"Anita, de Groix"

"Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire"

La gauche et sa gueule d’intermède

Publié le 2 mai 2022 à 10:27

Ciel, un fantôme ! Le fantôme de la gauche. De la gauche telle qu’on l’avait perdue de vue depuis, disons, le grand retrait de Jospin dans le sang et les larmes en 2002 (à moins que ce soit carrément en 1983, quand elle avait disparu au « tournant de la rigueur », tournant des Bermudes pour gouvernements de gauche). (...) Recolorisée bien sûr, reformatée, reconfigurée par les canicules, les incendies, les tornades, les gels de printemps, la fonte des icebergs, et aussi par les pandémies, les hashtags, les likes, les mouvements migratoires, l’étalement des déserts français, et pour finir reconditionnée par les reniements du quinquennat Hollande(...)
C’est bien elle, la gauche qui augmente les bas salaires sans vouloir comprendre que ça ne se fait pas entre personnes raisonnables, qui accroît le périmètre des libertés, et qui gueule plus fort que la droite, avec parfois des gros mots qui tachent, comme « pouilleux » ou « arabe de service », ou « bâtard », ou « la République c’est moi », ou encore « Elisez-moi Premier ministre ». Quelle grossièreté. T’as pas compris, la gauche, qu’on ne crie plus, dans le club ? Non. Et c’est à ça qu’on la reconnaît.
(...) ça va durer ce que ça durera, deux ans, peut-être trois, car elle a une gueule d’intermède, la gauche, comme une sorte de fatalité, avant de se laisser vernir dans les belles manières des belles personnes, et de se gargariser d’avoir battu les records de privatisations. Deux ans mais peu importe, ça aura tout de même passé quelques belles années, et ce sont toujours de beaux intermèdes. Avec quelques acquis au passage, sonnants et trébuchants, pour les vieux, pour les pauvres, pour les précaires, pour les caissières, pour les aides-soignantes, pour les métiers pénibles, quelques acquis bien comptés en heures, en années, en trimestres, en billets empochés au passage. Eux le savent bien(...)
(...)Il dérange, le fantôme. On le traite de putschiste. On le traite d’antisémite. On le traite d’imbécile. (...) Accoudés au comptoir, de distingués philosophes font semblant de découvrir les mécanismes constitutionnels de base. C’est tout un art, de faire semblant de ne pas comprendre. La droite le pratique à merveille.

D Schneidermann Libération 1er/05/22 - extraits

Commentaires :

  • Oui, il dérange le fantôme. Il dérange et inquiète aussi, assurément, les « belles personnes » et les « distingués philosophes ».

    Mais il n’inquiète pas qu’eux, le fantôme...

    Il y a « la gauche » de Schneidermann, et il y a « le peuple de gauche », tant l’Union populaire (aux manettes du fantôme cette fois-ci) s’est enrichie de citoyens du mouvement associatif et de la société civile.

    La Nouvelle Union populaire écologique et sociale (si elle va à son terme, et c’est assez bien parti à l’heure à laquelle j’écris) est semble-t-il enthousiasmante, loin de ces « vieux » partis de « la gauche » qui ont pris une torgnole aux présidentielles.

    Mais la Nupes en est encore si près aussi, de ces vieux partis exsangues, avec par exemple, toute latitude aux députés du parti le plus cadavérique de la coalition, de réveiller sur les bancs de l’Assemblée leurs meilleurs penchants libéraux (et alors qu’ils auraient élus grâce à la Nupes).

    Véritable espoir et intermède en années, ou tambouille boutiquière et intermède en semaines ?

    Inquiétude.

  • Tu devrais essayer de te procurer l’intégralité de l’article, tu verrais que Schneidermann est bcp plus proche de la Nupes que tu ne le penses !
    mais il faut bien garder les bottes du gourou et continuer à taper sur la presse, quoiqu’elle dise !
    Je ne suis pas près de pardonner ça à Mélenchon : avoir tellement lessivé le cerveau de ses partisans qu’on les dirait maintenant tous sous hypnose !
    et en plus, créé une situation de conflit dont on se serait bien passés, celle provoquée par les antivax nous suffisait !
    ça ne m’empêchera pas de voter pour leur candidat local, mais comme j’ai voté Chirac en 2002 :-(

  • Je dois écrire de moins en moins intelligiblement… la faute à mon cerveau lessivé...

    Je ne sais pas où tu as lu dans mon commentaire, Anita, qu’il me fallait « garder les bottes du gourou » (tu permets que je la garde celle-là, elle me plaît bien).

    Un, je n’y ai jamais parlé de Mélenchon, mais de l’Union populaire.

    Ce serai bien malheureux et admirablement réducteur de confondre les deux.

    Est-ce que aujourd’hui, il y a des gens qui confondent encore anti-vax et anti-passe, hein ?

    Et deux, j’ai déjà eu l’occasion de préciser sur ce blog, il n’y a pourtant pas si longtemps, que je ne faisais pas partie des « partisans  » de Mélenchon.

    Quand bien même j’ai voté pour le programme qu’il porte, et que trouve porteur d’espoir, comme énormément d’autres « non-partisans ».

    Je ne sais pas non plus où tu as lu – mais peut-être pourras-tu me le faire découvrir – que je continuais à « taper sur la presse » dans ce cas précis.

    Je tape encore moins sur Schneidermann, pour la bonne raison que je me fous royalement de savoir s’il est proche ou non de la Nupes. Un autre commentateur sera peut-être plus séduit que moi par cette question.

    Ce qui m’intéresse dans cet article, et ce qui me semble - à moi - le plus important, c’est la notion de « fantôme qui dérange », et « d’intermède ».

    Mais peut-être que ces éléments qui me paraissent à moi remarquables, sembleront accessoires à un autre commentateur, ce qui, me semble-t-il, en fait tout l’intérêt des commentaires d’un article de blog.

    Bon, mais là on blablate, on perd du temps avec de l’explication de texte niveau CM2, et on est bien loin de la gauche et sa gueule d’intermède.

    Ça me semble pourtant être là l’intérêt pour ceux qui portent des valeurs de progrès social et environnemental.

  • Et ben voilà, la Nupes avec le PS… et sans le NPA.

    Dans mon premier commentaire, j’étais inquiet de la capacité de nuisance des députés PS, capables « de réveiller sur les bancs de l’Assemblée leurs meilleurs penchants libéraux ».

    Poutou lui, en est sûr, qui n’acte pas de rupture du PS avec le libéralisme, PS qui a tant conduit de politiques contre les classes populaires.

    Dommage ! Ça aurait eu de la gueule, François et Philippe ensemble sur les bancs de l’Assemblée…

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