Notre Jo est parti
1 commentaireLa Cérémonie religieuse des Obsèques de Jo aura lieu en la chapelle de Locmaria
mardi à 14 heures
Nous voilà tous un peu orphelins, notre Jo est parti.
Il était le "Jo" de tant de monde, un personnage aux mille facettes, érudit, bon vivant, aimant blaguer et raconter des zotoniaj mais râleur aussi, un peu tête de mule parfois et toujours très précis dans son travail...
C’était Jo.
Comment ferons-nous sans lui ? C’était si simple de dire "On demandera à Jo" ou bien "Jo doit savoir". Notre mémoire, la mémoire de notre île s’en est allée et c’est une perte irréparable.
Il y a sur le coin de mon bureau une chemise cartonnée orange que j’ouvrirai désormais avec un pincement au cœur . Ce sont les dernières recherches de Jo sur l’habit traditionnel des Groisillonnes en "pluviôse an 7", "fructidor an 9"... un travail que nous menions ensemble pour le cercle celtique Barde Bleimor.
Car Jo était ainsi, érudit mais dans le partage et la transmission.
J’ai aussi les enregistrements des collectages que nous avons menés entre fou-rire et émotion chez les uns et les autres, toujours reçus comme des princes, gavés de far, de biscuits, de café... Car pour Jo toutes les portes s’ouvraient.
Ce soir, Groisillons ou pas, nous sommes tous un peu orphelins, notre Jo est parti...
Elizabeth Mahé, le 11 février à 17h12
Vos commentaires
# Le 15 février à 12:44, par Elisabeth Mahé
JO, PIERRE KOAD ET SON BOCAL
C’était en 2019 lors de la première expo sur les costumes à l’écomusée. Nous installions les mannequins quand soudain Jo s’arrêta et dit : "On ne va quand même pas faire une expo sur les costumes et laisser Pierre Koad tout seul dans son bocal sous l’escalier derrière la porte ! Il y a toutes les belles dames à l’étage et lui il est là comme un paour kaezh au rez- de -chaussée et ça fait 30 ans que ça dure !"
Et il descend d’un air bougon. L’équipe le suit intriguée. Effectivement, sous l’escalier, quasi invisible, il y a une espèce de cage en plexiglas avec à l’intérieur un mannequin vêtu d’un magnifique habit de travail, de sabots avec des guêtres et d ’une superbe casquette de toile. Nous sommes passés devant au moins cinquante fois sans jamais le remarquer. Jo a raison, il est temps de sauver Pierre Koad. La cage en plexi est très lourde et Pierre Koad est un mannequin en mousse qui s’effondre dès qu’on le lâche. Il tient debout accroché par du gut. Alain, Jo et Bertrand se mettent à 3 pour récupérer le malheureux qui, d’émotion sûrement, en perd sa casquette. Bertrand, le plus jeune, se dévoue pour rentrer dans le bocal la chercher. Il s’en est fallu de peu que Jo et Alain l’enferme dans la boîte à la place du mannequin.
Pierre Koad n’est jamais retourné dans son bocal. Il trône désormais au milieu de ses "connaissances" en habit de travail et il parait qu’ils ont du goût apagailh !