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Lafarge

vendredi 5 janvier 2007, par Admin

Assemblée générale de l’association de sauvegarde et de protection du littoral de la presqu’île de Gâvres
Extraits du Procès-Verbal

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Ce projet d’extraction de sable a fait, dans un premier temps, l’objet d’un recours en annulation devant le tribunal administratif de Rennes..../...
Dans un deuxième temps, un recours en annulation a également été introduit contre la décision d’autorisation d’ouverture des travaux, signée par le préfet du Morbihan, le 21 octobre 2005, à la suite de la déclaration de travaux des sociétés S. R. D., G. S. M., et granulats Ouest, filiales du groupe Lafarge. Aucune décision n’est intervenue à ce jour.

Le PER sud Lorient concerne à ce stade une phase de recherche et d’expertise qui débouchera à terme sur une exploitation de l’ordre de 600 000 tonnes de sable par an, qui durera au minimum 30 années. En raison du caractère catastrophique pour nos plages et notre cordon dunaire d’un tel projet, nous avons pris l’initiative de vous réunir ce soir.

En effet, nos plages subissent déjà un important dégraissement naturel qui risque, de l’avis d’un certain nombre de personnes compétentes, d’être amplifié considérablement par une extraction de sable réalisée à 5 kms au large de nos plages.

Il y a lieu également de noter que le périmètre prévu pour cette extraction est un secteur de pêche important pour tous les professionnels : fileyeurs, caseyeurs, ou chalutiers. Toute cette zone devrait donc être sinistrée, d’où un manque à gagner considérable pour toutes ces professions. De plus, cette zone constitue une immense frayère où se côtoient bars, merluchons, lançons, sardines, coquillages, et bien d’autres espèces.

C’est pourquoi, nous exprimons notre très grande inquiétude pour les générations futures.

les actions menées dans le cadre du salon nautique
Jimmy PAHUN, champion du tour de France à la voile, très impliqué dans les problèmes environnementaux, rapporte les différentes actions qu’il a conduites, notamment à l’occasion du salon nautique à Paris où il a déployé une banderole de l’association de Gâvres, aux côtés d’Isabelle Autissier, protestant contre le projet d’extraction de sable. _ Cette banderole avait été préalablement signée par tous les coureurs de la Route du Rhum ainsi que par un grand nombre de personnalités du monde de la mer mais également de la presse et des lettres. De Loïc Peyron, à Éric Orsenna, en passant par Gérard Holtz, Georges Pernoult, Lionel Le Monchois etc… tous ont clairement manifesté leur engagement.

Le dimanche 17 décembre 2006, il a participé à l’émission écolographie, diffusée par Europe un, dans le cadre d’un face-à-face avec un responsable de la société Lafarge, mettant ce dernier constamment sur la défensive.

la création du collectif
Jean Grésy, vice président de l’association, rappelle que le sable n’est plus fabriqué par la nature ou la mer, et que le stock de sable existant a été fabriqué à la fin du quatrième millénaire, lors de la fonte des glaciers. Dès lors que ce stock n’est plus susceptible de renouvellement, il y a un risque de tarissement à terme comme en matière d’hydrocarbures. Il y a 50 ans un certain nombre d’extractions ont été conduites pour réaliser d’une part la base sous-marine de Lorient et d’autre part pour reconstruire toute la ville de Lorient après sa destruction. Le phénomène de dégraissement des plages auquel nous assistons aujourd’hui trouve sa cause dans ces extractions faites sans précaution voici cinq décennies. Les trous opérés se bouchent naturellement par des apports de sable prélevés sur les dunes, les plages ou les avant plages. Si de nouveaux prélèvements, de l’importance de ceux qui sont annoncés, étaient effectués, cela conduirait à la disparition progressive de tout le cordon dunaire.

S’il n’existe plus de pare-choc pour arrêter les vagues, la mer, dont le niveau s’élève régulièrement, envahira progressivement les terres et les constructions dont les hauteurs culminent à cinq ou six mètres maximum au-dessus du niveau de la mer. Une partie de la région dispose d’un bâti construit en dessous du niveau de la mer et ce sont donc toutes les populations qui se trouveraient menacées. Ainsi il est possible d’entrevoir, selon certains scientifiques, à l’horizon de plusieurs décennies, suite à la disparition progressive du cordon dunaire depuis le début de la presqu’île de Gâvres jusqu’à l’isthme de Quiberon, la pénétration de la mer dans les villages bordant la petite mer de Gâvres, le littoral du Grand Site, de même qu’une menace forte de submersion de la ville de Carnac.

Ce projet, s’il devait se réaliser, menace également l’économie locale et toute l’économie touristique de la région.

Quelques signes peut-être positifs à noter toutefois : la maire de Lanester a refusé une nouvelle fois que le débarquement de 600 000 tonnes de sable se fasse au port du Rohu et le groupe Lafarge envisagerait de solliciter le renouvellement de son permis de recherche pour une nouvelle période de 24 mois, ce qui retarde d’autant la phase d’exploitation. Les deux problèmes étant liés, le retard de l’un explique peut-être le report de l’autre. Il ne s’agit donc pas de relâcher notre vigilance.

Ce collectif choisirait un nom qui permette de bien identifier son objet social. Comme le mot « dune » est au centre du dispositif de protection, je vous propose de retenir l’appellation suivante « LE PEUPLE DES DUNES », celle-ci reflétant l’union de ceux qui vivent ou travaillent derrière les dunes, sur la dune ou devant les dunes.

À ce stade de la réunion toutes les personnes présentes sont invitées à intervenir pour manifester leur position face à ce projet..../...

En termes de modalités d’action, sont privilégiés :

* Un appel incessant à tous les élus, et notamment au Conseil général. Il faut profiter de la période électorale à venir pour les sensibiliser sur la question. Le maire adjoint d’Erdeven, en charge de l’environnement, manifeste sa détermination et précise que, au sein du comité de suivi, l’ensemble des présents, et notamment tous les élus, sont hostiles à ce projet, sauf les représentants du groupe Lafarge et la DRIRE. D’ores et déjà, madame le Magueresse, adjointe au maire à Locmiquélic, informe qu’une question d’actualité sera posée au ministre de l’Industrie par madame Hervieux, sénatrice du Morbihan. Beaucoup de participants souhaitent voir interviewer publiquement tous les maires dépendant de Cap Lorient et tous les membres du conseil général.

* des actions de mobilisation : il faut qu’on nous voie et qu’on nous entende. C’est notamment dans le cadre d’une marche commune que se traduira la symbolique de ce collectif.

* des actions de mise en synergie des différentes associations, sans oublier les jeunes, jeunes surfeurs notamment, mais aussi les pêcheurs (ceux de la petite mer de Gâvres ont affiché un fort soutien) , agriculteurs, ostréiculteurs etc.

* des actions de mise en réseau par un site internet et des actions de sensibilisation des medias.
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La secrétaire : Monique le Martelot

Commentaires

  • bonjours,

    Une grande manifestation, sous une forme ou une autre, bien sur.
    Mais il faut d’abord connaitre le dossier de manière clair et précise,et sans doute aussi obtenir des soutients concrets et publics de personnes autorisées et impliquées directement ou indirectement dans ce dossier. La question du pour et du contre peut aussi se poser sur un plan purement économique et celà aussi doit etre éclairci au niveau des communes.
    La première idée qui vient à l’esprit, c’est bien sur "la chaine humaine", autant de grains de sable
    reliant Gavres à Quiberon, avec une gigantesque banderole déployée, en guise de lien, sur la barre d’Etel. Le tout filmé et commenté en direct d’un hélicoptère par les médias et/ou des spécialistes .
    Ne pas oublier non plus la Main, dont le symbole est universel.
    Le peuple de la dune,c ’est, à mon sens, pas suffisament explicite.
    Un collectif est un regroupement de structures et/ou d’individus indépendants par ailleurs.
    je propose donc, Kichen A Kichen "K A K", côte à côte en français, pour que les points de vue puissent être respectés. Géographiquement celà soulignerait une solidarité côtière.

    Tout celà étant dit, sachant que la vie continue et qu’il y aura des choix à faire sur dossier ou sur d’autres.

    bonne chance,

    Kichen A Kichen

    • "..."la chaine humaine"...une solidarité côtière."

      Projet envisagé à présent semble t il . (lu dans OF, entre autres).

      Ne pas oublier cette fois d’opter pour des hélicos autrement plus adaptés pour des prises de vues spectaculaires

      Kichen ha Kichen

  • Bonjour,

    en regardant sur le site de Surfrider Foundation j’ai vu cette info. Etant surfeuse sur la presqu’ile de Quiberon, je me sens concernée par l’avenir des dunes et du littoral. Comment vous aider ? Comment faire réagir les municipalités ? Comment pourrais-je vous apporter une voix de plus pour faire entendre le mécontentement qui nous envahi envers Lafarge ?
    Y’a t’il une pétition à signer ? J’aimerais vous aider, dites moi seulement par quel moyen.

    Cordialement,
    Morgane Cazaubon

    www.morganecazaubon@hotmail.com

  • Nous sommes deux Lorrains attachés à votre bout de terre (nous possédons en effet un petit pied à terre près d’Auray) Nous avons vu ce matin dans notre quotidien (Le Républicain Lorrain) un entrefilet sur votre manifestation qui aurait réuni 10 000 personnes à Erdeven contre l’exploitation du sable de mer. C’est un scandale sans précédent qui nous a révolté ce matin. Nous voulons donc pouvoir vour aider à défendre votre/notre patrimoine. Nous signons donc la pétition bien sûr mais plus encore voulons faire partie de votre association. Il faut entreprendre la même opération que pour défendre la Loire vivante. Mettre les poliques dans le coup ! Il ne faut pas laisser faire...

    Denise et Guy Feller, écrivain journaliste.
    6, rue de la Frontière,
    54730 Saint-Pancré

    • "Mettre les poliques dans le coup !"

      Patrick Devedjian, tout ce qu’il y a de "POLITIQUE" il me semble, a signé l’autorisation de recherche à Lafarge. Nelly Ollin, ministre de l’Environnnement n’a pas pipé mot !Il faudrait croire qu’on peut compter sur ce genre de "POLITIQUES" pour défendre l’environnement ?
      AM