Des journées de 15 heures
Y avait pas d’usine l’hiver, on commençait vers le 14 juillet. Ici, la campagne de pêche dure de juillet à octobre. On rouspétait tout le temps parce que c’était toujours le 14 juillet que le poisson venait. "Oh, il faut aller travailler aujourd’hui", qu’on disait. Alors, on y allait ! Quand on est jeune, hein... On aimait bien aussi aller faire un petit tour, voir le feu d’artifice, c’est qu’on fêtait le 14 juillet à l’époque ! Et Marek avait une jument qui était aveugle. C’était elle qui allait avec la voiture avec des lampions, et alors, nous, par derrière, on chantait. On faisait le tour de l’île, on lançait des pétards et on allait à Port-Lay chez Armand Jego parce qu’il était premier adjoint au maire et le patron de la conserverie locale
On commençait à 7 heures. On avait une heure pour manger, moi je revenais à la maison et je retournais pour 1 heure. On n’avait pas de vélo et on n’avait pas d’auto. Le soir, si on travaillait la nuit, on venait à 7 heures manger à la maison. On retournait pour 8 heures jusqu’à minuit, pas plus payés. Et on était content parce qu’on avait une bonne semaine. Oui, la vie n’était pas la même. Quand c’était "plein boulot" (moi, j’étais postée soit à la machine, soit à l’ébullition des boîtes) alors, 10, 11 heures, minuit, on finissait pas avant.
Quand j’étais ouvrière, j’avais 4 sous de l’heure (20 centimes). Si on était malade, on n’était pas payé. On mettait quelqu’un à vous remplacer pour une journée ou deux : 2 sous et demi les gratteuses, 3 sous de l’heure les emboîteuses. Ça n’avait pas beaucoup augmenté quand j’ai quitté, j’avais 4 sous de l’heure au lieu de 3 sous, parce que j’étais postée. On était payé le samedi. Quand on avait 12 F ou 13 F dans la semaine, c’était beaucoup ! Le sertisseur était payé au mois et les ferblantiers aux pièces.
Le pain de 3 livres coûtait 8 sous et celui de 6 livres, 15. Ma grand-mère disait toujours : "Prenez un pain de 6 livres parce que vous gagnez 1 sou". On ne mangeait pas de rôti en ce temps-là. On mangeait "plein le ventre", c’est le cas de le dire, parce qu’on avait des poulets, un cochon et des lapins. On n’allait pas acheter ni une patate, ni une carotte, ni un oignon, il fallait les semer. Il fallait se lever à 4 heures du matin pour pouvoir faire tout ce travail là, car tous les hommes étaient en mer. On achetait quand même un pot-au-feu le dimanche ou un rôti de veau, Je crois que c’était 12 sous une rouelle de veau. Il y avait juste l’os dans le milieu. Il fallait travailler des heures pour avoir une rouelle de veau ! C’est pour vous dire ; les choses ont changé et pas qu’un petit peu !
Prochains événements :
- 6/02 à 18h : Cinéf’îles
- 7/02 à 10h : Dis, raconte-moi une histoire
- 7/02 à 18h : Café mortel
- 8/02 à 10h : Plan mercredi
- 8/02 à 11h : Lecture à l’Ehpad
- 9/02 à 20h : Cinéf’îles
- 10/02 à 19h : Repas par l’amicale laîque
- 12/02 à 16h : Cinéf’îles
- 13/02 à 18h : Cinéf’îles
- 14/02 à 10h : Cinéf’îles
Webcam sur Port Tudy
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Commentaires :
1. mercredi 21 décembre 2022 à 20:242022-12-21T19:24:28Z
UNE OUVRIÈRE DE LA CONSERVERIE (2)
Le jeune âge en travail est toujours une vérité. Le fait de la mettre en mots est déjà admirable.
L’on ne peut plus détruire ce qui maintenant est enregistré dans ce système. Quel Data Center ? (Bon courage :})
A part sa destruction elle-même.
La mémoire est comme un fil que peut de personne accepte de dérouler, ci ce n’est que par bribe en petit comité. La vie sur l’Ile fut loin d’être, comme elle le fut partout. L’insularité n’est jamais terre.
Peut-être s’agissait il de l’usine Orvoën, à la sortie du bourg, ou d’une autre de Port Lay ou Port Tudy.
Merci
Franck Louis Le Gurun
2. mercredi 21 décembre 2022 à 21:212022-12-21T20:21:33Z
UNE OUVRIÈRE DE LA CONSERVERIE (2)
l’usine isthme.
Fou...
3. jeudi 22 décembre 2022 à 06:592022-12-22T05:59:09Z
UNE OUVRIÈRE DE LA CONSERVERIE (2)
C’est fou Panama,
Usine thon aussi là-bas ?
Il existe dans ce blog le plaisir de converser. Mais qui n’a pas dans l’Ile un souvenir du Viel Orvoën, l’usine en lieu et place de Carrefour aujourd’hui. Et de sa dame qui mensuellement donnait la paye. De ces attributions de places, de cette industrie.
L’insularité est une terre.
Franck Louis Le Gurun