A ce que je sache, ni Océane ni le Conseil Départemental n’ont fourni aux groupes ou personnes qui les ont demandés, les chiffres DETAILLES par catégories, des passages vers Groix, qu’ils s’étaient engagés à communiquer, ce que l’informatisation leur permettrait de faire facilement. Il y a bien une raison à ce mystère et on peut la deviner en analysant les discours de ces messieurs.

La PQR nous fait part ce matin des satisfecit des élus départementaux concernant nos transports maritimes publics.

Ouest-France - Laurent Tonnerre, (PS) : « Nous avons bien fait de ne pas écouter les déclarations alarmistes. »
F. Goulard (LR) : « Après avoir baissé une première fois les tarifs, nous allons réaliser une nouvelle baisse tarifaire avant la fin d’année. On a su tenir bon, ce ne sont pas les clameurs qui doivent nous impressionner. »
Idem dans Le Télégramme - L. Tonnerre : « On finit en beauté et c’est une satisfaction malgré les discours alarmistes. »
« On ne s’attendait pas à tenir bon face à l’ampleur des manifestations. », a ajouté Goulard.
Gérard Pierre : « La diminution des rotations, a conduit certains transporteurs à optimiser leurs chargements et à rationaliser leurs moyens. »

On lit aussi : « Pour ce qui concerne les véhicules, le nombre de passages est en baisse, excepté pour ceux des insulaires. »

L’ adjointe à l’économie et au tourisme dans OF :
« Les premiers chiffres que nous avons de la Compagnie Océane montrent une progression des passages en août, surtout à la journée. »

Océane fait des prix à la journée pour les groupes : bateaux pleins l’été mais charges supplémentaires pour la commune en entretien des sentiers côtiers, sans aucun bénéfice pour les commerçants. Ne parlons pas des opérations promotionnelles de passages avec voitures hors saison, offres qui semble-t-il ne concernent que Groix, comme si nos routes avaient besoin de dégradations supplémentaires.

Se féliciter de faire des bénéfices grâce à la diminution des rotations montre à quel point le départ définitif de familles vers le continent et la désertification de l’île leur est indifférente. De même, la souffrance des personnes en soins lourds devant attendre des heures le moment du retour dans une salle d’attente inadaptée. Le nombre de maisons à vendre par des personnes installées depuis peu mais ne voulant pas vivre ces difficultés en est un autre exemple.

Ne parlons pas non plus de la difficulté pour les enfants de participer sur Lorient à des actions culturelles ou sportives, l’éducation des enfants ne paraît pas non plus, quoiqu’il en dise, faire partie des préoccupations de Monsieur Tonnerre.

Le nombre croissant de passages de véhicules insulaires est aussi un signal d’alarme : en premier lieu, les augmentations du prix des marchandises, liées au prix des transports, conduisent de plus en plus d’insulaires à faire leurs courses sur le continent. Il faut aussi tenir compte du fait que des enfants continentaux n’ayant que deux périodes de vacances annuelles ne prennent pas d’abonnement. Le tarif de passage étant devenu pour eux prohibitif, ce sont les parents qui vont les visiter, tant que leur santé le leur permet. Ne parlons évidemment pas des petits-enfants séparés de leurs aïeux à partir de 18 ans.

J’en arrive au point qui me tient particulièrement à cœur.
Nous connaissons tous des vieillards isolés sur l’île dont les enfants s’organisaient pour venir les assister dans les différentes tâches, devenues pour ces personnes impossibles à assumer.

J’ai, depuis plus d’un an, suggéré à des élus, d’un bord ou de l’autre (ou d’un bord et de l’autre) de solliciter du conseil départemental l’établissement d’une carte familiale au tarif insulaire qui permettrait à ces enfants de se relayer pour faire face à leurs obligations d’assistance à leurs parents.

Cette carte pourrait être attribuée pour 12 passages annuels, par exemple et utilisée indifféremment par les membres de la famille. Cela ne
pénaliserait pas Océane puisque cela ferait des passages supplémentaires mais serait un apport pour les commerçants.
Un conseil départemental soucieux du maintien au domicile insulaire de ses électeurs l’attribuerait sur présentation d’un certificat médical.

Nul doute qu’un Goulard, approuvé par un Tonnerre (qui je le rappelle ne se veut pas dans l’opposition mais dans la minorité !) l’attribuerait sans condition de ressources puisque, jusqu’ici, il a choisi de favoriser entre autres les abonnements des résidents secondaires au détriment des insulaires et leurs enfants à faibles revenus.

J’aurais dû m’acheter un violoncelle plutôt qu’un violon !