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Bretagne : la gauche aborde le second tour le vent en poupe
mercredi 24 mars 2004, par
La gauche bretonne, emmenée par le député (PS) du Morbihan Jean-Yves Le Drian, aborde le second tour des régionales le vent en poupe après avoir fait l’union pour s’emparer d’une région dirigée par la droite depuis la création des régions.
A l’issue du premier tour et après les fusions, qui n’ont donné lieu à aucune tergiversation à gauche comme à droite, le rapport de force électoral s’établit clairement en faveur de la liste de M. Le Drian, au détriment de celle du président sortant Josselin de Rohan, chef de file UMP-UDF et par ailleurs président du groupe UMP au sénat.
Créditée de 38,48% des suffrages au 1er tour, la liste PS/PC/PRG a fusionné avec celle formée par les Verts et les autonomistes bretons de l’Union démocratique bretonne (UDB) qui avait obtenu 9,70%.
La gauche totalise 48,18% des suffrages, soit une progression d’environ 11,5% par rapport aux régionales de 1998.
A droite, la liste UMP de M. de Rohan a obtenu 25,60%. L’UDF, dirigée par le maire de Saint-Brieuc Bruno Joncour a totalisé 11,06%. L’UMP-UDF atteint 36,66% des voix, soit un niveau similaire à celui des précédentes régionales, où la liste UDF-RPR avait obtenu 34,5%.
Mais en 1998, deux listes DVD avaient totalisé près de 10% des voix. Aujourd’hui, les réserves électorales de la droite apparaissent très limitées.
L’extrême droite, qui n’arrive toujours pas à prendre pied en Bretagne, a totalisé 10,39% (8,47% pour le FN, 1,92% pour le MNR). Même un hypothétique report intégral de ces voix ne suffirait pas à M. de Rohan pour atteindre les 50%.
tendance lourde
L’extrême gauche LCR-LO a atteint 4,78%. Un report médiocre de ces voix suffit à M. Le Drian.
Aussi, M. de Rohan ne peut compter que sur une forte mobilisation des abstentionnistes de droite pour espérer l’emporter. Le contexte n’est guère favorable. La participation au 1er tour a déjà été supérieure de 5,41% par rapport aux régionales de 1998.
"Il y a une poussée à gauche tout à fait claire" en Bretagne, avait relevé M. de Rohan dimanche soir. Il ne s’agit pas d’un mouvement épidermique, mais d’une tendance lourde observée depuis les municipales de 1977.
Cette évolution de la Bretagne, terre de droite pendant des décennies, "est l’aboutissement d’un processus de longue durée qui a débuté il y a près d’un quart de siècle (...) Depuis, la progression de la gauche a été continue", a commenté dans Ouest-France Jean Baudouin, professeur de sciences politique à l’université Rennes 1.
La gauche bretonne, longtemps cantonnée dans le département des Côtes-d’Armor, tient désormais les deux métropoles régionales, Rennes et Brest. En 1998, le conseil général du Finistère a à son tour basculé au profit du PS.
Dimanche, aux cantonales, la majorité UMP-UDF-DVD du conseil général d’Ille-et-Vilaine peut à son tour tomber. Selon M. Baudouin, "il n’y a plus de différence entre ville et campagne."
© AFP.