Accueil > Politique > Face au marché, le service public !

Face au marché, le service public !

vendredi 21 juin 2002

A Paris et Barcelone plus de 300 000 manifestants ont rappelé leur refus de l’ouverture des services publics à la concurrence. Pourtant, la perspective de déréglementation reste présentée comme la seule envisageable en Europe.

Les décisions prises à Barcelone , par les Chefs d’Etats européens, d’ouverture à la concurrence de l’énergie, même si elles ne sont pas sans conséquence, n’obligent pas pour autant l’ouverture du capital d’EDF.

En France se développe une offensive pour l’ouverture du capital d’EDF et de GDF, qui met ainsi leur avenir en cause. Au delà, elle menace tout le service public et vise à empêcher toute construction de perspective
alternative à la transformation du monde en marchandise.
Certes, le terme de privatisation est évité.

Mais l’introduction du capital privé et partant, l’emprise des marchés boursiers, conduirait de facto à
faire prévaloir les exigences de rentabilité financière. Or, l’expérience l’atteste, celles-ci s’avèrent incompatibles avec les besoins des populations.
Le krach électrique en Californie, les hausses de prix et les mises de fonds publics nécessaires pour pallier l’incurie libérale, la faillite d’ENRON, la situation des chemins de fer britanniques sont révélateurs des
impasses du double mouvement de libéralisation et de privatisation des services publics.

Plus près de nous les difficultés actuelles de France
Télécom, le scandale des surfacturations imposées par tous les opérateurs de téléphonie portable en témoignent.

Consommateurs, salariés, citoyens nous sommes tous perdants !

Partout ces politiques ont les mêmes conséquences : exclusion des populations non-solvables, dégradation de la qualité du service, souffrance des salariés, précarisation et réduction de l’emploi. La logique du profit l’emporte sur la solidarité et la démocratie recule. Car l’ouverture du capital, nouvelle étape dans la " normalisation " d’entreprises et d’institutions, représente bien davantage qu’une simple option économique : elle entend discréditer toute logique de solidarité et de partage - à la base du service public - et toute possibilité d’alternative au libéralisme.

Parce que la privatisation de biens publics essentiels au développement humain hypothèque l’avenir de la planète et de l’humanité, nous sommes de
plus en plus nombreux, en Europe et dans le monde, à nous alarmer des conséquences de la généralisation de la concurrence et des privatisations dans le secteur énergétique.

L’attachement aux services et aux entreprises publiques, traduit le caractère singulier de l’eau, de la santé, de l’éducation, du logement, de la culture, des transports, de la communication, etc. Leur accès est vital, et s’inscrit dans les droits universels qui doivent être garanti à chaque être humain.

Pour satisfaire ces droits, pour assurer l’avenir des services et des entreprises publiques, le renforcement de la démocratie et la promotion de l’intervention des populations sont nécessaires. C’est aussi la condition
pour que leurs politiques européennes et internationales soient réellement mises au service du développement, de la coopération, et d’une nouvelle solidarité internationales.

S’engager dans cette voie passe par l’élargissement inédit et concret de droits démocratiques des salariés, des usagers et des populations que nous opposons à la concurrence et à la privatisation. Cela implique de garantir et de renforcer la maîtrise publique de ces services et entreprises.

Ces questions constituent un véritable enjeu de société. Elles ne peuvent être traitées en catimini, sans réel débat démocratique.

Notre prise de position contre les privatisations d’EDF et GDF et pour l’avenir des services publics vise également à poursuivre et développer des initiatives rassemblant salariés, usagers et citoyens, au niveau local, national, et international.

Après la première rencontre publique du 25 mai 2002 à Paris, nous nous inscrivons dans la perspective de mobilisation à l’occasion du sommet européen de Séville et du sommet mondial de Johannesburg.

Philippe Antoine (INDECOSA) ; Jean-Pierre Giacomo (président de la CNL) ; Gustave Massiah (AITEC) ; Bernard Cassen (Président d’Attac) Pierre Tartakowski, (secrétaire général d’ATTAC ) ; Yves Salesse (Fondation
COPERNIC) ; Malika Zediri (APEIS) ; Réseaux Services Publics ; Gérard Aschieri (secrétaire général de la FSU) ; Henri Célié (secrétaire général de la fédération Sud Rail) ; Joëlle Charuel (Sud PTT) ; Jean-Christophe
Chaumeron (secrétaire général adjoint de la fédération CGT des Finances) ; Yann Cochin (Sud Energie) ; Denis Cohen (secrétaire général de la fédération des mines et de l’Energie CGT) ; Annick Coupé (porte parole
Union syndicale G-10 Solidaires) ; Claude Debons (secrétaire général de la Fédération Générale des Transports et l’Equipement CFDT) ; Yassir Fichtali
(Président de l’UNEF) ; Olivier Frachon (secrétaire du CSC des CMP EDF-GDF) ;Alain Gautheron (secrétaire général de la fédération CGT des PTT) ; Guy
Léger (MNLE) ; Didier Le Reste (secrétaire général de la fédération CGT des cheminots) ; Alain Renault (secrétaire général de la fédération des Transports CGT) ; Jean-Emile Sanchez (secrétaire de la Confédération
paysanne), Association Cultures & Citoyennetés.

www.pourleservicepublic.net