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La culture, la droite et la gauche, de Lucien Gourong

mardi 12 juin 2007, par Admin

Lucien Gourong explique pourquoi Françoise Olivier-Coupeau est seule en mesure de défendre, dans notre circonscription, l’accès de la culture à tous.


La culture, de droite ou de gauche, ce n’est pas la même chose.

Il est consensuel en ces temps-ci d’affirmer, mine de rien, en loucedé, innocemment, que la culture n’appartient à personne et, qu’en étant de droite, on peut aussi se réclamer de Jean Jaurès comme de Guy Môquet, militant communiste et le plus jeune des fusillés de Châteaubriant. Permettez-moi de dire que je ne suis pas du tout, mais alors pas du tout, d’accord avec cette interprétation

Lucien à Groix pour défendre notre culture.

La culture appartient, a toujours appartenu, aux hommes et aux femmes qui font du progrès social la principale revendication de leur combat pour une société plus juste, plus égalitaire, plus harmonieuse et qui mettent l’épanouissement de l’être humain au cour de leurs préoccupations.

La culture est par essence revendicative, subversive, contestatrice. Qui imaginerait un François Villon vendant son âme à un seigneur pour quelques prébendes nourricières ? Qui pourrait penser que Jean Baptiste Clément, auteur du Temps des Cerises et de la Semaine Sanglante, aurait pu faire allégeance aux Versaillais de Monsieur Thiers lors de la Commune de Paris ?

C’est Montéhus qui composa La Butte Rouge pour dénoncer la boucherie de 14-18 quand Botrel exaltait le patriotisme cocardier en vantant nos petites mimi. nos petites mimi. nos petites mitrailleuses. Ce n’est pas Jean Cau qui aurait écrit « L’affiche rouge », ce magnifique poème d’Aragon, mis en musique et chanté par Léo ferré. Si Picasso n’avait pas été un peintre engagé, pensez-vous qu’il aurait imaginé et créé Guernica ?

Vous voyez Sardou chanter Potemkine ? C’est bien Zola qui lors de l’affaire Dreyfus
écrit à la une de l’Aurore le fameux « J’accuse » et non Charles Maurras.

Sondez le précipice qui peut séparer l’humour d’un Bedos ou d’un Desproges de celui d’un Bigard.

J’arrête là, mais les exemples font florès qui montrent des artistes, toutes disciplines confondues, engagés aux côtés de ceux et celles qui souffrent, qui subissent l’injustice, et à qui les duretés de la vie, qui leur permettent à peine de bouffer de la vache
enragée, interdisent souvent une simple place de cinéma ou de concert.

Si l’histoire a un sens, dialectiquement parlant, la culture a un camp, c’est celui de la gauche, de la gauche de Jean Jaurès, de Léon Blum, de Mendès-France et de François Mitterrand qui préférait la marche, propice à la réflexion, au jogging qui fait confondre vitesse et précipitation.

Voilà pourquoi il faut voter dimanche pour Françoise Olivier Coupeau, candidate du Parti Socialiste. En tant qu’artiste du spectacle vivant, à l’heure où le patronat dit culturel, lié aux puissances de l’argent, voudrait bien liquider le maximum d’intermittents - ce qui a commencé a être fait avec le fonds transitoire d’indemnisation-, je crois que la culture en France a besoin plus que jamais d’hommes et de femmes de gauche pour défendre l’accès de chaque citoyenne et chaque citoyen à toutes les formes de l’art, qui ne
saurait être réservé qu’à des privilégiés et des nantis.

Lucien Gourong
Conteur et écrivain