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La Bretagne n’arrive pas à protéger son eau des pollutions agricoles

jeudi 3 octobre 2002

Les éleveurs espèrent des assouplissements de la réglementation contre les nitrates. D’ici à 2005, 110 000 tonnes d’azote devront être éliminées. Les riverains s’opposent aux usines de traitement des déjections et de nombreux exploitants à la réduction de leur cheptel.

La lutte contre la pollution de l’eau en Bretagne semble un éternel recommencement. La décennie passée a vu la réglementation enfler, les plans se succéder, les crédits s’additionner. Apparemment en pure perte.

Dans 39 prises d’eau brute, le taux de nitrates dépasse le seuil d’interdiction de 50 mg/litre. Il reste proche de ce seuil ailleurs. Des dizaines de milliers de tonnes d’algues vertes ont été ramassées sur les côtes cet été. La région est toujours confrontée à l’équation suivante : l’agriculture et l’industrie agroalimentaire restent des piliers de l’économie bretonne, mais les excréments des millions d’animaux élevés dans les 35 000 exploitations saturent le sol d’azote, donc l’eau de nitrates. C’est dans ce contexte que se tient le Space, le Salon de l’élevage que devait inaugurer Jean-Pierre Raffarin, mardi 10 septembre, à Rennes.

En 2001, l’Etat a été condamné par le tribunal administratif de Rennes et la Cour de justice européenne pour la mauvaise qualité de l’eau bretonne. La France risque des sanctions financières de l’Europe si elle ne respecte pas la directive nitrates de 1991. Un rapport de la Cour des comptes, publié en février 2002, a dénoncé la "singulière passivité de l’Etat", notamment devant le non-respect de la réglementation sur la limitation des effectifs d’animaux par les éleveurs (Le Monde du 8 décembre 2001).

 suite et copyright le monde 03-10-02