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La lettre de la Maison de la réserve - N° 18 - 2007
mercredi 4 juillet 2007, par
Editorial
Lorsque l’on évoque la nature près de chez nous, aux portes de nos maisons, bien souvent on parle de "Nature banale". Il n’y a pas d’espèce remarquable, rare et l’on finit par considérer notre nature de tous les jours comme presque inintéressante. Cependant, à y regarder de plus près, on peut s’émerveiller du comportement de certaines espèces ; les fourmis par exemple sont toujours surprenantes à observer. Comprendre les relations entre les espèces et leur milieu est aussi, dans cette nature si proche, une expérience passionnante. (image : Phragmite aquatique - Acrocephalus paludicola)
C’est alors que l’on peut découvrir que, dans cette nature banale, existe aussi des choses qui elles ne sont pas banales. Ainsi, pas très loin de notre île, dans les marais de Pen Mané à Locmiquélic au cœur de la rade de Lorient, passe en migration de fin d’été un petit oiseau très rare, parmi les plus menacés au monde, le Phragmite aquatique.
La nature banale, en pleine zone urbanisée, coincée entre les ports de commerce, de pêche et militaire, devient alors extraordinaire. Le dossier de cette 18ème lettre portera sur ce petit passereau qui visite en fin d’été notre région, sur sa route vers l’Afrique.
Géologie :
Travaux en cours
Afifé El-Korh, étudiante à l’Université de Genève, sous la direction de S. Schmidt, a achevé son mémoire sur le "Métamorphisme dans les métabasites de l’île de Groix : étude pétrologique et géochimique".
Sous la direction de F. Gueydan de l’Université de Rennes I, deux étudiantes sont venues réaliser une cartographie haute résolution des affleurements de la Réserve Naturelle.
Louis Chauris, géologue brestois, a écrit un article dans le Bulletin de la Société des Sciences Naturelles de l’Ouest de la France sur l’Impact à l’île de Groix des émanations hydrothermales liées à l’intrusion du leucogranite de Plœmeur.
Suivi ornithologique
L’ année 2006 aura vu deux nouvelles espèces se reproduire sur Groix.
Nous avons déjà relaté ici le retour du Crave à bec rouge sur l’île. Au printemps dernier, c’est avec une joie certaine que nous avons constaté leur reproduction avec deux jeunes à l’envol.
La dernière reproduction connue sur Groix datait du 17ème siècle !
Une autre espèce qui fréquente Groix depuis fort longtemps, le Busard des roseaux, s’est également reproduit en 2006. Nous ne connaissions pas de cas de reproduction de cet oiseau sur l’île. Il est habituellement nicheur sur des zones humides. Ici, il a choisi un massif de prunellier pour installer son nid et mener deux jeunes à l’envol. Le couple avait déjà fait une tentative de reproduction sur le même site en 2005 sans pour autant aboutir.
Le couple de Grand corbeau s’est bien sûr reproduit avec deux jeunes. Quant au Hibou moyen duc, l’île de Groix semble lui plaire. C’est en effet deux couples qui se sont reproduit cette année ; l’un vers Locqueltas (trois jeunes), l’autre vers Moustéro (un jeune).
Quelques observations étonnantes sont aussi à évoquer :
Sur les mangeoires en hiver, comme un peu partout en Bretagne, au milieu des mésanges bleues, verdiers etc, nous avons observé des Pinsons du nord, des Mésanges noires ( Le Cornoux). B. Le Port à observé un Bruant des neiges aux Grands Sables, E. Le Boennec, un Pluvier guignard à l’Enfer, C. Guiader, un Pic épeiche à Port Tudy.
F. Le Cornoux a également vu à Port Tudy une Mouette pygmée, deux Faucons pélerins à Toulpri, un Torcol fourmilier à Moustéro.
Nombre de couples d’oiseaux marins nicheurs sur la Réserve en 2006
Goéland argenté | 249 couples |
Goéland brun | 7 couples |
Goéland marin | 6 couples |
Cormoran huppé | 28 couples |
Fulmar boréal | 29 individus (1 jeunes à l’envol) |
Sur la Réserve, les effectifs de Goéland marin (Larus marinus), Goéland brun (Larus fuscus), Goéland argenté (Larus argentatus) et de Cormoran huppé (Phalocrocorax aristotelis) sont comparables à ceux de l’année 2005.
Entre 1998 et 2003, les effectifs du Goéland argenté ont diminué pour se stabiliser autour de 220 couples à partir de 2003. Le dérangement humain sur la Réserve explique probablement ce phénomène, les emplacements de nids les plus accessibles aux promeneurs étant aujourd’hui désertés. Depuis 1997, les effectifs de Cormoran huppé fluctuent (entre 30 et 43 couples), comme ceux du Goéland marin (entre 3 et 9 couples). Les effectifs du Goéland brun ont diminué : de 45 couples en 1997, ils sont passés à 7 couples en 2006, la population s’étant déplacée vers les landes du Haut-Grognon, où le dérangement humain est moins important .
Bernard Cadiou, chargé de mission "Oiseaux marins" à Bretagne vivante, nous a demandé de mettre en place pour la seconde année consécutive, un suivi de la reproduction du Goéland argenté sur la Réserve Naturelle, dans le cadre de la préfiguration de l’Observatoire régional des oiseaux marins en Bretagne. Nous avons suivi 61 couples. 75 poussins ont éclos,mais seulement 22 jeunes se sont envolés des falaise de Pen Men. En comparaison, pour 46 couples suivis sur le port de pêche de Lorient, 91 poussins ont éclos et 73 de ceux-ci se sont envolés.
Pour les mouettes tridactyles sur Groix, l’année 2006 a été catastrophique. Il n’y a eu aucun jeune à l’envol, tous victime de prédation.
6 mouettes baguées ont été vues dans cette saison de reproduction 2006. Il s’agit de trois femelles nées à la pointe du Raz en 1999, 2001 pour deux d’entre elles et dans la Réserve de Goulien pour la troisième en 2003, d’un mâle né en 2002 à la pointe du Raz et enfin de deux individus de sexe inconnu né en 2002 et 2003 à la pointe du Raz.
Certains de ces individus fréquentent les falaises groisillonnes depuis 2004 et 2005.
Echouages d’oiseaux et de mammifères marins
Cette année, peu d’oiseaux (8) sont venus s’échouer sur les plages de la Réserve. Aucun des oiseaux retrouvés morts n’était mazouté.
En ce qui concerne les échouages de mammifères marins il faut noter une femelle de phoque gris (échouée vers Porh Coustic) de 4 semaines, ne pesant que 15 kg alors qu’elle aurait du peser 35kg, victime d’une infection génitale. Grâce à l’intervention rapide de C. Guiader et de C. Robert ce phoque a pu être sauvé et a été relâché par Océanopolis 98 jours plus tard avec un poids de 52 kg.
Inventaires des invertébrés terrestres
Chaque année apporte une nouvelle espèce de papillon. L’an dernier il s’agissait du petit Sylvain. Cette année Frédéric Le Cornoux à trouvé à Kermouzouët un Petit Nacré. Cette espèce n’avait pas été revue dans le Morbihan depuis 1980.
D. Vanoni a observé un papillon bien plus surprenant dans nos régions : un monarque.
Vous vous souvenez que depuis 1998, G.Tiberghien a initié un inventaire des invertébrés terrestres sur la Réserve. Des résultats commencent à nous revenir. Certaines espèces trouvées à Groix étaient jusqu’alors inconnues dans notre département voire dans la Bretagne ou plus étonnant encore dans la Région Ouest ! Chez les coléoptères par exemple G. Tiberghien a déterminé une espèce méridionale localisée dans les Asturies, l’Espagne méridionale et le Maghreb !
Inventaire de la faune et flore marine
Une sériole limon (Senola rivoliana) a été pêchée à Port St Nicolas par Q. Mezière le 21 juillet dernier. Il s’agit d’un poisson de l’Atlantique chaud. En 1998 J.C. Quéro, chercheur de l’Ifremer, signalait la capture d’un tel poisson à 5 reprises au nord de l’Espagne. Cette espèce remonte vers le nord à l’heure actuelle, phénomène peut-être dû au réchauffement des eaux.
En ce qui concerne les champs d’algues brunes autour de l’île, certains scientifiques ont mesurés leur taille et se sont aperçus d’une diminution importante de ces champs.
Diverses hypothèses sont émises pour expliquer ces changements :
– le réchauffement du climat entraînerait une élévation de la température de l’eau préjudiciable à la flore marine actuelle.
– l’insolation pourrait aussi avoir des effets sur les espèces découvrantes.
– la modification de la direction moyenne des vents et donc des houles (de ouest à sud-ouest), pourrait empêcher les algues de se fixer.
– la surpopulation de patelles mangeuses d’algues, pourrait également avoir son importance.
D’après ces chercheurs l’ampleur du phénomène observé est telle que l’on est en train d’assister à un bouleversement de l’écosystème côtier de Bretagne sud.
Label Bretagne Vivante à la commune de Groix
Le lundi 30 avril en présence du maire de Groix, François De Beaulieu, secrétaire général de Bretagne Vivante, a présenté le label Bretagne Vivante et entériné la convention signée entre l’association et la commune de Groix concernant la protection du Gravelot à collier interrompu sur la plage des Grands Sables. Rappelons que cette espèce est menacé avec un maximum de 150 couples en Bretagne.
Cette convention va permettre la mise enplace de mesures de protection pour aider le gravelot à se reproduire sur la plage des Grands Sables.
Afin de noter et remercier les efforts de la commune concernant la protection du gravelot, l’association a donc décerné un Label Bretagne Vivante .
C’est la cinquième commune de Bretagne qui est ainsi labellisé pour son engagement vis à vis de la biodiversité.
Animation
En 2006, 2843 personnes ont visité la maison de la Réserve.
Nos animations de terrains connaissent toujours un grand succès avec 3915 participants cette année.
22 animations gratuites ont été réalisées avec les classes de Groix, avec une nouveauté proposée par Catherine : une initiation à l’astronomie.
De plus, nous avons participé au concours "Citoyens de la Terre" organisé par Cap L’Orient. Ce concours ouvert à 12 classes du pays de Lorient consistait à concevoir une action en faveur de l’environnement. Les CE de l’ecole St Tudy ont choisi de réaliser un jardin biologique. Par trois fois dans l’année nous les avons guidés dans leur démarche.
Nous sommes intervenus également à plusieurs reprises dans le cadre du programme mis en place par Cap L’Orient Education à l’environnement pour un développement durable (EEDD). Dans ce cadre nous avons travaillé avec des classes du Pays de Lorient à Inzinzac Lochrist, à Locmiquélic sur Pen Mané et à Groix.
Nous sommes également coordinateur pour le Morbihan de l’opération "Ecolo’gestes", programme d’éducation à l’environnement auprès des CLSH (centre de loisir).
Enfin nous avons participé au projet Karta avec les lycéens du lycée Notre Dame de la Paix à Lorient. Ce projet a débouché sur une exposition "Groix, protégeons son environnement" à la gare maritime et un dépliant.
N’oublions pas de citer ici notre travail avec les enfants de la ville de Colombes, accueillis au Fort Surville en classe de découverte : 11 classes ont participé à nos activités, soit 50 animations.
Tout ce travail d’éducation à l’environnement représente 211 animations sur l’année 2006.
Des panneaux solaires sur la Maison de la Réserve
La protection de notre environnement passe aussi par une évolution des nos pratiques journalières. La consommation d’énergie et d’eau sont une source importante de pollution. C’est pourquoi nous avons fait installer par l’entreprise Pouzoulic/Lamourec, un chauffe-eau solaire. Les panneaux ont été installés sur le toit du petit logement exposé à l’ouest. Il eut été préférable que ceux-ci soit plein sud, sur le toit de la maison, le rendement étant nettement supérieur. Pour des raisons d‘esthétique, nous n’avons pas eu l’autorisation de les installer sur ce côté sud, perdant ainsi de l’efficacité.
L’esthétique évolue ; ce que l’homme trouvait beau il y a 200 ans n’est plus à la mode et ce que nous aimons maintenant ne sera sans doute plus au goût du jour dans le futur. Nous devons nous aussi évoluer, surtout lorsque les enjeux dépassent de loin l’esthétique d’une rue : l’avenir est aux panneaux solaires sur les toits et plus il y en aura, plein sud et bien visibles, plus on verra que l’homme change avec son temps, prend en compte les problématiques environnementales et pense à l’avenir.
Exposition
Deux expositions ont été installées à la Maison de la Réserve pendant l’été 2006 :
Une exposition du Conservatoire du littoral et des rivages lacustres sur les landes, les dunes, les falaises et le îles bretonnes.
Une seconde exposition réalisée par Terre Sauvage, RNF et la Fondation EDF présentant de magnifiques photographies des Réserves Naturelles de France.
Dossier sur l’oiseau le plus menacé d’Europe : le Phragmite aquatique
L’équipe de la Réserve Naturelle de Groix travaille non seulement à la préservation de la nature groisillonne, mais participe aussi sur le continent, à des programmes de conservation .
Le Life Phragmite aquatique est l’un de ces programmes. Mais que veut dire Life et qu’est-ce que le phragmite aquatique ?
Life : l’instrument financier pour l’environnement. Il s’agit de programmes financés par l’union européenne pour permettre de protéger des espèces et/ou des habitats.
Bretagne vivante est porteur de ce programme concernant le phragmite aquatique.
Et qui est donc ce phragmite aquatique ?
Il s’agit d’un petit oiseau (Acrocéphalus paludicola), un passereau, des plus menacés en Europe, ce qui lui vaut un statut d’espèce menacée à l’échelle planétaire.
Les effectifs reproducteurs estimés à environ 12500-20000 couples sont répartis pour l’essentiels entre la Pologne et la Biélorussie. La zone d’hivernage, mal connue, se situe en Afrique tropicale de l’ouest.
Les informations recueillies depuis un quart de siècle par les stations de baguage montrent que la zone principale de haltes et d’engraissement en migration post-nuptiale (après reproduction ) se trouve dans le nord ouest de la France, le long des côtes de la Manche puis de l’Atlantique.
Il passe donc par la Bretagne pour descendre vers l’Afrique.
Ce petit oiseau est inféodé aux milieux humides et marais, d’où son nom de paludicola (marais en latin). Il mesure (de la tête au bout de la queue) la même taille que le diamètre d’un CD et pèse le même poids.
Son aspect général est jaunâtre ; il a le dos rayé et des sourcils et une raie médiane jaunâtres bordés de traits noirs, sur la tête. Il possède le bec fin des mangeurs d’insectes.
Trois sites en Bretagne, ont retenu l’attention des ornithologues de Bretagne vivante au sujet de cette espèce. En effet des campagnes de baguages ont permis de localiser des marais privilégiés pour le phragmite : les marais de l’Aulne (Dinéault), et les marais de Trunvel (Tréogat) dans le Finistère et très près de chez nous les marais de Pen Mané à Locmiquelic, dans la rade de Lorient.
On peut se demander comment et pourquoi un si petit oiseau quitte son lieu de reproduction dans l’est de l’Europe pour survoler les côtes Atlantique et passer l’hiver en Afrique. Tout dépend de la quantité de nourriture disponible. En hiver, en Europe de l’est les insectes, araignées et autres invertébrés du marais, proies du phragmite se font très rares sur les roseaux. Soit ils sont morts après avoir pondu, soit ils sont cachés pour passer l’hiver. Pour notre oiseau il n’y a donc qu’une solution : partir pour trouver à manger ailleurs ; Et ailleurs, pour Acrocephale, c’est l’Afrique.
Mais de la Pologne à l’Afrique, il y a un long voyage (6500 km) qui ne peut se faire en une seule fois (1 mois). Il doit donc voyager par étapes nocturnes de 600 km, d’un marais à un autre. Sur un marais, il peut rester de 1 à 3 jours pour faire des réserves de graisse en se gavant d’insectes avant de repartir pour une nouvelle étape. La route empruntée par les phragmites pour descendre en Afrique n’est pas due au hasard. Elle offre un double avantage. D’une part, l’orientation du littoral européen et africain du nord indique la route à suivre. D’autre part, il est constellé de zones humides. Comment les oiseaux se repèrent lors de ces migrations (boussole interne, connaissance du ciel nocturne, repérage au son du ressac le long des côtes…) le mystère reste entier. Toujours est-il que chaque année, entre août et septembre, les phragmites aquatiques sont exacts au rendez-vous de ces roselière bretonnes.
Les marais littoraux sont des milieux où il y a bien sûr beaucoup d’eau mais aussi beaucoup de végétaux ; Chaque année il s’y fabrique plus de tonnes de plantes (environ 14 tonnes) par hectare que dans une forêt ou un champ de maïs. C’est une de leurs richesses. Ces plantes sont des espèces adaptées qui réussissent à vivre les "racines" dans l’eau. Elles nourrissent et abritent un nombre considérables d’invertébrés qui servent eux aussi de nourriture à d’autres animaux et notamment aux oiseaux. C’est une autre des richesses des marais.
Ceux-ci fonctionnent également comme des éponges et des filtres vivants entre la terre et la mer. Les roseaux boivent et stockent l’eau de pluie ou de ruissellement, la nettoient en partie et la laissent ensuite repartir vers la mer quand "l’éponge" est pleine. C’est encore une richesse des marais littoraux.
Si ces marais, on vient de le voir, cachent des richesses, celles-ci sont malheureusement fragiles. Jusqu’au années 1960, les roselières étaient entretenues par l’homme (pâturage, fauche pour faire de la litière mais aussi des chaumes pour les toitures), ce qui permettait un bon fonctionnement de ces milieux.
Depuis, deux zones humides sur trois ont disparu, transformées en ports de plaisance, zones pavillonaires, parkings, décharges...et celles qui n’ont pas disparu ne sont bien souvent plus entretenues.
Un programme comme le Life va donc permettre à travers des travaux d’urgence mais aussi des mesures d’entretien à plus long terme, de redonner aux trois sites retenus, un bon fonctionnement. De cette manière, ces roselières en bon état permettront d’accueillir dans les meilleures conditions qui soient les phragmites aquatiques lors de leur migration post-nuptiale, mais aussi, bien évidemment, bien d’autres espèces des marais. Notre but et de fournir aux migrants de magnifiques "hotels restaurants" 4 étoiles.
Mais revenons au voyage de notre héros.
Après avoir fréquenté notre région, les phragmites continuent leur voyage vers le sud et vont alors devoir affronter nombre de dangers avant de rejoindre leurs quartiers d’hiver quelque part en Afrique de l’ouest (personne ne connaît avec précision l’aire d’hivernage de cette espèce). Ils vont devoir en effet traverser la mer puis le Sahara et affronter des prédateurs
Le 15 septembre 1990, la bague d’un phragmite aquatique, bagué à Trunvel 22 jours plus tôt, a été retrouvée dans une pelote de réjection de faucon d’éléonore, à Lanzarote, archipel des Canaries. Probablement mort sur le coup, le phragmite aura servi de nourriture au rapace et à sa famille.
Comme le faucon d’Eléonore dans les îles Canaries par exemple, grand chasseur de passereaux.
Arrivés en Afrique, nos oiseaux doivent retrouver leur zones d’hivernage en bon état ; sécheresse, surpâturage ou pollution peuvent détruire ces zones interdisant alors aux phragmites une remontée au printemps vers leurs sites de reproduction.
Un nouveau voyage démarre donc au printemps (avril) pour rejoindre le plus vite possible les sites de reproduction en Europe de l’est ; ils vont prendre cette fois très probablement le chemin le plus court.
La femelle pondra, dans un nid posé dans des touffes de plantes basses, 4 ou 5 œufs et sera seule à couver et nourrir les oisillons, le mâle se désinteressant de l’élevage des jeunes. Un mois plus tard, les jeunes seront volants. Ils devront se débrouiller seuls, se nourrir et engraisser pour pouvoir migrer dès le mois d’août.
rédaction : Frédéric Le Cornoux
Autres articles sur la Réserve :
– http://ile-de-groix.info/reserve.php
Commentaires
1. La lettre de la Maison de la réserve - N° 18 - 2007, 4 juillet 2007, 13:26
"la Fondation EDF présentant de magnifiques photographies des Réserves Naturelles de France"
faudrait qu’ils en fassent autant sur les centrales nucléaires, tout en en expliquant les dangers pour l’environnement et pour les hommes...
Dangers
Dangers 2
En tout cas chapeau à l’équipe de la réserve pour leur travail formidable.
keru
1. La lettre de la Maison de la réserve - N° 18 - 2007, title="2007-07-04T16:50:17Z">4 juillet 2007, 18:50
A l’époque j’avais voté contre le partenariat EDF et Réserve naturelle de France : bien entendu je me suis trouvé, déjà à l’époque, minoritaire...depuis il faut dire quand ils financent quelquechose.
Pour certains, l’argent n’a pas d’odeur !
Merci de ton soutien.
Fido
2. La lettre de la Maison de la réserve - N° 18 - 2007, 6 juillet 2007, 23:23
Salut à tous,
Qui a refusé l’instalation des panneaux solaires au sud ?
Cela a t’il un rapport avec la zppaup ?
D’autre part n’est il pas possible avec LIFE (protection des habitats) d’interdire le girobroyage à l’aide des giro-marteaux ?
Ces engins ne laissent ABSOLUMENT RIEN derriére eux, la terre est mise à nue, en pèriode de nidification/reproduction et d’élevage des jeunes, cette technique est abérrante !
Vous qui circulez beaucoup, vous avez pu constater que depuis quelques semaines ce sont plusieurs hectares qui ont été détruits......
A bientôt, Olive