Un fasciste et un antifasciste, ce n’est pas pareil
La pente autoritaire sur laquelle glissent allégrement les ministres de l’Intérieur successifs aboutit à cette extravagance où le vocable « antifa » désigne une monstruosité aussi terrifiante que le fascisme. Voilà bien un relativisme coupable et stratégique visant à reverser le stigmate. Non, l’extrême gauche et l’extrême droite, ce n’est pas équivalent. Ces évidences historiques sont nécessaires à rappeler lorsqu’on entend Bruno Retailleau, une diversion et un dos-à-dos aussi absurde qu’abject.../...
On ne peut alors que constater l’urgence de réhabiliter l’antifascisme. Ce mouvement, aujourd’hui représenté par une jeunesse stigmatisée, au-delà de la sphère habituelle de la droite réactionnaire, et qui a eu ses heures de gloire dans les années 30, ses victimes contemporaines (Clément Méric, tué en 2013 par des skinheads), a souvent sauvé l’honneur, non seulement de la gauche, mais aussi des pays démocratiques.
T Legrand Libération 20/02/25