La Fuite en avant (M. Goulletquer)
2 commentaires.../... Et l’île découvre le tourisme, surtout dans la seconde partie des années soixante. Le tourisme est alors perçu comme la bouée de sauvetage, le ballon d’oxygène : des terrains, des maisons sont vendus, souvent à des prix défiant à l’époque toute concurrence (certains, aujourd’hui regrettent leur empressement d’hier), des masures sont restaurées, des constructions surgissent. C’est la manne inespérée pour les corps de métier du bâtiment.
Pendant un temps on vit dans l’illusion. Le tourisme s’est développé jusqu’à devenir le secteur dominant, le point d’ancrage de l’économie toute entière dont la fragilité est ainsi mise à nu. Un système économique unisectoriel est par lui-même peu fiable, quand il est tributaire du tourisme, éphémère, soumis aux aléas de la météorologie et des moindres caprices de la conjoncture. Les risques qu’il encourt sont multipliés.
L’illusion d’hier fait place à l’éveil des consciences. Groix se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins : la fuite en avant, l’anti-tourisme, la recherche de nouvelles bases économiques qui viendraient s’ajouter au tourisme.
Adopter une politique de la fuite en avant serait certainement la position la plus facile, peut-être la moins coûteuse dans l’immédiat, mais certainement la plus néfaste. Le tourisme poussé à ses excès deviendrait très vite l’ennemi du tourisme.../...
In « Groix : Une petite île, une grande histoire » (cliquer)
Auteur : Michel Goulletquer
Éditeur : Éd. AGC, 2004
Vos commentaires
# Le 22 août 2023 à 10:11
Excellent article qui explicite bien la situation passée , présente et le devenir de Gx qui est maintenant a la croisée des chemins avec des choix économiques et politiques pas faciles a admettre pour tout le monde !. jvk
# Le 22 août 2023 à 10:30, par Anita
Excellent "article" (un extrait de son livre...) qui bien que réduit, exprime bien la réticence du père Goulletquer devant la montée de l’excès de tourisme.
Et il l’a écrit avant 2003 ! Que dirait-il en 2023 où ceux des résidents permanents qui ne cherchent pas le profit sont soumis plus de la moitié de l’année aux conséquences de cet excès ?