"Anita, de Groix"

"Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire"

Remonter le temps...

Publié le 1er septembre 2022 à 10:06

(Philippe Dagorne)

Fragrances d’un mois d’août
Effeuillez le grimoire
Ô surannée sans doute
S’y tapit ma mémoire
Ses nuances de gris
S’imprègnent de mes deuils
Un chêne rabougri
À son pied mille feuilles
Bien trop chaud fut l’été
D’incendies en brulis
Où l’ombre tant quêtée
Se barbouille de suie
Le chemin s’empoussière
Invente d’autres brumes
Même les fondrières
Lentement se consument
Le vent désorienté
Foudroie toute la flore
L’Homme comme hébété
Ressasse ses remords
Ô mes petits enfants
Ce futur lui m’angoisse
Il est vôtre pourtant
Nous vous léguons la poisse
Jouent de rares parfums
Souvenirs en essences
Oubliés aux confins
De ma lointaine enfance
Je remonte le temps
Temps des bonheurs fugaces
Ces bourgeons de printemps
Dont j’ai perdu la trace
Fragrances d’un mois d’août
Effeuillez le grimoire
Ô surannée sans doute
S’y tapit ma mémoire

Commentaires :

  • Merci Philippe.

    Je me relis en boucle ce passage :

    Ô mes petits enfants

    Ce futur lui m’angoisse

    Il est vôtre pourtant

    Nous vous léguons la poisse

    Et je vois bien ce que ces enfants, un peu plus âgés, pourraient se dire.

    Comme je sais qu’il ne suffit pas de trouver des rimes et de compter les pieds pour faire de la poésie (heureusement), je vais éviter de rimailler.

    Mais les six pieds de votre poème rendent tellement bien compte de la tragédie en cours...

    Ce serait tellement

    Tellement différent

    si on pouvait encor

    imaginer les jours

    d’un avenir radieux

    se dire que toi et moi

    on pourrait profiter

    après une vie remplie

    de moments qui seraient

    pour nous un peu heureux

    Mais vraiment rien de çà

    rien ne se passera

    nous le savons bien, hein ?

    Alors pour eux, pour ces jeunes qui imaginent aussi « ce futur qui angoisse », et dont certains ont déjà « choisi » de ne pas avoir d’enfants afin de leur éviter le pire, pour eux oui, je conchie nos dirigeants qui n’ont rien fait et ceux qui font semblant, alors que les lanceurs d’alertes se sont succédé depuis les années 70 avec René Dumont.

    P….n ! Comme il a vraiment fallu être con, ou attaché à tout prix à un système de prédation mortifère pour les profits maxis de quelques-uns, ou complètement candide.

    Candide, je n’y crois pas une seconde.

  • Cher Vincent,
    vous voudrez bien m’excuser mais je ne lis qu’aujourd’hui votre commentaire. Merci infiniment de m’avoir lu. Vos mots viennent en écho à mon texte. Je partage votre révolte quant à l’impéritie de nos gouvernants et ce depuis les années 70. Je revois encore ce monsieur au pull rouge nous alerter… Qui s’en soucia ? Un demi siècle plus tard, certes les consciences ont beaucoup évolué, nos jeunes sont inquiets du monde que nous allons leur laisser. Mais plus grande encore, immense même est aujourd’hui la responsabilité de nos élus plus sensibles aux profits et à leur réélection qu’au début de l’agonie du vivant sur notre planète. Tant d’espèces ont à jamais disparu au cours des cent dernières années et cet écocide s’accélère chaque jour. La phrase de Chirac m’est restée, lui, mentait assurément, pourtant ses mots étaient d’un réalisme confondant : « Le monde brûle et nous regardons ailleurs ». Il a malheureusement fait aussi partie de celles et ceux qui ont regardé ailleurs…

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