité absolue de l’air, s’accroche à son coteau tous feux éteints. Enfin presque, nous voilà place de la mairie, les sourires éclairent la nuit, retrouvailles.
Ils étaient à Groix l’année passée, une trentaine de Corréziens venus nous faire entendre leur musique et montrer leurs danses. Au sein du Cercle Celtique, l’échange culturel s’était prolongé par de vraies relations d’amitié, et nous avions promis de faire le parcours inverse pour aller nous aussi à la rencontre de leur culture, dans son cadre naturel.
Pendant qu’un café fume et que le cidre pressé de la veille circule sur les tables, on organise l’hébergement chez l’habitant, et déjà, des instruments s’échappent de leur boite, l’occasion de constater que les morceaux appris l’année passée se sont bien acclimatés. Mais il se fait tard, on abrège et chacun s’en va dormir pour être d’attaque le lendemain

A l’aube, la vallée nous offre son spectacle d’automne, une mer de brume d’où émergent crêtes et bosquets, ici et là effilochée par le soleil tranchant. C’est beau et surtout inhabituel pour nous ; Ils sont balèzes les perpezaquois pour la qualité de l’accueil. Nous voila entraînés dans une ballade au travers des collines, crêtes et forêts environnantes, qui nous mène devant les grilles d’un château qui domine le village ; pas vilain tout cela, dans les couleurs d’automne que le soleil enflamme. A l’unanimité, on aime.

L’heure de midi approche, le groupe Krampouez Lipouz, nos amis de Douarnenez, débarque suivi de prés par le cercle de Chartre de Bretagne et ses musiciens ; on déjeune et très vite s’organisent des ateliers de danse et de musique, dispersés dans le village. Une bonne cinquantaine de danseurs se retrouvent place de l’église, devant l’unique bistrot. Bertrand, de Krampouez Lipouz, donne le ton, la part belle est faite au chant, et nous dévalons l’après midi de notes en notes, danses après danses. Les organisateurs doivent nous prier pour que nous rejoignions les abords de la mairie, où des officiels régionaux sont venus constater et encourager les vertus des échanges culturels. Par chance, la tradition locale n’est pas aux discours fleuves, et nous revenons vite aux choses sérieuses, la musique et la danse.
Sautant d’une bourrée à un kost er hoet, glissant de valse en gavottes, les musiciens se relaient en alternant les styles. Peut être moins populaire en Corrèze qu’en Bretagne, la musique locale est bien vivante et ne mérite pas l’appellation péjorative de folklorique. L’oreille apprend vite à en déceler les subtilités, mais il est vrai que le bal est mené par des pointures. Les danseurs sont nombreux et rien ne semble pouvoir entamer leur énergie.

Vers deux heures du matin toutefois, l’oil averti perçoit un petit air de fatigue, les voix sont moins assurées, les sauts moins vifs, on se décide à faire une pause. A gousket !

Après quelques heures de sommeil, nous profitons de la matinée pour répondre aux invitations diverses, chasse aux champignons, dégustations, courses au marché du village voisin. Nos bagages s’alourdissent de quelques kilos de bonnes choses, à base de canard, de fromage et de fruits. Onze heures, les groisillons se font remarquer en préparant la grillade de trente kilos de thon germon, pendant que le cercle de Chartre de Bretagne cuisine une montagne de moules. Repas arrosé d’un vin de pays, de ceux qui en ont le caractère, un peu âpre et coloré mais 100% bio garanti sans mal de crâne ; tout est englouti en quelques minutes. Un tonneau de café accompagne les gâteaux bretons, alors que déjà on entend ici et là des mélodies découvertes la veille. Et c’est reparti, les groupes se mélangent, la musique reprend jusqu’au dîner, pendant lequel Philippe, de Melrand, nous fait un one plouc
show de son cru. Entre un paysan breton et un agriculteur corrézien, le langage est cousin, le courant passe même sacrément bien, ovation pour l’artiste.

Une potion magique à base de pommes nous remet sur pied pour cette deuxième soirée, on en a vu qui faiblissaient à la fin du repas, il fallait agir !
Pas de méprise, on apprécie les bonnes choses avec modération, personne n’aura eu l’indécence de rouler sous la table pendant ces deux jours.

Honnêtement, cette deuxième soirée sera un poil moins électrique que la veille, mais si on pouvait canaliser notre énergie pour remplacer les centrales nucléaires, personne n’imaginerait en fabriquer.
Petite pause à minuit, le cercle de Chartres de Bretagne nous quitte à bord de son bus. Un dernier coup de klaxon et la soirée se poursuit, en pente douce jusqu’à épuisement général.

Au-revoirs chaleureux le lendemain matin. Tous gonflés à bloc par ces deux jours sans nuages, nous reprenons la route vers la Bretagne, la longue route, qui marque trop bien la distance et l’éloignement. Rendez vous est pris pour l’année prochaine, pourquoi pas à Douarnenez ?

AR

Commentaires

  • Nous aussi, Alex, nous n’avons ramené que de très bons souvenirs dans nos valoches !... Quand la musique se conjugue avec l’amitié, la convivialité et les rencontres fraternelles, ça ne peut être que du bonheur !
    Notre périple corrèzien aura une suite, c’est sùr ! Par contre, faire ça à Douarnenez sera compliqué : Nous sommes peu nombreux, n’ avons pas une association derrière nous, et donc la logistique qui va avec.

    Alex, comme d’hab tu nous régales de tes textes et de tes photos. à ce propos, peux-tu nous envoyer celle du lever du jour dans la brume ?

    Amitiés à tous

    Annaig et Jacques Douarnenez/Quehello

  • Que du bonheur pour une rencontre réussie au-delà de ce que nous pouvions imaginer. Nous n’oublierons pas cette "communion" musicale et dansante lors de l’anniversaire de 2 de nos sociétaires. Merci à tous pour ces merveilleux moments. Henri et Valérie P.

  • Ravis que notre Corrèze (sous le soleil), et l’accueil de ses habitants vous aient plu.
    Merci de nous avoir apporté votre musique, vos danses, vos magnifiques costumes et surtout votre plaisir de faire connaître votre culture.
    Ceux sans qui ces échanges n’auraient pu avoir lieu : Lucien et Anne-Marie Boudy, les parents de Sylvie et P.ascal