"Anita, de Groix"

"Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire"

"Vendanges en Utopie"

Publié le 26 novembre 2023 à 11:27
© ftv

Le retour des exploitations viticoles en Bretagne.

France 3 Bretagne, 30/11à 22 h 50

Sur les vingt dernières années, un réseau de passionnés de vin s’est déployé en Bretagne. Mathieu et Noémie, en font partie. Ce jeune couple de viticulteurs, installé sur l’Ile de Groix, témoigne de son expérience dans le film "Vendanges en Utopie" du réalisateur, Gérard Alle, passionné lui aussi.

Ce qui paraissait utopique devient réalité. Les vignes qui étaient présentes autrefois un peu partout en Bretagne, semblaient effacées de nos mémoires. Mais l’attachement des Bretons à la viticulture est toujours présent, et ils sont nombreux aujourd’hui à se lancer.

C’est le cas de Mathieu Le Saux et Noémie Vallélian, qui ont planté leur domaine, sur la pointe des chats, à la ferme du Port-Coustic, sur l’Ile de Groix.
Se projeter vers demain, tout en regardant le passé

Ce jeune couple de vignerons, a planté ses premiers pieds de vignes en 2019. Combatifs, convaincus et déterminés, ils se projettent sur les cinq prochaines années, tout en gardant un œil sur les expériences du passé.

C’est une culture pérenne. On n’est pas sur du maraichage. Il faut être patient. (Mathieu Le Saux)

Un projet de passionné, mené pour l’amour du vin, du cidre, de la terre et de ses campagnes.

Ce qu’on veut, c’est en vivre et que nos voisins puissent se payer nos bouteilles (Mathieu Le Saux)

Pourtant, sur l’île de Groix, il n’y avait pas de passé viticole. Le domaine de Mathieu et Noémie, c’est une viticulture année zéro. Ils savent que leur parcours est semé d’embûches et que le défrichage est l’une de leurs principales difficultés.
C’est en défrichant, qu’ils ont découvert de vielles aubépines et de vieux prunelliers de 80 ans. Les tracteurs et les gros bras des copains ont fini par en venir à bout. "Ça se gère", répond Mathieu, imperturbable. Ici, on a des contraintes que d’autres vignobles n’ont pas dans d’autres régions, mais ils ont les leurs aussi. Chacun compose avec son territoire.

"Le problème de toxicité au cuivre, par exemple, dans les régions qui l’utilisent depuis plus de 100 ans, est tout aussi contraignant" avance le jeune viticole. "Nous, nous n’avons pas ce problème ".

Un domaine à taille humaine. Ici, dans leur domaine, tout est fait à la main. Mais, en raison des contraintes du gel, de sécheresse et d’enherbement, les premières récoltes n’auront pas lieu avant cinq ans.

Le jeune couple est soutenu par le père de Noémie, Gérard Vallélian, viticulteur en Suisse. Il participe aussi à la création de ce vignoble. "C’est un combat et qu’il n’est pas gagné d’avance" dit-il. Mathieu veut réellement une exploitation à taille humaine, mais arrivé à quatre hectares, il faut admettre qu’il va falloir de la mécanisation".

Gérard Vallélian conçoit que le jeune couple ne soit pas dans une démarche purement économique et que l’argent ne soit pas le but. Mais il rappelle "l’argent est un outil et cet outil permet de payer le développement du domaine". Confiant, il ajoute " Quand tu commences une saison à l’arrache, tu finis sur les rotules, mais s’il y en a un qui peut réussir, c’est Mathieu ! "

Car à terme, leur projet est de vivre de leur production de vin et de le vendre à échelle humaine. Ce sont les valeurs qu’ils défendent.

Pour permettre de vivre, en attendant que le vin vienne à production, ils se sont lancés dans une activité cidricole et jus de pomme. Cela leur permet de tenir. Mais cela est aussi un exercice difficile, car cette activité prend également beaucoup de temps.

"On a tout juste défriché une parcelle, qu’il faut s’occuper des pommiers, et donc pas le temps suffisant pour labourer la parcelle fraîchement défrichée.", témoigne Mathieu. Pour la trésorerie, l’activité cidricole permet de tenir, mais le cidre ce n’est pas mon métier

Pour sa fille Noémie, "C’est un challenge de tous les jours, mais souvent quand on a des problèmes, il y a des gens derrière nous avec des solutions, comme par magie " dit-elle. On a beau faire de notre mieux, c’est la nature qui fait le raisin. On attend de voir ce que ça donne.

Depuis 2021, il y a eu trois gelées, puis des sécheresses qui, à leur tour, achèvent les dégâts.
" La terre en souffre. On fait le travail, on surveille les parcelles, les gelées, les sécheresses qui cassent la terre, on repasse un coup de charrue et on replante. On n’a plus le temps de défricher " confesse Mathieu. Il faut se planter, il faut se prendre des bûches, mais là, on en prend beaucoup quand même.

Pourtant, rien n’arrêtera les Bretons passionnés de vin. L’histoire ancienne, les aventures humaines, les perspectives, les enjeux environnementaux, tous les ingrédients sont réunis pour que les vignes reprennent racine en Bretagne. L’ARVB, l’association pour le renouveau du vin breton, créée par l’œnologue Pierre Guigui, il y a 20 ans, est là pour le rappeler.

Aujourd’hui, près de deux cents petites vignes associatives et patrimoniales existent et une cinquantaine de projets professionnels est en cours.

M Ruan france 3 - 26/11/23
https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/ille-et-vilaine/rennes/video-la-bretagne-nouvelle-terre-de-vin-c-est-un-combat-qui-n-est-pas-gagne-d-avance-2874062.html

Commentaires :

  • Aïku de rouge, de blanc

    In vino véritas ?

    Torcheur

  • Aïku de tastevin

    Seront-ils crus, après avoir cru sur les côteaux du port de la petite côte (Port Coustig) ?

    Question de foi !!!

    Torcheur

  • Il est une vérité, à qui chacun n’échappe. Mais peu ou prout, du temps de l’abayie en Kerohet. Là ou le breton cédait le pas au Gallo. Et par décennies.
    Quand encore les Saozons venaient à la plage, pour y avoir enterré un Roi.La Bretagne est le seul pays né de sang bleu ; et partout en son âme.
    La lutte du vivant est toujours une lutte. L’âme des iles, ou ce que l’on appelle insularité. Ce n’est pas une vigne, mais un combat. Des vignes dans l’ile, elles furent plusieurs, et d’une suavitée si douce. Balayer par les vents, dernier rempart du temps et de l’Océan. Quel est la définition de la bonne ou mauvaise herbe. Blé de Groix, farine deR oi. La turlute sert à la pêche, et à la terre le combat. J’avoue mon respect à votre propre ouvrage et définir le futur est déjà un au-delà. Franck Louis Le Gurun

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par les responsables.
Les commentaires non signés (nom ou pseudo connu) ne seront pas validés !

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici
(Pour créer des paragraphes laissez simplement des lignes vides.)

L'agenda d'Henri
FIFIG 2024
Webcam sur Port Tudy
Météo - Marée
Derniers commentaires :
Archives
Liens :
Autres sites amis :
Secours