Guénaël était pourtant bien content de m’annoncer samedi dernier qu’on nous avait coupé un fil de clôture mais que, dieu merci, il s’en était rendu compte à temps et avait pu réparer avant de rentrer les ânesses dans leur champ. Elles étaient parties vers 9h à la pâture et revenues à 13h. Dans l’intervalle, un abruti du type sournois qui traînait entre Lomener et Locqueltas avait cru bon d’intervenir. Quel casse-pieds ! Mais puisque tout était rentré dans l’ordre, inutile de s’énerver.
En fait, Guénaël s’était montré un brin trop optimiste car à une heure du matin notre fils nous téléphonait pour nous informer que la maréchaussée de Groix était lancée à la poursuite de 4 ânesses en divagation du côté de la chapelle de la Trinité. Le temps de sauter dans nos vêtements et d’attraper quelques foulards en guise de licols et hop nous voilà lancés à notre tour sur les routes groisillonnes.
Quelle ambiance mes amis ! Car repérer 4 ânes noirs, non ferrés (donc très silencieux) dans la nuit noire, croyez-moi, même avec les lampes-torches très puissantes des gendarmes, c’est un challenge. Heureusement, leurs yeux brillent et leurs museaux sont blancs, ça aide ! Mais il nous a quand même fallu 2 bonnes heures à errer dans les champs pour rattraper tout ce petit monde. Ce fut aussi l’occasion pour Guénaël de découvrir, de retour sur notre terrain, qu’on nous avait en fait détruit 50 mètres de clôture (y compris les piquets), ce qu’il n’avait pas vu car c’était à l’opposé de l’endroit qu’il avait réparé.
Que c’est donc fatigant la bêtise humaine ! Heureusement nos gentilles ânesses nous font oublier tout cela

Elizabeth Mahé