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Des boulettes de fioul du « Prestige » continuent à s’échouer.

mardi 1er juillet 2003

Tandis que les premiers estivants s’installent, la côte Atlantique continue d’être souillée par des arrivages de boulettes de fioul du Prestige, qui minent le moral des professionnels du tourisme, des élus et des autorités locales. « Aujourd’hui, toutes nos plages sont ouvertes ; mais demain, certaines peuvent être fermées à cause d’un arrivage. On ne peut jamais savoir à l’avance », souligne l’office de tourisme de Biscarosse (Landes).

Selon les estimations officielles, il reste plus de 2 000 tonnes de fioul en mer. Et les dernières inspections du sous-marin Nautile montrent que la carcasse du pétrolier, naufragé en novembre 2002 au large de la Galice (Espagne), laisse toujours s’échapper quelque 700 kg de fioul par jour.

« C’est une épée de Damoclès. Notre clientèle d’août vient exclusivement pour les plages. Imaginez des boulettes qui arriveraient sur des plages noires de monde ! » s’inquiète Philippe Huitric, directeur de l’hôtel Modern à l’Ile-Tudy (Finistère). En Aquitaine, les élus assurent qu’il ne faut pas « dramatiser » les risques de pollution, d’autant que les communes sont équipées de cribleuses pour « nettoyer en deux heures » tout nouveau dépôt.

A l’opposé, en Bretagne, où la pollution est plus récente, plusieurs associations de défense de l’environnement dénoncent « le silence » et « l’inaction » des pouvoirs publics. Si le but est de « préserver la saison touristique », cela « ne saurait préserver la confiance des touristes », s’inquiète ainsi Bretagne Vivante.

Jeudi, la ministre de l’Ecologie, Roselyne Bachelot, a reconnu devant le Sénat l’existence d’une « marée noire » diffuse sur les côtes bretonnes, tout en admettant que les autorités nationales et locales avaient « décidé de ne pas communiquer » sur cette affaire, pour ne pas compromettre la saison touristique. De fait, les taux de réservations affichent une baisse notable sur le littoral. Phénomène inédit, plusieurs campings de Gironde proposent des tarifs spéciaux pour juillet et août.

lundi 30 juin 2003 Libération